@Sylvestrum je me reconnais beaucoup dans ce que tu écris (sur le mode automatique, les interactions cools laissées un peu aux autres). Jusqu’à récemment, j’avais Bao seule toute la journée, donc effectivement, je faisais toutes les taches de manière mécanique en plus de tenir la baraque rangée parce que j’ai du mal à avoir un appart pas rangé. Et le soir, quand mon mec rentrait, je n’avais donc envie que d’une chose : lui refiler la petite. Je me suis aperçue d’ailleurs que quand je la laissais c’était pour faire … des tâches ménagères. Et là où mon mec se payait le luxe d’avoir du temps libre (alors qu’il travaillait), moi j’avais l’impression de ne pas en avoir du tout.
De la même manière, elle s’est mise à rire rapidement (vers ses deux mois) mais j’étais parfois trop fatiguée pour avoir ne serait-ce que la patience de passer beaucoup de temps à jouer avec elle (ça et le fait que je ne puisse pas me pencher à cause de la sciatique).
Puis je me suis disputée avec mon copain. Je faisais la gueule, j’étais amère et j’exprimais mal ma frustration d’avoir un peu perdu ma vie, mélangé à la culpabilité de vouloir refourguer Bao dès que possible. Lui m’a dit être très fatigué de jongler entre le travail et rentrer le soir pour gérer un peu la maison. J’ai insisté et fait des demandes précises (idiotes pour certaines mais qui augmentaient mon bien être) : introduire deux biberons par jour pour être sure d’avoir 2x40 minutes pour moi, que le café soit prêt quand je me lève, que je ne change pas trop de couches, que je n’ai pas à ranger le petit dej etc plein de petites demandes comme ça en lui disant (et c’était vrai) qu’entre le fait qu’il n’ait pris que 2 semaines de congé pat et ma sciatique, au bout de 2 mois j’étais au bord de la dépression post partum si on ne changeait rien.
Il a appliqué quasiment toutes mes demandes.
Et aujourd’hui il entame la deuxième partie de son congé paternité et c’est le jour et la nuit. D’une part parce que je lui ai fait gardé Bao sur de longues périodes pour qu’il comprenne à quelles difficultés exactement je faisais face (et qu’il comprenne mieux mes demandes aussi). D’autre part parce qu’il est entré dans une sorte de cercle vertueux : il change les couches mais c’est devenu un bon moment avec sa fille donc il a envie de passer un peu plus de temps encore etc
Il n’y a pas de solution miracle et je crois que le minimum est que l’empathie soit réciproque et mutuelle. Cela dit, moi qui ai eu aussi beaucoup de mal à communiquer sur le sujet, les deux leçons que je retire de mon expérience sont : 1/ si la communication prend la forme d’une engueulade c’est pas si grave 2/ s’il a des difficultés, des coups au moral etc ca ne doit surtout pas m’empêcher d’exprimer les miens, sinon c’est trop simple (surtout quand on a un bébé à gérer, on n’a pas vraiment d’échappatoire donc ça va deux secondes) (3/ pour les taches pour lesquelles c’est possibles : ne pas les faire et attendre que l’autre le fasse en le mettant au pied du mur, exemple : il ne reste que deux couches ! Vas-y vite !)
Beaucoup de courage en tout cas, c’est une période d’un grand réajustement qui est pleine de petits ajustements qui cimentent quand même tout le fonctionnement de la famille je trouve et c’est pas évident à gérer.