Il ne s'agit pas de faire un concours, mais de démontrer un système. L'hypersexualisation des femmes est systémique, celle des hommes anecdotique, (et n'a pas les mêmes conséquences comme le rappelle
@TennanTen). Et les personnes voulant décrédibiliser le mouvement féministe, et les mascus, se servent de ces cas anecdotiques pour prouver que les hommes aussi, et donc que les femmes ne sont pas victimes d'un système sexiste.
Quand Seydoux dit que l'on ne parle pas de l'hypersexualisation des hommes, alors qu'on parle de celle des femmes, en 'utilisant' comme preuve un des rares exemples d'homme sexualisés, bah c'est parce que ça n'existe en pas en fait ? Un homme sexualisé sur la pléthore de rôles masculins qui existe ne fait pas un système où les hommes sont hypersexualisés dans le cinéma.
Mais ce n'est absolument pas anecdotique...
Pour ne parler que de mainstream, les films de super-héros (Superman, Avengers, Captain America, Thor...), les films type d'actions et autre badass (Fast and Furious, James Bond, Le transporteur, Predator, Rocky, Indiana Jones, Star Wars, 300, Le seigneur des anneaux, X Men...) les comédies romantiques et autres films d'amour (Le diable s'habille en Prada, Crazy stupid love, L'arnacoeur, Titanic, N'oublie jamais...), etc. Et tu admettras que je ne cite pas des films inconnus.
Ça peut être systémique sans être aussi appuyé que pour les femmes. Dire que ça l'est plus pour les femmes ne prouve pas que ça n'existe pas dans une moindre mesure pour les hommes. Quant au fait que
Et je trouve que Lea Seydoux a raison de le rappeler, si on en est à dire que ça n'existe pas. Forcément, si dès que quelqu'un en parle, on dit "pas besoin d'en parler, regarde, on n'en parle pas ailleurs", on n'en parlera jamais et on se convaincra qu'il est tout à fait normal de faire un plan caressant sur le torse d'un homme et sur son jean placé suffisamment bas pour voir la naissance de son bas-ventre dans un scène où il fait tout autre activité que du sexe. L'homme qui enlève sa chemise pour penser une plaie alors qu'il aurait pu faire autrement. L'homme qui dégouline de sueur et dont on film les perles de sueur qui dévale le long de sa peau.
@Citronnelle Et si on ne confondait pas les concepts ? la violence n'a rien à voir avec la sexualisation, par exemple. Et puis, sexualiser ne serait mal que si on "valorise" le sexe inverse en même temps ? Non, parce que dans ce cas, on peut dire que Twilight sexualise les hommes pour mettre en valeur Bella et la rendre siii spéciale d'être aimée par de beaux hommes. Elle n'est pas dévalorisée, donc le fait qu'elle soit elle aussi sexualisée dans ce film n'est pas important. Même chose avec Lara Croft : elle est l'objet des désirs piur sa propre valorisation, elle reste l'héroïne. Mais elle est sexualisée.
Dénoncer la sexualisation et dire qu'un personnage n'est là que pour servir de love/sex interest, ce n'est pas la même chose. Même chose, dire qu'un individu a un rôle de dominant ou de dominé, "masculin" ou "féminin", sexualisé ou pas, ce n'est pas la même chose. Ça revient à dire "Je prouve que A n'importe pas car ça ne correspond pas à B" dans le cas des hommes, mais ne pas l'appliquer aux femmes (car une femme qui reste mise en valeur peut quand même être considérée comme sexualisée).
Même chose avec le concept du male gaze. Ce n'est pas parce qu'on sexualise un personnage avec un male gaze que d'un coup, ça n'est plus une sexualisation dont il faille parler quand c'est un homme. Ni que le female gaze empêche toute sexualisation, des femmes comme des hommes. Ce sont des concepts différents. Sexualiser un homme et mettre en valeur la gent féminine, ce n'est pas la même chose, ce sont deux choses qui peuvent être parallèle (Crazy Stupid Love, on a clairement une sexualisation de Ryan Gosling, mais les femmes n'y sont absolument pas dévalorisées, au contraire) ou pas (James Bond, ou les femmes ne sont pas valorisées).
Un homme objet, qui est là juste pour le sexe, ça existe.
Hey, je vends un parfum, mon corps n'a rien à faire là, et c'est inconfortable de porter un pantalon aussi bas, mais me voilà pour attiser votre désir.
Donc, on reprend :
- on peut sexualiser une personne
- on peut réifier une personne
- on peut dévaloriser une personne
- on peut réduire une personne à une fonction unique qui sert au personnage principal (ex : valoriser le héros)
- on peut appuyer sur les clichés de genre (un homme viril, une femme féminine) ou pas
- on peut donner un caractère dominant/actif ou dominé/passif
- on peut montrer quelqu'un de violent ou pas
Et on peut faire tous ça en même temps ou pas. Si on prend l'exemple de Paco Rabanne, l'homme y est sexualisé, réifié et réduit à sa fonction unique d'objet de vente pour nous. Il n'a aucune personnalité. Il n'est cependant pas dévalorisé.
Il tâcherait de ne pas dire que les hommes ne sont pas sexualisés sous prétexte qu'ils ne sont pas réifiés en même temps, ni considéré qu'un exemple de sexualisation d'un homme sans réification est la preuve que ça n'arrive pas.
Aussi, dire que quelque chose n'est pas systémique, ça demande un peu plus de recherche que de juste dire "on sait que ça ne l'est pas". Le fait de ne pas encore l'avoir étudié ne veut pas dire que ça ne peut pas être un objet d'étude. Seulement, ça touche moins les hommes, donc on va plutôt étudier le concept sous l'ordre du féminin.
Et dire que ça touche les hommes, ça ne veut absolument pas dire que ça ne touche pas les femmes, ni que ça ne les touche pas plus ni différemment.