Je trouve très intéressant, et j'ai également appris beaucoup de choses sur les rastafari. Je pensais que le rastafarisme était un mouvement hippie tolérant. En fait c'est une secte, et pas des plus tolérantes.
Le copain de l'auteur est complètement endoctriné et aveuglé par ses croyances. C'est bien qu'il ait des convictions, qu'il se passionne pour quelque chose. MAIS, c'est bien aussi d'être tolérant et donc d'accepter que les autres n'aient pas les mêmes conceptions de la vie,ou mangent de la viande, ou se coiffent. C'est important aussi de prendre du recul. De ce qu'on lit ici, ce mec est complètement obnubilé par la culture rasta jusqu'à en devenir un cliché, parce que vivre en jaune-vert-rouge, n'écouter que du reggae, et ne lire que des choses relatives au rastafarisme me semble vachement fermé comme attitude. Et puis est-ce qu'il écoute du reggae parce qu'il adore vraiment, ou parce que c'est ce qu'on attend de lui dans sa communauté ?
Quelle est la part de pression du groupe dans ses goûts ?
En plus, je trouve ça vraiment dommage de prôner la libération de l'esprit sans s'ouvrir l'esprit justement, sans s'imprégner des autres cultures (littérature classique, musiques différentes, culture actuelle, cultures du monde, théâtre, cinéma, cuisine ?). Je trouve ça tellement dommage ce repli sur UNE culture seulement, alors que justement, avec les moyens de Babylone la Terrible, on peut très facilement voyager que ce soit physiquement ou par internet, pour découvrir d'autres cultures.
Encore une fois, ça me parait très sectaire et élitiste, du style "nous on sait, vous vous avez tous torts, et vous êtes tous inférieurs". Le copain de l'auteur me semble très méprisant envers tout ce qui n'est pas rasta, y compris ses goûts et ses idées à elle. Comment peut-il la traiter avec mépris s'il l'aime réellement ? Pourra-t-il vraiment l'accepter sans chercher à l'endoctriner encore plus ?
Pour être sortie assez longtemps avec un mec qui se croyait mon supérieur, méprisait mes études et pensait toujours gagner nos débats, je sais à quel point ça m'a fait mal et fragilisée. Et je souhaite du courage à l'auteur.
Et puis, comment peut-on dire qu'on a l'esprit libéré si on est drogué H24 ? J'ai toujours été dégoûtée par la drogue à cause de la perte d'autonomie : tu ne contrôles plus tes pensées, tes mouvements. Tu n'es plus toi-même. Cette aliénation est pour moi la pire forme de perte de liberté. C'est la perte de son libre-arbitre, de sa libre-pensée.
Comme d'autres madz, ça me fait mal de voir toutes les privations que s'imposent l'auteur sans qu'on ait l'impression qu'il y a une contrepartie du côté de son copain.
Selon moi, il faut faire des efforts dans un couple. Mais c'est aux deux de faire des efforts, et ce n'est pas à la personne qui a choisi la privation d'imposer ses choix. Mon copain est végétarien, et jamais il n'a essayé de m'empêcher de manger de la viande. Au contraire, même. Ça lui fait plaisir que je mange ce que j'aime. Si je mange moins de viande qu'avant, c'est mon choix personnel, pas un impératif.
Enfin, être contre les mots en "isme" ça me semble très tranché, réducteur et même franchement stupide. Prôner la libération de l'esprit en rejettant les concepts de racisme et de féminisme ? Haha, mais bien sûr. La libération de l'esprit, c'est aussi s'affranchir des codes séculaires hérités, comme le sexisme et le racisme. Avoir l'esprit libéré c'est accepter la différence, et vouloir l'égalité pour tous, homme/femme quelque soit leur origine, leur orientation sexuelle, leur catégorie sociale.
Bon courage à l'auteur, et merci de toutes ces informations !