@Coq' Je te comprends et c'est vrai que mon propos méritait d'être nuancé. J'ai d'ailleurs failli l'éditer après coup pour préciser qu'il ne fallait en rien minimiser ce que l'on ressent sur le moment, et que la fatigue, le baby blues, et tout les sentiments paradoxaux et hautement exacerbés que l'on traverse pendant cette période ne sont vraiment pas anodins.
En fait ce n'est pas tant que le recul me fait voir ces premiers mois en rose, c'est simplement que, quelque que soit le bout par lequel je le prends, c'est la période la plus intense de ma vie et je la chéris en tant que telle.
- Je n'avais jamais été dans un tel état de fatigue, avec la sensation d'être perpétuellement à bout et, partant, de me dépasser chaque jour pour survivre à cette tempête inattendue.
- Je n'avais jamais connu non plus une telle plongée dans ma propre intimité, aussi bien physiquement pendant l'accouchement et les jours qui ont suivi, avec l'équipe médicale et mon mari, qui m'ont vue nue, animale, défigurée, épuisée, euphorique, ensanglantée, incapable de déféquer, la poitrine décuplée, etc... qu'émotionnellement, avec tous ces souvenirs, ces sentiments, ces peurs refoulées, ces espoirs, cet amour, tout ce bordel qui surgit et qui retourne tout sur son passage avec la naissance d'un enfant.
- Je ne me suis jamais sentie accomplir quelque chose d'aussi important, aussi, pendant ces premiers mois. Et il m'a fallu du temps pour le réaliser. Un enfant ! J'ai fait un enfant ! Il est là, il est réel, c'est un être humain et c'est moi qui l'ai fait, c'est moi qui vais l'élever. Rien de ce que j'ai connu dans la vie, aussi bien dans ma vie professionnelle que personnelle, ne s'est rapproché au millième de la sensation que quelque chose d'important se passait là, avec ce petit bébé hurlant nuit et jour auprès de moi.
- Je n'avais jamais partagé quelque chose de si intense, intime, puissant, épuisant, dérangeant, magique avec quelqu'un.
Et toute cette intensité, ces débordements de toute part, ce partage sans commune mesure avec l'homme qui était son parent aussi, fait que cette période restera à tout jamais gravée dans mon cœur comme l'une des plus belles de ma vie, au sens le plus large du terme, même si ca a été des semaines atroces.
Mais je conçois complètement que tout le monde ne le vive pas ainsi, et encore une fois, c'est un discours que l'on peut tenir une fois que l'on est sorti du tunnel - je me doute que
@Charentaise , entre l'otite, la fatigue physique et mentale, se brosse bien de mon lyrisme
Courage à toutes les deux