Edit : je viens de me rendre compte que je répond à une discution de 2018 aha. Je ne sais pas pourquoi l'article est remonté dans mon feed. Mais j'ai déjà écrit mon pavé, alors tant pis ^^
Je suis née en outre-mer. Tous les deux ans je passais mes vacances en métropole, chez ma famille élargie. Je n'avais aucun point commun avec eux. Ils sont rigides, moralisateurs, anti-alcool et fête (interdiction du vin pour moi même à mes 20 ans), ont des valeurs opposées aux miennes et à celle de mes parents . En gros des "boomers" en puissance. Ils se disputaient beaucoup avec mon père. Je n'ai jamais fait d'efforts pour cacher mes désaccords non plus.
J'ai longtemps demandé à ma mère pourquoi on s'acharnait a y aller alors que c'était globalement la corvée pour nous trois (mes parents et moi). Elle me disait : "c'est la famille" et je ne comprenais pas.
Je suis partie faire des études en métropole, et ma famille élargie ne comprenait pas que je ne passe pas plus souvent les voir et que je ne les appelait pas. J'étais exaspérée presque par l'attention qu'ils me portaient. Je ne la comprenais pas car nous ne partagions rien.
Puis j'ai fait une dépression, le style qui te cloue au lit et ou tu n'as même pas la force de prendre une douche. C'est mon oncle qui m'a accueillie chez lui. J'étais une loque humaine et je me sentais pas légitime d'occuper une chambre chez cette personne a qui je n'avais jamais témoigné d'affection. Mais mon oncle, et ma famille élargie, ont "serrés les rangs" autour de moi. Ils ne m'ont pas obligée à me confier, à m'ouvrir ou quoi. Ils ne m'ont jamais reproché de ne pas m'être investie avant. Je n'avais rien donné, et ils m'ont tout rendu sans contre-partie.
Depuis j'ai "appris" à aimer ma famille. J'ai passé outre nos désaccords pour discuter et creuser, parler de leurs vies. Je me suis rendu compte que, malgré des disputes et des valeurs opposées, mon père et sa famille avaient fait beaucoup l'un pour l'autre. Maintenant je n'appelle pas tous les jours (j'appelle ma grand mère une fois par mois environ, et je m'y rend 3 fois par an avec le reste de ma famille). Mais je mesure ma chance et je tente de faire plaisir en envoyant des mails, des cartes postales quand je voyage, des trucs qui me coutent pas trop d'énergie.
Je ne veux pas que ce témoignage sonne comme culpabilisant envers la madz. Mais je pense qu'elle devrait faire des efforts avec sa famille. C'est une chance énorme d'avoir une famille saine. La différence avec les amis, selon moi, c'est que tes amis te lâcherons à un moment si tu te comportes comme une conne (bien normal). Sauf qu'on ne sait jamais de quoi la vie sera faite. La famille, c'est celle qui te soutiens même quand tu le mérites pas... parce que "c'est la famille" aha (je sais pas si c'est très clair
). Dans cette société de plus en plus individualiste, c'est une grande chance.
Voila ça fait un peu film français mon histoire mais ça me tenait à coeur de vous la partager