Mon rapport à l'alcool — Carnets de sobriété

[minelina]

Un truc m'intrigue avec les articles sur l'alcool alors je serais curieuse d'avoir l'avis de quelqu'un qui aime l'alcool. Est-ce qu'on peut vraiment enchainer plusieurs verres avec un réel plaisir?

Je m'explique. Outre le fait que je n'aime pas l'alcool et que depuis la fin de l'unif je n'en bois spratiquement plus jamais, je n'ai jamais compris comment mes amis pouvaient commander des mètres de bière. Genre 5 à 6 bons verre chacun du coup. Parce que moi, je n'aime pas (plus) boire d'alcool mais surtout je n'aime pas boire tout court. Genre ingurgiter un liquide. J'ai rarement soif, et quand j'ai soif un verre d'eau ou un thé/café suffit à l'étancher. Je bois de l'eau au fil de la journée par obligation pour ma santé mais pas par soif. Du coup je n'apprécie nullement d'enchainer des verres de quelque liquide que ce soit pour finir le bide ballonnant comme un une marmite de soupe Même quand je picolais durant les études pour "l'ambiance", je prenais des shots histoire d'être vite pompette sans boire beaucoup.

Du coup, les gens qui enchainent les bières ou les grands cocktails, c'est quelque chose de totalement spontané? Ou juste parce que l'effet de l'alcool est sympa? J'ai du mal à imaginer que les mêmes personnes s'enfileraient 5 grands verres de coca à un bar par réelle soif/envie mais comme moi j'ai jamais soif je me dis, qui sait?

Et du coup je déteste les happy hours parce que même si exceptionnellement je prends un cocktail je ne veux PAS en avoir un deuxième gratos Big up à cette soirée à Bruxelles où on nous sert des cocktails GIGANTESQUES (FACILE 70cl le verre) mais en plus avec le premier tu reçois le deuxième gratos. Ma pote "bah alors bois plus vite" Mais comment veux-tu que j'ingurgite presque deux litres de liquide en une heure?

 

[Cernunoç]

Un truc m'intrigue avec les articles sur l'alcool alors je serais curieuse d'avoir l'avis de quelqu'un qui aime l'alcool. Est-ce qu'on peut vraiment enchainer plusieurs verres avec un réel plaisir?

Je m'explique. Outre le fait que je n'aime pas l'alcool et que depuis la fin de l'unif je n'en bois spratiquement plus jamais, je n'ai jamais compris comment mes amis pouvaient commander des mètres de bière.[...]Du coup, les gens qui enchainent les bières ou les grands cocktails, c'est quelque chose de totalement spontané? Ou juste parce que l'effet de l'alcool est sympa? J'ai du mal à imaginer que les mêmes personnes s'enfileraient 5 grands verres de coca à un bar par réelle soif/envie mais comme moi j'ai jamais soif je me dis, qui sait?

Personnellement, je bois beaucoup, dans le sens large du terme (c'est à dire que j'ingurgite beaucoup d'eau, de liquide). J'ai souvent soif et je profite souvent de ce que j'ai en bouche. Donc pour répondre à ta question, quand je prend six verres d'alcool, ben...je les savoure tous en fait. Même éméchée, je profite du bon goût de ce que je bois. Longtemps je me suis sentie un peu complexé, parce qu'il faut avouer que j'ai aussi une bonne descente. Mais un jour mon copain m'a fait remarquer que j'avais une bonne descente pour tout : l'eau, le thé, le jus. Bref, c'est juste ma façon de consommer et je m'en accommode au final.

 

[Lunafey]

Coquille :

Au fond, j’avais pas tout à fait tort, avec mon diagnostique de manque de volonté.

On dit un diagnostic (verbe: je diagnostique / adjectif: un test diagnostique / nom: un diagnostic)

 

[minelina]

merci pour vos réponses, je comprends mieux du coup
Petit big up et soutien à @Clemence Bodoc au passage, c'est pas facile de s'admettre des dépendances même légères et de renverser des habitudes

