Au-delà de notre merveilleux contexte patriarcal, la raison qui faisait que j’aurais voulu attendre un petit garçon, c’était que mes parents en ont eu un avant de m’avoir. Je crois que j’ai besoin de « réparer » ça, ce deuil qu’ils ont traversé, parce que je n’ai dans le fond jamais dépassé l’idée que je le remplace et que je ne mérite pas vivre si je ne suis pas parfaite.
Voilà voilà, c’est pas la première fois que j’en parle, mais j'avoue du coup que oui, clairement, j’aimerais savoir ce que « ça fait » d'avoir un garçon, parce que je me suis élevée en tant que garçon, le compliment le plus beau qu’on pouvait me dire petite, c’était que j’étais un garçon manqué (aujourd’hui je n’ai plus le même regard que cette expression, je vous rassure

).
Sinon pendant la grossesse nous savions que c’était une fille mais on avait choisi de ne pas le dire et ça n’a pas du tout été compris ni même juste respecté. Je n’oublierai jamais comment, à Noël, l’oncle et la tante de mon mari nous ont soûlés jusqu’à ce que je lâche un « elle » en parlant du bébé, et comment à Pâques suivant, ledit oncle m’a sorti avant même de me dire bonjour « Ah bah elle avait fait une belle boulette à Noël la maman hein ! Hahaha ! » Honnêtement j’ai eu envie de lui péter la gueule. J’en ai encore envie en fait, parce que ça m’énerve toutes ces remarques pourries sur le sexe des enfants.
Encore le week-end dernier, notre BF qui nous sort « Non mais c’est bien une fille, ça fait des câlins ! » Alors déjà pour commencer on s’est jamais plaint d’avoir une fille, et ensuite comme me l’a dit mon mari après coup, « c’est vrai qu’avec deux filles, il sait ce que c’est d’avoir un garçon !

» On était hilares tous les deux.
Et à mon anniv, j’ai entendu ma BM demander à ma sœur enceinte de son 3ème après avoir eu deux filles, « Ah bah j’imagine que vous espérez que ce soit un garçon maintenant ! » « Ah non pas du tout, on aimerait bien encore une fille à vrai dire. » « AH BON ??? »

Bon pour des raisons opposées aux miennes, ma sœur, elle, ne veut pas DU TOUT d’un garçon, je pense qu’elle a peur de ne pas savoir s’en occuper et dit souvent que si c’est vraiment un garçon, elle l’élèvera comme une fille.