Le topic du parfum

[AnonymousUser]

Je ne connaissais même pas cette marque, Creed. Mais la police d'écriture de Vetiver me fait vraiment penser à ça :

Il a le même nom, et vient de chez Guerlain. D'ailleurs, si tu n'avais pas donné le nom de la marque, j'aurai cru que c'était celui-là comme je ne me rappelle plus de la bouteille.

 

[AnonymousUser]

J'ai sagement parcouru le topic et je n'ai pas vu la marque Creed mentionnée, qu'en pensez-vous?

Après avoir porté Fragile de JPG pendant des année, de 2002 à 2009, je me suis mise en tête de changer de parfum. Ca faisait donc deux ans que je cherchais sans trop chercher quand il y a quelques semaines au Printemps, l'amie avec qui j'étais et qui adore Creed m'a fait sentir le parfum qu'elle avait offert à son père: Vetiver.

J'ai eu un gros coup de c?ur, même si c'est un parfum d'homme, et je me verrais bien le porter.
Est-ce que ça se fait pour une femme de faire ça?

Sinon je suis sincèrement impressionnée par votre savoir, à part dire si j'aime ou pas, même si je pense pouvoir apprécier des odeurs plus subtiles, je suis cependant incapable "d'analyser" les parfums comme vous le faites!

Je ne connais pas cette marque, mais j'ai toujours apprécié l'idée d'une femme portant un parfum masculin. Moi-même (tout petit gabarit, pourtant), j'ai longtemps aimé m'entourer d'un musc animal en hiver, parce que cela dégage une chaleur vive et brute. Je suis très ambivalente dans mes goûts, car pour l'été je n'apprécie a contrario que les odeurs évanescentes et laiteuses.
Par exemple, j'aime beaucoup The One for Men, de Dolce & Gabbana. Certes, il s'agit d'un nom qui ne se trouve pas concentré sur la parfumerie et en cela je conçois qu'il ne vise pas le noble de la chose, seulement le luxe du best-seller. Ses notes, cependant, (Pamplemousse, coriandre et basilic pour la tête ; Cardamome, gingembre et fleur d'oranger pour le coeur, et bois de cèdre, ambre gris et tabac pour le fond) me plaisent pour leur virilité assez ambiguë, non-violente. Il s'agit d'une odeur forte mais qui ne prend pas la gorge, une fragrance en laquelle on peut facilement se lover. Pour exemple, ma peau capte très rapidement et durablement la fleur d'oranger, ce qui lui offre un aspect très enfantin, très régressif. Puis l'ambre et le tabac tiennent et s'accrochent assez fort, et j'y viendrais presque à percer une certaine effluve de cuir sous-jacente.

Si tu assumes ce parfum et si ton nez apprécie naturellement le vétiver, n'hésite pas donc.

 

[AnonymousUser]

L'autre jour, j'ai voulu ranger tous mes échantillons en les mettant sur ma commode, et voilà ce que ça donne :

Et je crois qu'en cherchant bien, je dois encore pouvoir en retrouver quatre ou cinq qui traînent ailleurs

 

[Malaussène]

En voilà une chouette idée !

Je sais, la photo est floue, mais je fais ce que je peux avec le téléphone pourri qui est le mien...

Donc, de gauche à droite, rangée échantillon :
- Vamp à NY, Honoré des Prés
- Datura Noir, Lutens
- Ambre Sultan, Lutens
- Serge Noire, Lutens
- Jeux de Peau, Lutens
- Philosykos, Dyptique
- Tarocco, Dyptique
- Si Lolita, Lolita Lempicka
- 1969, Histoires de Parfums
- Eau The One, D&G
- L'O de l'orangerie, Lancôme
- Carnal Flower, EdP Frédéric Malle

Et rangée "flacons" :
- Ambre Sultan, Lutens,
- Coco Mademoiselle, Chanel
- MKK, Lutens (mon amour à moi que j'aime)
- décant de Datura Noir, Lutens
- Classique, JPG
- Divin'Enfant, ELO
- Classique, eau d'été, JPG
- et mon flacon-cloche d'Iris Silver Mist ! (Lutens, évidemment)

EDIT : Voilààà, c'est mieux. Putain, Flickr c'est vraiment de la merde, j'vous jure...

