J'ai été une élève difficile... Pas violente, mais insolente et toujours la première à montrer du doigt les injustices (c'est d'ailleurs pour ça que je me retrouvais chaque année, sans me présenter, élue comme déléguée de classe par mes camarades... à mon grand dam puisque je me faisais descendre à chaque conseil de classe.)
Oui j'ai été une élève un peu "chiante", je n'ai cependant jamais insulté publiquement ou été violente.
J'ai aussi été une élève à qui on a répété régulièrement qu'elle n'arriverait à rien.
Puisque mes résultats n'étaient pas bons au lycée, c'était nécessairement parce que je n'en branlais pas une. Pas parce que je ne comprenais pas ou que je n'avais pas la bonne méthodologie. Non non, surtout pas (et ce n’est pas faute d'avoir demandé des explications. Mais bon, j'étais l'élève chiante...)
Rendus de copie dans certaines matières où les bons élèves sont encensés, et les moins bons constamment enfoncés (les timides, les insolents et tous les autres.)
Je précise que le lycée dans lequel j'étais n'était ABSOLUMENT PAS un lycée difficile, mais alors vraiment pas. Alors les excuses du genre "la violence des élèves toussa toussa" dans ce lycée là, ça ne marche pas.
Donc POURQUOI rabaisser constamment ceux qui ne s'en sortaient pas? Car il ne s'agissait pas là que de moi, j'en ai vu bien d'autres se faire descendre plus bas que terre. Moi, j'étais juste celle qui, en plus de ne pas s'en sortir, se prenait pour la justicière ^_^
Etait-ce une manière d'essayer de faire réagir les élèves? Vraiment? En leur faisant perdre toute confiance en eux?
Cependant, je m'entendais très bien avec 2 de mes profs: histoire-géo et philo. Ils ne me favorisaient pas non plus, mais m'encourageaient et répondaient aux questions sans me faire sentir stupide... et mes notes progressaient, puisque je comprenais... ce qui n'a pas été le cas de bien d'autres prof...
Ils avaient un très grand sens de l'humour aussi. Et quasiment tous leurs élèves les aimaient bien ces deux-là, étrange non? ;-)
Ma mère ayant été prof (certes, dans une école privée, mais bon, un CEFA forestier, ce n’est pas "Ste Marie de l'Immac' " non plus), je comprenais et comprends toujours la masse de travail à abattre. Préparations de cours, correction de copies et d'examens, conseils de classe, classes surchargées etc etc.
Mais: la pédagogie bordel. De l'humanité bon sang. Un ch'touille de professionnalisme peut-être?
Les élèves sont des personnes, comme les profs, et pas seulement "une masse à gérer." D'autant plus que l'adolescence peut-être une période difficile à traverser, et que les situations personnelles peuvent vraiment influencer les résultats et les comportements.
Les profs ne sont pas en béton armé non plus et peuvent aussi traverser des périodes personnelles difficiles... Mais oh, qui est l'adulte et le professionnel dans l'histoire? Qui est sensé savoir faire la part des choses?
Si un chirurgien traverse une passe difficile dans sa vie et tue quelqu'un lors d'une opération, on dira: "Ah bah oui ma brave dame, mais bon, c'est difficile en ce moment pour lui/elle, comprenez..."
Le prof a choisi d'enseigner sa matière; l'élève quant à lui n'a pas le choix et doit apprendre cette matière. Alors s'attendre à n'avoir que des passionnés en face de soi en tant que prof dans un collège ou un lycée, c'est un peu rêver sa vie.
Savoir intéresser une audience, c'est pas forcement donné à tout le monde non plus...
Donc, en ce qui me concerne, il n'y a pas d'excuses pour rabaisser, humilier et abuser de son statut d'adulte et de professionnel enseignant.