1/Elle n'a jamais dit que les relations homosexuelles étaient sans violence
Effectivement, mais le fait de savoir s'il y a plus ou moins de risques que dans une relation hétéro demande encore des chiffres. Il y a très peu d'études sur les violences conjugales lgbt (cette communauté se plaint aussi de l'invisibilisation de leur cas quand on parle de violences conjugales).
En France, il y a très très peu de chiffres, même si l'association AGIR en 2014 a donné quelques pistes :
Bien que la violence conjugale n’épargne pas les couples LGBT, elle est souvent passée sous silence. En l’absence de chiffres officiels et de véritables solutions, le tabou reste entier. Lors du Grenelle des violences faites aux femmes au mois de septembre dernier, la Secrétaire d’État Marlène...
webcache.googleusercontent.com
Comment analyser, comprendre, résoudre les violences intra-queer? Quelles dynamiques empêchent une réelle solidarité de se mettre en place ?
manifesto-21.com
Alors que débute demain le Grenelle des violences conjugales, nous vous proposons de lire quelques extraits de notre reportage Violences conjugales entre
www.jeanne-magazine.com
Au Canada, on a aussi quelques données :
Bien que la violence conjugale n’épargne pas les couples de personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles, transsexuelles et transgenres (LGBT), elle est souvent passée sous silence.
www.7millionsdemousquetaires.ca
et apparemment là-bas, les chercheurs disent que ces violences sont plus ou moins aussi répandues chez les hétéros que chez les lgbt.
Mais il y a aussi d'autres sources qui disent qu'il y a davantage de violence chez les hétéros. Donc en fait, on sait pas, et c'est toute une recherche à développer...
Quoi qu'il en soit, je comprends que les propos de Alice Coffin peuvent sembler misandres.
Après, je comprends aussi tout à fait qu'on veuille se protéger en s'éloignant de l'objet de nos peurs.
Les statistiques sont effectivement suffisamment parlantes, et les femmes qui ont déjà été victimes d'une agression sont les premières à ne plus vouloir que ça recommence.
Je pense aussi que ce n'est pas tant la peur des hommes agresseurs en eux-même qui pose problème, que la peur d'une société profondément aveugle sur les agressions subies par les femmes et qui envoient le message "si vous êtes agressée, vous aurez très peu de chances d'être reconnues comme victimes et protégées". Un tel message est très dissuasif, notamment quand on en a déjà fait l'expérience.
Je dis ça car, dans une moindre mesure, on retrouve aussi un peu cette peur chez des victimes hommes de femmes, où la société non plus n'a pas reconnu la violence qu'ils avaient subie, et certaines victimes disent que puisqu'ils vivent dans une société de m*** où leur souffrance n'est pas reconnue, autant vivre seuls et ne plus prendre aucun risque.
C'est très triste de voir ces réactions, mais c'est malheureusement aussi très compréhensible...
Ce qu'il faudrait savoir, c'est si Alice Coffin cible "les hommes" ou notre société; vous me direz "les deux", mais dans quelles proportions; ça, j'aimerais bien le savoir.
EDIT : en tout cas je ne peux pas lui jeter la pierre d'avoir tenu ces propos. Je comprends, de mon point de vue, d'où peut venir une telle peur. Et si
@Mymy qui est l'une des premières à défendre le cas d'hommes violentés, écrit cet article, c'est effectivement qu'il y a de bonnes raisons derrière, et qu'il y a un cri à faire entendre.