 

[Greenfairy2a]

ça donne envie !

 

[Malaussène]

Je reviens à l'instant des Salons du palais Royal (boutique Serge Lutens). Sur ma peau, deux parfums : Vitriol d'Oeillet et Tubéreuse Criminelle.

Vitriol d'Oeillet :

Adorable vendeuse, je tiens à le signaler. Qui me le fait tester directement sur la peau : "attention, le début est très épicé...". En effet ! Du poivre. Au début, je ne sens que le poivre. Puis le clou de girofle. Je m'y attendais, cela dit (j'avais lu pas mal de critiques de ce parfum, et toutes mentionnaient cette ouverture un peu "dure"). Ça me plait bien, à vrai dire.
"Il évolue en 15-20mn... Attendez un peu, et revenez le sentir à ce moment-là". J'attends donc. Un petit tour dans les jardins, et un petit "snif" avant de remonter dans le métro. Effectivement, le poivre semble s'être légèrement écarté. Le parfum est plus doux, un peu poudré même. Mais... Il ne me séduit pas. Impossible de dire pourquoi. Une mauvaise réaction avec ma peau peut-être ? Je lui trouve un côté acide, par moment. Ou bien je n'aime peut-être tout simplement pas l'oeillet.
Définitivement pas un "love at first snif", en tout cas. J'y retournerai demain soir, mais a priori, ce vitriol n'est pas pour moi.

Tubéreuse Criminelle :

La première fois que je l'essaie sur peau, dans sa version liquide ! Une fois de plus, la vendeuse me met en garde "attention, ça n'a pas grand chose à voir avec la concrète, surtout les notes de tête... Enfin, je vous laisse découvrir...". Et je découvre, en effet : ça sent la menthe, et le camphre. Vicks Vaporub, nous dit Graindemusc : ben oui. C'est tout à fait ça. Il paraît qu'avec le temps, cette ouverture devient véritablement addictive. Je veux bien le croire. Mais la première fois, ça surprend. On s'attend à une vraie vamp, et on se retrouve jetée dans un magasin d'apothicaire. Surprenant.
On me dit d'attendre une bonne demie-heure. Je suis sage, j'attend. Au bout de 20mn déjà, l'aspect camphré a considérablement diminué, et la fleur apparaît. Une tubéreuse, narcotique et resplendissante. A la différence de Carnal Flower, cette tubéreuse-là n'a rien de solaire. C'est au contraire une fleur de nuit, sombre, enivrante, envoûtante. Une criminelle en robe du soir, aux lèvres rouge vif, à la beauté fatale. Sublime.

 

[Malaussène]

Pour les parfums "exclusifs", en vente uniquement aux Salons du Palais Royal, ils ne donnent que des concrètes (un genre de beurre parfumé), qui permet de se faire une idée, mais ne restitue pas le parfum dans sa complexité. Pour Tubéreuse, par exemple, la concrète donnait une version un peu édulcorée, les notes de tête mentholées en étant quasi complètement absentes. En revanche, il retranscrit bien que donne le parfum au bout d'une heure environ (sur ma peau, du moins...).

Pour les recevoir, tu peux soit te rendre directement à la boutique, soit les commander sur le site internet (je ne sais pas si les frais de port sont offerts, par contre...)

 

[AnonymousUser]

Aujourd'hui, je suis allée découvrir Jeux de Peau, de ce cher Lutens :

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Depuis sa sortie, la sensualité de son nom et ses promesses me donnaient grande envie de l'arborer fièrement, de l'assumer. Ce cher avait - a priori - tout pour me plaire, étant présenté comme un parfum brûlant et gourmand, évoquant l'odeur du pain chaud tout juste sorti du four et le craquant de la tartine de beurre fondu. Ses notes (Blé, orge et pointe d'abricot pour la tête ; fruits secs, santal, encens pour le coeur et lait, bois, réglisse et iris pour le fond) répondaient également à mes goûts, bref, il s'agissait en somme d'un petit bonheur à prévoir.