Si cela peut peut être t'encourager ou te motiver, je dis toujours aux filles qui entament le végéta*isme, le sevrage de sucre ou font face à des allergies alimentaires récemment détectées que ce sont rarement les aliments voire leurs sensations procurées qui nous manquent. C'est le contexte affectif auquel on les lie. Tout comme un gâteau au chocolat moelleux peut s'avérer un peu réconfortant, ta pinte et son impact alcoolisé peuvent s'avérer relaxantes ou stimulantes sur différents points. Mais ce n'est pas la chope qui est nécessaire, c'est juste un enclencheur pour te mettre en mode décompression après le boulot, pour te mettre en mode plus spontané ou jovial entre potes. Des sensations que tu portes en toi et peux enclencher différemment. Bref, pour conclure sur mon mantra, ce ne sont pas les aliments qui font les instants, ce sont les gens avec qui les partager bar ou pas bar, chope ou pas chope, les proches sont toujours là pour se confier, se détendre ou rigoler.
Courage

 

[Mad'moizelle Meredith]

Un truc m'intrigue avec les articles sur l'alcool alors je serais curieuse d'avoir l'avis de quelqu'un qui aime l'alcool. Est-ce qu'on peut vraiment enchainer plusieurs verres avec un réel plaisir?

Oui, on peut aimer les boissons alcoolisées ^^
Je bois pas mal de bière, mais parce que j'aime réellement la bière, je trouve ça super bon.
Pareil avec certains cocktails ou boissons que je consomme en soirée ^^

Et en plus de ça l'effet de l'alcool est sympa... La plupart du temps. Mais je me retrouve souvent pompette un peu ""par surprise"" parce que pour moi je ne bois pas de l'alcool que pour l'alcool


Après j'avoue, à quelques soirées, avoir bu le l'alcool juste pour être saoul, parce que j'avais envie d'être saoul.

 

[Brigande]

Je fais partie de ceux et celles qui aiment boire (une boisson, j'entends !) : pour la sensation agréable au palais, le gout, l'impression de remplir son estomac, la fraîcheur ou la chaleur réconfortante, voire les effets de la boisson si c'est du café ou de l'alcool, ou même certaines tisanes... en revanche, j'ai du mal à boire de l'eau. Je peux passer des journées entières sans toucher à une goutte d'eau... et incapable de survivre une seule journée sans le précieux breuvage qu'est le petit noir bien dark.
D'ailleurs, pour en revenir à l'article, c'est bien le café qui me sauve en terrasse. Les options sans alcool ne sont pas terribles et plutôt chères. Et même sans être accroc aux boissons alcoolisées -je peux passer des mois sans en boire une seule goutte- ce n'est pas toujours évident de refuser... et bien que je me repose sur l'excuse du "je conduis après", il y a toujours un malin pour me rappeler que l'éthylotest ne sera pas positif avec un seul verre.

 

[LynneCologne]

@Clemence Bodoc
Bonjour Clémence, tout d'abord bravo pour ces articles sur l'alcool. Je n'ai pas lu les précédents commentaires, peut-être le mien sera-t-il un doublon ?, mais je me lance quand même.
Je ne bois pas d'alcool, par conviction religieuse dans laquelle j'ai été élevée (ou sûrement plus par conditionnement !) et aussi par aversion de la perte de contrôle de soi, que je n'ai jamais expérimenté cela dit...
Je me retrouve totalement dans ce que tu dis :
1/ Les softs sont BEAUCOUP trop chers. Après c'est vrai qu'en soirée, j'ai souvent vu mes potes descendre facilement 8 pintes, et moi je ne buvais bien qu'une tournée sur 2 (je me vois pas du tout descendre 8 Perriers tranche, 8 cocas, 8 mocktails, 8 ce-que-tu-veux non alcoolisés). Le barman m'a aussi souvent offert ma menthe à l'eau . Donc à la fin de la soirée, tu ne te ruines pas autant qu'en ayant bu des bières je pense.
2/ Ma vie sociale, notamment ma vie étudiante en école d'ingénieur, a beaucoup pâti de cette abstinence. Tu n'es pas considérée comme les autres quand tu ne bois pas (en France, ou plus globalement en Europe ?). Je me suis toujours sentie (et je me sens toujours) comme une personne étrange, pas vraiment acceptée dans "le groupe" parce que je ne bois pas. Et je ne fais pas partie d'un mouvement de type straight edge ou je ne sais quoi d'autre, qui me permettrait de faire partie d'une autre "communauté". Je suis juste une fille lambda qui ne boit pas.

Si tu veux aller boire des menthes à l'eau dans des pubs irlandais, fais signe

 

[Galaadina]

"Je ne suis pas alcoolique, je ne suis pas accroc à l’alcool… Mais j’aime trop la sensation qu’il me procure pour pouvoir m’en passer."

