Les réactions se multiplient après la violente agression du producteur de musique noir par des policiers

[grenouilleau]

Bref, tout ça pour dire : y a quoi comme solution ?
- que des gentes pas d'extrême droite deviennent policiers, si possible pas grouillot : c'est une solution "individuelle" à un problème collectif, mais l'avantage c'est que c'est faisable rapidement. En plus c'est bien payé avec les primes, selon le poste (même si le matériel manque). (gros) problème : gros risque de dépression d'avoir à fréquenter 70% de collègues qui votent FN-RN.
- une dissolution de la police, comme ça a été fait, dans l'autre sens, pour les CRS a la libération : y avait trop de CRS communistes (wiki, "Premières années") pour les dirigeants "libéraux", le gouvernement a dissous, et du coup on se retrouve avec la situation d'aujourd'hui.
- voter : là aussi c'est facile, et peut-être que voter ça permettra la deuxième solution plus facilement.

Je vois pas d'autres trucs pour éviter ça.
Surtout que ce genre de vidéo, c'est anxiogène, en plus quand ça arrive après deux confinements où tout le monde a bien vu que l'État nous privait de liberté quand il veut combien de temps il veut. Perso ça m'amuse pas de vivre dans un régime autoritaire et socialement morbide.

édit : je dis que je vois pas d'autres trucs, mais c'est juste pas que j'y pas réfléchi plus que ça, y a en sûrement d'autres.

 

[Olduvaï]

Ce qui pourrait être intéressant c'est de permettre aux jeunes flics qui rentrent dans l'institution d'être tout de suite affectés au plus près de leur région à la base au lieu d'envoyer des jeunes recrues de région direct dans le 93, dont ils vont avoir peur et qu'ils ne comprendront pas. C'est un facteur de violence important. Et par ailleurs c'est ce que je leur souhaite.

(je précise, c'est une idée générale rapport aux problèmes de violence venant de la police, dans le cas présent c'est encore autre chose et j'me dis que quelque part c'est dur de combattre la haine raciale de la police alors qu'elle est acceptée justifiée encouragée par beaucoup trop de politiques, +++par les chaînes d'info continues et les reportage choc et puis ben par une bonne partie de la population quand même...)

Après mon avis sur les flics c'est globalement qu'on pourrait s'en passer. Ils m'ont jamais aidé, ils m'ont jamais bien parlé, ils m'ont toujours sacrément foutu dans la merde ou fait du mal à moi ou à mes proches. Donc bye bye en fait.
Et en plus les armes ça m'angoisse beaucoup, si ils pouvaient cesser de se pavaner avec dans tout Paris ça épargnerait mon cœur aussi.

 

[grenouilleau]

@Olduvaï Complètement d'accord sur l'affectation dans un milieu social qu'iels ne connaissent pas, iels n'ont pas les codes et du coup iels voient "eux contre nous", alors que si c'était leurs voisins depuis l'enfance on aurait pas des cow boys qui déshumanisent complètement les gentes.
Et ça vaut aussi pour les affectations de profs à mon avis : ça évite le mépris et généralement quand tu connais le milieu tu as peut-être plus envie d'aider les gentes à réussir que quand tu les vois comme un "eux" étranger.

Pour les policiers, y a des gentes (je sais plus qui exactement) qui disent que l'une des possibilités c'est d'éviter d'appeler la police quand c'est possible, parce que généralement ça produit plus de problèmes que ça n'en résout. Si c'est possible de faire autrement.
Je suis pas fixée là-dessus perso. Je ne sais pas si c'est une solution.

Et je suis aussi d'accord que les armes c'est angoissant, parce que ça sert à quoi ? Soit iels ont l'intention de s'en servir, et c'est angoissant.
Soit iels n'ont pas l'intention de s'en servir, dans ces cas-là pourquoi les porter ? Pour faire peur aux gentes ?

 

[Horion]

Je pense aussi que d'avoir des vrais accompagnements pour chaque nouvelle recrue (et pour les anciennes), seraient un plus, qui leur permettraient de se sentir soutenu, mais aussi d'être arrêté en cas de burn out, de pouvoir verbaliser les difficultés.

C'est une des professions en France qui a aujourd'hui le plus de budgets et qui ne souffrent pas autant que d'autres (les paramédicaux par exemple), du sous-effectif. Quand je parle d'accompagnement, je parle déjà de groupe de parole, pour verbaliser avec une équipe ou un service les difficultés. Un accompagnement psychologique régulier (ils voient quand même des choses pas faciles du tout).

Je pense aussi que tous les flics ne sont pas pourris, dans le sens où ceux qui sont intègres sont peut-être lacher car ils ne disent rien mais : dans un environnement de travail toxique, si tu es harcelé par ton chef et partes collègues car tu ne suis pas le mouvement des autres et tu t'opposes au racisme par exemple, aux actions interdites, etc, j'imagine que c'est clairement pas facile de prendre la décision de l'ouvrir et d'être mis à l'écart. De plus, certains peuvent aussi être poussés à démissionner, mais dans une société qui encourage les gens à faire un crédit immobilier et se sentir piéger dans une situation économique, c'est parfois impossible de démissionner.

Clairement je ne sais pas si ces actions pourraient lutter à long terme contre la montée de l'extrême droite dans cette organisation, mais c'est toujours une solution à essayer réellement j'imagine. Je suis partisane que l'éducation peut aider beaucoup de choses, même si c'est long. En attendant, on a clairement besoin d'actions rapides et de beaucoup plus d'encadrement et de surveillances des actions sur le terrain. Afin de palier aux situations de plus en plus courantes comme l'article. Même si je ne suis jamais favorable à la répression en première intention, il n'y a pas vraiment le choix ici pour protéger des minorités.