Conquérante, je m'en suis donc légèrement aspergée l'intérieur du poignet, ayant l'habitude des débuts un peu "rudes" des Lutens sur ma peau. Et... ça a été atroce. Une nausée est montée dès les premières notes, et je me suis vue instinctivement éloigner la chose de mon nez. Un sillage extrêmement fort, puissant, qui prend à la gorge sans somation. Je m'attendais à une douceur lactée mais légèrement craquante, mi-carbonisée, et j'ai été saisie par une effluve indescriptible. Du pain rassis impossible à savourer. De l'âcre, de l'acide. Du lourd.

Frustrée, je me suis baladée un moment en frottant énergiquement ma peau pour éteindre le feu, et pouvoir mieux y revenir après coup. Mais rien à faire, ces gouttes-là sur moi ne promettent rien de subtil. Elles sont pesantes, écoeurantes, et évoquent certes le beurre fondu, mais hélas sans trace de pain. Un bol de beurre très salé et acide passé au micro-onde. Une pointe de raisins trop secs et de la réglisse en bâton. Du santal au final, mais sans commune mesure.

Plusieurs heures plus tard, j'en possède encore une trace très nette à l'intérieur du bras et ce malgré un intense savonnage. Toujours aussi pesant, mais néanmoins serti après tout ce temps de l'élégance des femmes âgées et des cols de fourrures. Une effluve qui à mon nez, est à arborer par temps froids et à assumer, surtout. Ce parfum peut plaire, bien sûr, mais il semblerait que ma peau le rejette en bloc, et qu'il soit trop envahissant à mon nez.

Une petite tristesse, donc...

 

[AnonymousUser]

Ceci est une critique. Je n'oblige personne à être d'accord avec moi, mais il y a une marque de parfums dont je ne supporte aucune création, ce n'est pas faute d'essayer ! Il s'agit des parfums de Thierry Mugler.

J'ai vraiment découvert cette marque avec Angel :

Une bouteille contenant un parfum bleu qui paradoxalement sent le chocolat. Ce parfum était porté par la mère de mon ex, c'est peut être pour ça que je n'ai jamais eu une bonne vision de lui. Mais décidément, même après l'avoir ressenti par la suite il m'écoeure. Le chocolat est enrobé de telle manière qu'il est opulent et écrasant à la fois. Je me sens agressée par son odeur. Et puis, c'est quand même l'un des parfums le plus vendu au monde, il n'est donc pas difficile de tomber dessus par hasard.

Après celui-là, j'ai eu droit un beau jour dans un sephora à un échantillon de womanity :

Cette fois-ci, la femme est associée au rose. Quel raccourci ! Le haut de la bouteille est ornée de symboles étranges, ils me font penser à ceux d'une ethnie disparue. Et le tout me paraît encore une fois agressif, tout comme l'odeur au final : une figue salée. Je me souviens l'avoir testé sur mouillette, il y est resté accroché pendant onze jours. Un record. Cette odeur fonctionne comme une malédiction, il est quasiment impossible de s'en séparer une fois qu'on a utilisé le vaporisateur sur sa peau. J'ai voulu le porter un jour, et j'ai reçu des compliments. Je ne comprenais pas ce qui pouvait plaire dans cette pyramide olfactive. Et puis au moment où la publicité autour de cette bouteille battait son plein, je l'ai senti sur toutes les femmes proches de la cinquantaine... L'agent immobilier, une tante, une femme dans la rue, etc. Toutes avaient ce côté cheap, "m'as-tu-vu" et manquant de classe. Je n'ai jamais terminé l'échantillon.

Celui avec lequel je serai le plus indulgente, c'est Alien :

Je n'ai jamais compris ce nom, Alien. Pourquoi appeler un parfum Alien, comme s'il semblait débarquer d'une autre planète ? La tête est composée de fleur d'oranger, de jasmin et d'héliotrope. Pris séparément, ces ingrédients sont plutôt communs en parfumerie et n'ont rien d'exotique. Mais ensemble, ils s'entremêlent et s'accrochent à vous sans vous lâcher. Vous vouliez un parfum discret mais présent ? Passez votre chemin. L'alien qui vous suit vous traquera jusqu'à votre prochaine douche. Votre peau et vos cheveux subiront le même sort. Là où je suis indulgente avec, c'est que premièrement son succès est moins flagrant que pour les deux autres parfums. Et puis je dois avouer que j'ai un faible pour la fleur d'oranger. Mariée avec du jasmin, elle me laisse une impression bizarre mais si elle prend le pas dessus, comme elle le fait sur la peau, je l'aime. Et elle me permet d'avoir une signature marquée.

