@Kettricken oui je suis d'accord, je crois que c'est assez lié d'ailleurs à une conception américaine libérale du combat pour les droits, on sort d'une lutte collective dont l'archétype serait la lutte des classes, pour un combat pour les droits individuels dont une sorte de droit au bonheur personnel (avec donc des revendications - légitimes - d'accès à l'espace public, aux emplois, etc mais sans remise en cause systémique ou politique et même des formes de mobilisation totalement différentes - pétitions, nuit debout, events fb etc...). C'est vrai que ça diffère drôlement du féminisme classique. Qui avait fort à faire, car pour avoir des parents militants d'extrême-gauche de la première heure, les différents courants révolutionnaires pouvaient être sacrément réactionnaires quand il s'agissait de la place des femmes ! Moi aussi je perçois un risque d'essentialisation dans cette revendication de la maternité, j'y vois une résurgence de l'image de la mère puissante, une forme de retour au mythe de Gaia quoi. D'ailleurs au sujet de l'individualisation et de la dépolitisation des combats, il y a un article intéressant dans le monde diplomatique de juillet sur le "système pierre rabhi" qui est en accès libre maintenant je pense.
Il n'empêche que je suis convaincue que le féminisme est un égalitarisme (ça se dit ?) et qu'il doit effectivement défendre les droits des femmes à disposer de leur corps comme elles l'entendent, et notamment revendiquer les conditions matérielles et financières pour pouvoir allaiter correctement.
@Lapsa @Mlle Macaron bah ça fait chier quoi ces petites pointes d'angoisse ou de réticence quand vous racontez un truc aussi bénin que porter en ergo ou donner des petits pots (mais rassurez-moi, on est beaucoup à donner des petits pots non ? à pas fabriquer nos lessives et à utiliser des pampers ?) !
Je vois mieux de quoi vous voulez parler, il faut croire que je me sens assez bien dans mes baskets alors finalement.
Je crois que je me souviens aussi de ce moment de "lâchage" collectif et je me rappelle avoir parfois pensé "nan mais attendez c'est ça une mère en carton ? putain mais je vais jamais être une mère autrement qu'en carton alors ! attends c'est pas ça le carton !"
@Destiel Mok´ ça se fait pas d'appeler, par chez vous ? Moi j'appellerais, en disant que j'ai passé un entretien, que je suis très intéressée par le poste et que je veux savoir où en est le process de recrutement. S'ils ont décidé de te prendre ça va pas leur faire changer d'avis, s'ils ont décidé de pas te prendre ça leur rappellera qu'on traite pas les gens comme des merdes en les faisant lanterner deux jours de plus que la date annoncée !
Purée je suis ultra intéressée par cette conversation, j'arrive pas à ordonner mes idées mais je suis contente qu'on en parle.
Si,
@Treize je suis d'accord avec toi, certains "débats" ne sont et pourraient n'être que des discussions. Mais je pense qu'on est pas toutes à un même degré de sensibilité, et certaines d'entre nous peuvent se sentir authentiquement attaquées parfois, et c'est pas toujours possible du coup d'avoir une discussion un peu impartiale qui prendrait les faits, les idées, et qui resterait toute cool sans enjeu. Pour certaines, il y a de l'enjeu. Du coup c'est vrai qu'on fait globalement attention à sculpter un peu ce qu'on dit pour respecter les sensibilités.
Bon, bah du coup parfois je me dis que je dois irriter parce que je suis toujours là "mais pourquoi ? mais d'où c'est scientifique ? montrez-moi" comme une enfant de 3 ans super relou, j'essaye de mettre les formes parce que personnellement je ne suis pas investie personnellement, émotionnellement, dans La défense de ceci ou cela, ça m'intéresse par contre de piger les tenants et les aboutissants des discours. En vrac je vais citer l'allaitement, les pleurs qui font monter le cortisol et rendent les enfants moins intelligents, etc, notamment tout ce qui convoque les neurosciences pour argumenter. A chaque fois ça me fait penser à :