Le snobisme littéraire, une plaie qu'il est possible d'éviter

14 Novembre 2015
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Angers
J'ai remarqué aussi que le snobisme littéraire s'applique au type du livre : par exemple, si on lit un roman, pas de problèmes, mais si on lit un livre "informatif" (sciences, développement personnel ...), ça sera moins vu comme une activité culturelle, et on sera moins considéré comme un "lecteur" ...
Ce qui est fou car il y à peine 150 ans c'était l'inverse :yawn:
 
12 Octobre 2014
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@Cariboux
Je suis d'accord avec ce que tu as dis concernant l'appréciation d'un chef d'oeuvre (est-ce que tu pensais à Kant quand tu disais que le beau - comme un chef-d'oeuvre- était reconnu universellement ?) et l'apprentissage de la lecture à l'école. Je suis en khâgne, et comme tu as toi aussi fait une Prépa littéraire, je me demandais : as-tu eu affaire à du snobisme littéraire dans ta formation ? Parce que personnellement, c'est constant. Dès que je lisais/ lis des bouquins pour moi, pour me distraire, me changer les idées de ts ces bouquins qu'on doit ingurgiter en Prépa, j'avais / j'ai droit régulièrement à des remarques du style : "Tu n'as rien de mieux à lire ?" ; "Et avec tous les (vrais) bouquins qu'on a à lire, tu lis ça ?!" ; ou du mépris quand les gens voyaient la couverture de mon livre (comme les chats sur ceux de Legardinier) ou le titre (comme les titres poétiques et parfois surprenants des livres de Bobin).
Et idem pour les profs : quand j'avais le malheur de citer des bouquins d'auteurs contemporains (Ruta Sepetys), des livres à mi-chemin entre la littérature pour la jeunesse et la littérature pour les adultes (comme ceux de Markus Zusak), ou des genres traités comme marginaux (type la SF et l"Fahrenheit 451" de Ray Bradbury), le prof ne mettait jamais aucune remarque ni rien, ou alors de se référer d'abord aux livres au programme (c'est vrai que c'est le but, mais il faut un peu de variété, quand même!). Espérons que le jury de l'ENS sera plus indulgent, car je n'ai pas hésité à choisir mes propres exemples et des bouquins ou personnes pas nécessairement "classiques". ^.^

Pour ta question sur Kant je n'ai pas directement pensé à lui, car je ne l'ai jamais lu mais juste abordé un peu en cours ou aperçu seulement à travers des extraits, mais ma prof de terminal avait évoqué le sujet de l'art et du beau universel et je crois effectivement qu'elle le rapportait à Kant, donc m'a pensée doit s'y rapporter aussi ^^

Pour ce qui est du snobisme je trouve ça regrettable que tu aies fait face à ça :/ :calin:
Ce n'est jamais agréable de se faire rabaisser par rapport à ce qu'on aime ! Et on va pas passer l'entièreté de nos journée à lire des classiques non plus XD Mais bon, après certains profs de Khâgne sont vraiment des acharnés du boulot et j'ai l'impression qu'ils diraient la même chose si tu leur disais que tu regardes une série ou la télé ou joues à un jeu vidéo o_o" "Quoi, tu fais autre chose que travailler ou lire des livres utiles pour l'ENS ?!" XD

Le snobisme je n'ai pas trop eu à y faire face personnellement car mes profs ne savent pas forcément que je lis des romans "hors classiques" mais je sais que ma prof de français d'hypokhâgne avait remballé une de mes amies qui avait cité Vipère au Poing d'Hervé Bazin en cours, en mode "oh, je ne connais pas ce genre d'auteurs de seconde zone !", alors que c'est pas non plus un roman jeunesse ou fantaisie, après je l'ai jamais lu mais moi j'imaginais que ça pouvait tout à fait être accepté dans une dissert quoi, au même titre que L'Enfant de Jules Vallès dans le même style d'histoire XD

Après j'ai tout de même eu la chance d'avoir eu des profs souvent très ouverts.
Cette année comme on a "Propriété et Valeur", ma prof de français (qui n'est pas la même que l'année dernière XD) nous avait distribué des extraits pour réfléchir à la problématique. Dedans il y avait deux extraits de romans qu'elle a qualifié de "paralittérature" mais je pense c'était plus sous le motif qu'au niveau écriture, ça ne marchait pas bien que par a-priori sur le genre auxquels ils appartenaient (il y en avait un policier et l'autre je ne sais plus), puisqu'à côté elle nous avait aussi donné un extrait des Vieux de Jacques Brel et nous avait lu les commentaires qui qualifiaient la chanson de "poésie". Bon au final, elle nous a ouvert des pistes de réflexion sans rien affirmer mais je ne pense pas que sa position soit celle d'une personne qui dévalorise la littérature qui sort des clous du classique ^^.
Il y a ma prof de lettres modernes aussi, qui est assez énorme et qui nous disait que si on faisait une ouverture sur Bobby Lapointe dans nos commentaires ça ne la dérangerait pas XD