 

[AnonymousUser]

Belladone. > Mais tu le sens vraiment le chocolat dans Angel ? Personnellement, je n'arrive même pas à la reconnaître. Je trouve son odeur vraiment lourde et oppressante et j'ai l'impression que les gens qui le portent s'en aspergent complètement...

Enfin, après Angel et Alien, j'ai retenu la leçon : ne jamais vaporiser un Mugler directement sur mon poignet !

Je viens de chercher pour pouvoir détailler la composition, et je sais ce qui le rend aussi lourd... La tête est pralinée, entourée de chocolat noir et de vanille pour finir sur un fond de patchouli.
Pour le chocolat, on ne le sent pas de suite. Mais j'ai peut être assimilé ce côté praliné au chocolat. Toujours est-il que ce parfum me fait l'effet de la boîte de chocolats de trop offerte à noël, dont on sait pertinemment que malgré les "merci" adressés à la personne qui nous les as offerts, on ne la mangera jamais entièrement à cause de la lourdeur des chocolats. Ce parfum est de la gloutonnerie en bouteille.

 

[AnonymousUser]

Vient le tour aujourd'hui de La Fleur d'Oranger, de Fragonard :

Pour commencer, je tiens à préciser que j'apprécie beaucoup cette maison. La plupart de leurs jus sont certes simples mais toujours de bonne facture, et leur base sur Grasse (ainsi que leur nom ) sont pour moi le gage d'une certaine qualité. L'enseigne est ancienne, et il est à supposer que ce n'est pas pour rien.

Concernant leur Fleur d'Oranger, elle se trouve - sur le papier - associée à des pointes de néroli, de bergamote, de jasmin ainsi qu'à une touche de musc pour le fond. Assez prometteuse, donc, et j'étais heureuse d'en posséder un échantillon afin de pouvoir la tester une fois mes mésaventures du jour achevées.
Hier soir, je m'en suis donc appliqué quelques gouttes au creux des poignets, et le coup de foudre n'a - hélas - pas été immédiat. Mes premières notes ont éclaté autour du fruit et non de la fleur : Le jus peu sucré d'une orange pas assez mûre, la verdure de la feuille et l'amer de l'écorce. Un souci pour moi qui n'apprécie guère les agrumes trop marqués.

Déçue, j'ai donc laissé l'ensemble s'épanouir un peu puis ai retenté l'expérience, forte de vouloir apprivoiser l'effluve. Et là, je me suis enfin trouvée emportée par la rondeur des fleurs blanches, la douceur très tisane des pointes de bergamote et la tendresse du sucre roux. L'ensemble m'a semblé très poupin, cotonneux et enveloppant, sans être un instant suffoquant. La fragrance du bébé et du linge tout juste lavé m'est restée en peau durant plusieurs heures, et cet aspect cocon m'a - je dois dire - apaisée vitesse grand V.

Au matin, mes cheveux s'étaient légèrement imprégnés de ce petit doudou, leur laissant un sillage ancré d'enfance et de gourmandise. Rien n'est entêtant dans l'impression restante, car cette eau de toilette accompagne sans un instant tromper le nez. Elle ne tatoue pas d'artifices, ne remplace pas mais vient plutôt se glisser doucement entre la peau et le vêtement.

Au final, je pense aller rapidement m'acheter une petite bouteille de cette fleur d'oranger très douce et visiblement parfaite pour mes instants de régression (qui sont légions, en ce moment).
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[AnonymousUser]

Zinzoline, je viens de faire une petite recherche qui m'a confirmé ce que je pensais, et à mon avis le côté amer est justement celui de la bergamote qui est généralement utilisée dans les notes de tête. Je suppose qu'il y en a une bonne dose pour que tu l'aies trouvée trop "marquée".
Pour celles qui ne savent pas ce qu'est la bergamote, il s'agit d'un fruit (un agrume) qui est un croisement entre un citron vert et une orange amère. Elle est essentiellement utilisée dans l'industrie cosmétique.