 

[Toasted_Almond]

Ce qui pourrait être intéressant c'est de permettre aux jeunes flics qui rentrent dans l'institution d'être tout de suite affectés au plus près de leur région à la base au lieu d'envoyer des jeunes recrues de région direct dans le 93, dont ils vont avoir peur et qu'ils ne comprendront pas. C'est un facteur de violence important. Et par ailleurs c'est ce que je leur souhaite.

Sauf que ben, justement il y a bien plus de besoins dans des secteurs tendus comme le 93 que dans d'autres régions...
En école de gendarmes par exemple, t'es envoyé quelque part en fonction de ton classement et s'il y a de la place ...
En école de police, tu dois chercher le lieu de pratique dans la même région, et l'école n'est pas toujours près de chez toi et ça peut coûter cher en essence/logement, d'où la région parisienne plus pratique, sauf que tu dois tenir tes obligations mini 3 ans avant de partir ailleurs... et que de partir en province des fois, c'est soit l'ennui car justement c'est trop calme, soit tu tombes sur les brebis galeuses qui se sont faits écarter et qui sont durs à supporter dans une équipe...
Ou il y a par exemple, la sûreté ferroviaire, ils te rigolent au nez si tu leur demandes de peux repartir en province après la formation en IdF "il faut rester sur Paris au moins 15 ans"... forcément en 15 ans tu fais ta vie limite et tu as de grandes chances donc d'y rester... ou de partir avant et faire autre chose...

 

[Olduvaï]

Je crois que même d'entendre parler de mon département comme d'un ''secteur tendu'' malgré la diplomatie de l'expression, maintenant ça me gave.

 

[Neverland90]

C'est quand même deux poids deux mesures. Par exemple quand quelqu'un se fait agresser, cette personne doit réagir proportionnellement à l'attaque.

C'est-à-dire que si quelqu'un la menace, elle ne doit pas répliquer en portant le coup en premier. Si elle se fait taper dessus, elle peut répliquer selon la violence de l'attaque mais elle ne doit pas par exemple blesser son agresseur avec un objet contendant (genre crever un oeil de l'aggreseur avec ses clés).

Or si on ajoute le facteur émotion et adrénaline, c'est finalement assez compliqué de se maîtriser suffisamment pour rester dans une défense proportionnel à l'attaque.

Si la victime pratique un sport de combat et est ceinture noire c'est aussi compliqué: https://www.judopourtous.com/PagesAnnexees/LegitimeDefense.htm

Mais la violence des policiers est considérée souvent comme légitime. Et ca fait au moins depuis avant 1900 qu'il y a toujours eu ce problème de violence.

C'est leur monopole et l'Etat n'a aucun intérêt à ce que ça change.

 

[jorda]

Vous avez entendu ou lu le journaliste infiltré 2 ans dans la police ? Son témoignage est intéressant. Il a écrit un livre qui s'appelle "flic" où il raconte les violences et le racisme dans la police, mais aussi le mal-être dans cette profession.

 

[Olduvaï]

J'avais pas trop trop aimé sa démarche (notamment parce qu'elle impliquait de participer et pas seulement d'observer... donc c'est arrivé au gars de lui même rédiger des pv mensongers par exemple, il me semble)

Sur exactement le même sujet et très accessible, il y a le livre du sociologue Didier Fassin ''La Force de l'Ordre'' sur le quotidien de la BAC et leurs rapports avec la population (il s'agit également d'une immersion, c'est un terrain qui a duré plus d'un an) . Ou les livres d'un autre sociologue, Matthieu Rigouste, notamment ''La domination policière : une violence industrielle'' et ''L'ennemi intérieur : La généalogie coloniale et militaire de l'ordre sécuritaire dans la France contemporaine''

Pandov Strochnis fait une lecture de quelques chapitres de La Domination Policière ici :

(2x2h d' écoute)
Il revient notamment sur la généalogie coloniale du 'maintient de l'ordre' des personnes racisées et le contrôle de leur présence dans l'espace public. Attention, c'est glaçant et dur à écouter.

Et en piqûre de rappel, l'émission sur les flics d'Usul :

 

[Olduvaï]

Pardon pour le DP, je rajoute une source, j'y ai pensé parce que @brunettexxl pretend que des gens voudraient faire monter la mayonnaise d'une guerre civile ou raciale... Ben oui tiens et si les vrais racistes c'était pas les anti racistes après tout ?
Dans les manif anti racistes on voit de toutes les couleurs de peau, de toutes les origines, et en face les flics et l'extrême droite c'est ça :

C'est eux qui fantasment une guerre civile. C'est eux qui veulent de la violence. C'est eux qui s'y préparent.

 

[PetitePaille]

Je pense qu’aussi une part du problème et ça c’est le cas dans beaucoup de professions c’est que plus tu es face à des situations négatives, plus ton degrés d’empathie baisse.
C’est un truc qui se constate sur les médecins par exemple.
Donc plus tu as de risque de te comporter de manière moralement répréhensible, comme ne pas y aller mollo quand tu fais une intervention.

 

[jorda]

c’est le cas dans beaucoup de professions c’est que plus tu es face à des situations négatives, plus ton degrés d’empathie baisse.

C'est justement ce qu'avait constaté ce journaliste.
Voici son interview.

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