Hello toutes !
Je m'étais abstenue de participer depuis quelques temps, après des semaines difficiles (baby blues, gros soucis d'estime de moi-même et sentiment d'être une maman en carton, RGO finalement détecté chez mon ptit, journées difficiles avec lui - bref, la grosse joie.), me disant que je ne participerai que quand ça irait mieux. J'avais l'impression que si je venais sur le forum, ce serait uniquement pour me plaindre, ressasser et exacerber "tout ce qui va mal" au lieu de voir le positif.
Du coup, du positif :
- ça va mieux depuis le traitement du reflux par Inexium, et je le dis pour toutes celles qui soupçonneraient que quelque chose ne va pas chez leur bébé, alors qu'on leur dit "mais non, c'est normal s'il pleure, vous êtes sûrement trop stressée" : ne lâchez pas l'affaire et harcelez les médecins jusqu'à ce qu'on vous prenne au sérieux. Il a fallu aller aux urgences pour qu'on accepte enfin de lui donner un traitement.
Là, malgré quelques crises ponctuelles en journée, je ne vois plus mon bébé se tortiller dans son sommeil avec la tête en extension, je n'entends plus le lait qui remonte dans sa bouche et qui l'étouffe et j'ai beaucoup moins peur qu'il s'étouffe la nuit. Il ne hurle plus de douleur quand il a des reflux toutes les deux minutes qui lui brûlent la gorge.
Et je suis contente d'avoir su détecter les symptômes à temps, finalement je me dis que je ne suis pas si nulle.
- Boubou (on va l'appeler comme ça, ce sera plus pratique ^^) a deux mois et trois semaines, et depuis quelques semaines il entre en interaction avec nous : sourires, tentatives de rire, petits cris, pieds et bras qui gigotent quand on le stimule. Il arrive à passer quelques temps sur son transat, à fixer la fenêtre, le luminaire au plafond, les chats qui passent ou son arche. Bon, après il en a marre et pleure, mais c'est déjà sympa ^^. ça permet de le poser et de ne pas l'avoir tout le temps dans les bras.
- les nuits sont régulièrement calmes : on se lève toujours pour le biberon de 4h du matin, mais si ce n'est que ça, ça me convient !
***
Malgré tout cela, le moral n'est pas forcément bon : on a remarqué avec mon mari que Boubou faisait des crises de pleurs et de hurlements avec moi, et que je n'arrivais pas à le calmer malgré mes efforts : bras, bercements, chansons, paroles réconfortantes... rien n'y fait. J'ai beau être calme, ça lui prend d'un coup et c'est parti pour 15 min de hurlements ! Puis ça part d'un coup, comme c'est arrivé. Comme je m'occupe de lui toute la journée, ça arrive disons 4 fois par jour.
Ce qui me chagrine, c'est qu'il ne fait ça qu'avec moi. On a testé plusieurs fois : il hurle dans mes bras, je le passe à mon mari et il arrête immédiatement de pleurer !
Vous comprenez pourquoi je continue de me sentir maman en carton...
Pourquoi est-ce qu'il ne fait ça qu'avec moi ? Est-ce que ce sont des pleurs de douleur, d'inconfort ? Pourquoi s'arrête-t-il immédiatement avec mon mari ? Pourquoi je n'arrive pas à le calmer dans ces cas-là ?
Quand c'est lui qui s'en occupe plusieurs heures de suite, aucune crise. Parfois il pleure, mais ça n'évolue jamais en hurlements. Du coup, mon homme est sceptique quand je lui raconte mes journées avec Boubou. Pour lui, Boubou doit se sentir mal avec moi parce que... parce que quoi ? On n'en sait rien.
C'est assez tendu entre nous à cause de ça, parce que j'ai l'impression d'être nulle, que mon bébé se sent mal avec moi, qu'il serait mieux avec mon mari, et que tout le monde s'en sort avec lui sauf moi. Je ne devrais pas en vouloir à mon mari, il n'y peut rien, mais j'ai l'impression qu'il se méfie de moi en tant que mère. Je ne sais pas si c'est très clair... Quand je lui ai demandé ce que je faisais de bien avec Boubou, il m'a répondu "la logistique". Comprendre : m'occuper de la maison, des rendez-vous chez le médecin, la pharmacie, préparer les habits, faire sa toilette... ça a un rapport direct avec le bébé, mais pour moi c'est une manière de dire "tu gères bien ce qui est périphérique, mais il n'est pas bien dans tes bras". Je sais qu'il dit ça sincèrement et sans volonté de me blesser, mais j'ai quand même trouvé ça blessant.
C'est déjà assez frustrant de m'occuper du bébé toute la journée et d'être la seule à récolter ses hurlements, alors si en plus je ne reçois aucun encouragement, bonjour le moral !
Quand je lui ai suggéré que Boubou se lâchait peut-être avec moi parce que j'étais sa figure d'attachement, il m'a répondu que je ne devais pas non plus "me voiler la face" en allant chercher des théories de ce genre.
Je ne sais pas comment me dépêtrer de cette situation : est-ce que je continue de m'occuper de Boubou comme je le fais, malgré ces crises ponctuelles qui viennent et s'en vont sans explication, ou est-ce que je me dis qu'il a "un problème" avec moi ? Mais dans ce cas-là, que faire ?
Ce sera toujours moi qui le garderai la majeure partie du temps, puisque je vais reprendre le boulot à mi-temps. Je ne me sens absolument pas mal avec Boubou, même si évidemment je le file avec soulagement à mon mari quand il rentre le soir à 19h, après avoir été avec lui non stop. On passe de bons moments ensemble, il me sourit, interagit beaucoup avec moi ; je me demande vraiment pourquoi je suis la seule à avoir droit à ces "crises".
Est-ce que je dois rester sur cette idée de "figure d'attachement", celle qui reçoit les pleurs de décharge du bébé parce qu'il se sent en confiance avec elle ? Ou est-ce que je me "voile la face", comme dirait mon mari ?
Quand j'ai cherché sur internet, j'ai trouvé très peu de mères qui rencontraient ce souci. C'était quasi toujours des pères, à qui on répondait que le bébé a une relation privilégiée avec sa mère, qu'il n'est bien qu'avec elle, etc. Mais moi c'est justement l'inverse ! D'où ma culpabilité et l'impression d'être méga nulle, voire nuisible.
Heureusement j'ai des amies que je peux appeler et qui répondent patiemment à mes angoisses à quelque heure que ce soit, et qui se reconnaîtront