Je trouve que ton "je ne suis pas alcoolique" sonne un peu méthode Coué.
Tu bois, plusieurs verres, plusieurs fois par semaine, ça fait un an que tu essaies d'arrêter de boire sans y parvenir, tu te trouves des excuses pour l'expliquer, tu écris "sous emprise de l'alcool", tu recherches la désinhibition et, sûrement, le sentiment de créativité que procurent les boissons alcoolisées... Pour moi, ça fait beaucoup d'éléments qui me font dire : "Cette personne est alcoolique." Un alcoolique, ce n'est pas nécessairement un type ivre mort qui se chie - au sens propre - dessus devant ses enfants. Je connais ces alcooliques là, j'en ai plusieurs dans ma famille. Du genre à brandir un couteau sous le nez d'un de leurs gosses tellement ils sont imbibés. Mais être alcoolique, ça n'est pas que ça. C'est aussi ce que tu décris. Notamment, comme tu l'évoques à plusieurs reprises, ton incapacité à t'arrêter à un verre, qui est assez typique.

Je dis ça sans jugement de valeur et sans méchanceté, et je ne me fie qu'à ton témoignage, ce qui est léger pour prétendre connaître ta situation, mais... Simplement pour rappeler que l'alcoolisme on s'y fait prendre au piège rapidement, et que nombreux sont les gens touchés à clamer - parfois en y croyant dur comme fer - qu'ils ne sont pas alcooliques...

 

[Galaadina]

Je ne cherchais pas à être raide, je suis désolée si c'est le sentiment que ça donne...

Je rebondissais sur sa phrase "je ne suis pas alcoolique". Car pour moi, on peut chercher de l'aide pour plein de raisons, et pour autant être dans une certaine forme de déni. Je n'ai jamais prétendu que l'auteur ne faisait aucune démarche. Simplement le "je ne suis pas alcoolique" me posait question, car cela peut donner l'impression que ce qu'elle décrit, ça n'est pas ça, l'alcoolisme. Alors que si, ça peut l'être.

 

[kiyaa]

@Elwingg En fait, quand on dit qu'on n'aime pas l'alcool, on parle de l'alcool en lui-même, l'éthanol de son petit nom malheureusement si peu connu. Ne pas aimer l'éthanol, c'est pas de pot. On te court après au travail, lors des fêtes, en soirées, tout le temps !...avec plein de boissons différentes qu'on veut à toute force te faire goûter ("parce que tu comprends, c'est différent / pas du tout le même goût / rare / un grand cru / acheté pour toi vu que tu n'aimes pas les autres / on va finir par croire que t'aimes rien, c'est pas possible !...") mais toujours avec de l'éthanol ! Un goût qu'on ne supporte vraiment pas parait toujours trop présent quel que soit ce qu'on y mélange et ça n'est pas facile à comprendre quand on n'est pas concerné . Si ça peut aider, une amie m'a dit avoir compris ce que je ressentais en comparant avec la menthe, la réglisse et les oignons : il lui suffit d'un chouia d'une de ces choses dans un gâteau, sirop, plat...pour qu'elle ne l'aime plus et ne sente plus que ça. En revanche, elle n'arrive pas toujours à repérer un ingrédient qu'elle aime ou qui la laisse indifférente, dont l'éthanol. Ben voilà. Je déteste toutes les boissons alcoolisées de la bière au champagne en passant par les millésimes mais c'est vraiment une question de goût et je suis un excellent détecteur à alcool ! Je préférerais tellement (ma vie sociale, surtout) détester les épinards .

Edit : et là je vois que @LittleDeerLady a déjà expliqué ! Au temps pour moi. Je me sens moins seule d'un coup .

 

[Nayvis]

J'vais peut-être sortir une énormité, d'autant que j'ai jamais eu l'occasion de voir ça de mes yeux vu, mais les bars sont pas sensés proposer AUSSI des softs moins chers lors des happy hours ? Je me suis jamais trop penché sur la question puisque je vais pas souvent boire dans des bars (trop cher) et que quand c'est le cas je suis plutôt team bonne rousse mais je me posais la question...
(Et si c'est pas le cas... c'est bien beau les programme anti alcoolisme mais comme pour le tabac, ça reste hypocrite.)

 

[vanessaaa]

J'avais fait quelques recherches à une époque et j'avais trouvé un article très instructif sur les phases et les symptômes de l'alcoolisme. Peut-être qu'il vous sera utile http://www.ama.lu/jellinek_BT.php