A côté c'est sûr que j'ai pu quand même pu soupçonner un certain snobisme chez certains malgré tout...
Par exemple mon prof d'espagnol nous disait qu'à notre âge il aimait aussi lire des livres "divertissants" mais qu'avec l'âge il était moins disposé à ""perdre"" du temps avec eux et se focalisait uniquement sur les œuvres faites avec les tripes. En gros il nous disait ne lire que les romans qu'un auteur n'aurait pas pu ne pas écrire, les auteurs qui sentent que s'ils n'écrivent pas ils meurent. Ce qui me gênait c'est qu'il nous disait ça pour nous expliquer qu'il ne lisait plus de romans policiers par exemple, et je ne suis toujours pas sûre d'être d'accord sur le fait qu'un livre policier ne peut pas être écrit avec le même genre de tripes et renfermer autant de richesses qu'un autre type de livre ^^.


Bref, il faut juger au cas par cas chaque livre à mes yeux, sans avoir de préjugés un peu snob comme "la fantasy n'a rien a apporter" ou "tout ce qui est hors classique c'est :caca: et c'est une perte de temps" XD Après tout, sinon on ne ferait pas de nouvelles découvertes, et il faut bien que de nouveaux livres rentrent au fur et à mesure dans les classiques de toute façon ^^.
Donc je ne comprends pas que tes profs dénigrent tes livres de la sorte !
En revanche je pense qu'il faut être indulgent avec eux s'il ne font pas de remarques sur ce que tu cites en dissert (bon Farenheit 451 je trouve qu'ils pourraient faire un effort, c'est hyper connu et riche de sens, personnellement j'ai souvent cité 1984 de Georges Orwell et ça a toujours été approuvé :) ), je ne connais pas bien les auteurs que tu m'as donné en exemples mais il est fort possible que tes profs ne les connaissent tout simplement pas et ne puissent rien dire dessus, ou ne veuillent pas t'encourager à les mettre dans une copie pour l'ENS sachant qu'il n'ont pas "passé l'épreuve du temps" :/.
Mais tu as raison de vouloir faire partager tes découvertes plus contemporaines en dissert' ! Tout dépendra de celui qui te corrigera après mais moi je pense que si c'est bien justifié et bien exploité comme référence par rapport au sujet ça peut tout à fait se défendre :d

En tout cas bon courage pour le reste de ton année de Khâgne et pour les potentiels oraux aussi :fleur:

PS : En relisant je vois que ce n'est pas forcément les profs qui te faisaient des remarques sur tes livres mais aussi les autres élèves, et je trouve ça encore plus abusé XD (du coup désolée pour les passages hors sujet de mon message !) J'ai juste connu un gars comme ça dans mon ancienne classe mais je pense qu'il y en a d'autres, c'est vrai que parfois les élèves de prépa virent un peu pédants, ce qui est un peu débile car au final on est juste des étudiants, on ne détient en aucun cas la science infuse et c'est dommage de se prendre si tôt autant au sérieux :P

PS 2 : Désolée pour le pavé :worthy:

Edit : @Crazy @Emile. et j'arrive pas à citer Trustme(...) D: : J'ai lu le parfum à 12/13 ans et ça m'a absolument pas choqué, je suis pas devenue dérangée pour autant XD (enfin... je crois owo)
J'ai pas forcément énormément de souvenirs du livre mais il m'a aussi semblé qu'il était moins violent que le film (d'ailleurs j'ai préféré le film, serais-je en fait réellement devenue sociopathe ? :hesite:)
 
Dernière édition :
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D'une part, n'en déplaise à certains, à 12 ans, on n'est pas un ado, mais un enfant.

