Je vois ce qu'à voulu dire Alice Coffin, ce qu'elle a voulu dénoncer et je n'aime pas le fait de ressortir des propos tenus dans le passé. Cela peut donner une idée de la pensée de la personne à un instant T, mais il faut voir aussi l'évolution de la pensée avec le temps. En tout cas, elle n'est pas la seule à penser/exprimer ce genre de propos et ce n'est pas sans problème.
En effet, si on suit ce type de raisonnement on risque d'arriver vite à une essentialisation des hommes et du couple hétérosexuel comme des individus/lieux violents et à risque. Le format télévision l'a sûrement incitée à cette "phrase choc", mais je ne pense pas qu'elle soit efficace pour sensibiliser au problème des violences et morts conjugales.
Il faut aussi remettre en perspective les chiffres officiels, qui sont de 150 morts par an, et 220 000 victimes de violences (estimations officielles, sûrement en dessous de la réalité). Ces morts et violences sont révoltantes et doivent être punies sévèrement. Cela étant dit, sur 67 millions de Français, on reste dans une minorité, même si elle est problématique et illégitime.
Je ne minimise pas le danger réel encouru par les victimes (et les conséquences physiques sociales, psychologiques, pour elles, les familles, les enfants etc.), mais d'un point de vue strictement statistique, en tant que femme hétéro en couple, je prends plus de risques en montant dans une voiture (environ 3000 morts/an).
Il y a d'ailleurs aussi de la violence dans les couples homosexuels/bi-sexuels (minoritaire, comme chez les hétéros), on a plutôt affaire à chaque fois à des individus problématiques plutôt qu'à des groupes. Aucune orientation sexuelle ne met à l'abri de violences, le risque 0 n'existe pas, nul part.
Une analyse par groupe (homme/femme) est plus pertinente, selon moi, si on analyse la manière d'exprimer la violence : en général la violence physique est plutôt masculine (elle est aussi plus visible, ce qu'ont très bien compris les hommes manipulateurs) tandis que la violence féminine est plus psychologique, plus difficile à détecter (on le voit chez les mères maltraitantes, même si bien sûr une femme peut frapper aussi conjoint et enfants).