D'autre part, vous ne vous rendez pas compte (?) que ce que vous citez, en grande partie, ce sont des cas particuliers. "Moi, je lisais <truc PEGI 18> à 8 ans" etc... Tant mieux pour vous si vous n'avez pas été dérangés par le contenu de ces ouvrages qui n'étaient pas prévus pour vous. Mais là, dans un cas général, une personne ayant autorité de type prof (ici, une documentaliste), ne peut pas prendre la responsabilité de mettre un bouquin comme "le Parfum" entre les mains d'un enfant de 12 ans, même mature, même en le connaissant personnellement. Ca pourrait le lui être reproché par sa hiérarchie, y'a de quoi perdre sa place, ou au moins avoir des ennuis.

Pour revenir au sujet, je pense donc que ce genre de jugement ("interdire" un livre parce qu'il n'est censément pas adapté) n'est pas un problème de snobisme. Ce qui serait du snobisme, c'est le classique "ne lis pas de BDs, c'est de la sous-littérature", ou encore "les BDs, c'est pour les enfants" :rolleyes: (J'ai déjà engueulé un relais H pour avoir rangé le "Peter Pan" de Loisel avec les Mickeys...).
 
9 Février 2015
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Je partage tes doutes sur cette appellation de "classique" qui me dérange aussi... Normalement, si on se réfère à la querelle des classiques et des modernes au XVIIème siècle: un "classique" devrait être une oeuvre imitée des anciens (càd des auteurs de l'Antiquité), comme, par exemple, les fables de La Fontaine qui réécrivent celles de Phèdre et d'Esope, alors que des œuvres modernes devraient être des récits issus d'événements contemporains, ou des produits de l'imagination de leur auteur (je simplifie BEAUCOUP.) Donc la définition de "classique" n'est absolument pas celle que l'on utilise aujourd'hui quand on parle d'un "classique"... A ce compte-là, Mme Bovary ou Le Rouge et le noir ne sont absolument pas des "classiques" mais bien des œuvres modernes. Bref, cette terminologie n'a vraiment aucun sens :-p

Hoooooo ! *et le monde devint plus clair ! *
Merci pour cette explication !

Pour moi, c'est un synonyme d'"incontournable". Aucun rapport avec sa popularité, encore que ça implique (àmha) que le bouquin soit globalement reconnu comme tel, donc pour ça, faut qu'il soit connu. Et ça sous-entend donc qu'il ait survécu au passage du temps (= encore connu plusieurs dizaines d'années après sa sortie).

Je ne sais pas s'il existe vraiment des livres incontournables ...
Je lis des choses qui résonnent en moi : c'est à dire qu'avec mon passé, mon présent, mon éducation, mes opinions, je me retrouve dans le bouquin ou pas du tout et ça m'oblige à réfléchir ... Un livre peut être incontournable sur le moment parce ma situation actuelle en a besoin mais peut-être que dans 1 an, il me semblera inutile ...
Certaines ont parlé de Fahrenheit 451 (ce livre fut un coup de foudre absolu !) Cependant, quelqu'un qui lutte contre la faim ne comprendrait pas la nécessité de sauver les livres ... Je ne sais pas ...

Concernant le Parfum, pour le coup, je suis d'accord avec la documentaliste ! J'ai lu très tôt des livres pour adultes et en les relisant bien plus, je me suis aperçue que je n'avais pas la maturité nécessaire pour les comprendre correctement. Notamment celui-là que j'ai lu en 5ième. C'est un livre ultra violent ! Est ce qu'on a vraiment besoin de lire ça quand on est enfant ? Surtout maintenant, quand de très bons romans jeunesses appréhendent des sujets difficiles sans le poids d'un roman d'adulte !
Après, si les parents acceptent que leur enfant lise ce livre, parce qu'ils sentent qu'il a la maturité *tête de pas convaincue mais bon, chaque enfant est différent* alors c'est à eux de l'accompagner et d'en porter la responsabilité !
 
16 Octobre 2014
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Je ne sais pas s'il existe vraiment des livres incontournables ...
Je lis des choses qui résonnent en moi : c'est à dire qu'avec mon passé, mon présent, mon éducation, mes opinions, je me retrouve dans le bouquin ou pas du tout et ça m'oblige à réfléchir ... Un livre peut être incontournable sur le moment parce ma situation actuelle en a besoin mais peut-être que dans 1 an, il me semblera inutile ...
Certaines ont parlé de Fahrenheit 451 (ce livre fut un coup de foudre absolu !) Cependant, quelqu'un qui lutte contre la faim ne comprendrait pas la nécessité de sauver les livres ... Je ne sais pas ...
Si, il en existe clairement. Quand on a pas les références littéraires, on va passer à côté de certaines choses dans tout un pan de la littérature (classique comme contemporaine).
 

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