impromptue;4691613 a dit :Y'a vraiment une chose que je ne comprends pas dans cette espèce de vision euro-centrée, c'est ce besoin absolu de dire partout que les gens ne font pas les choses assez bien et qu'ils sont irrespectueux de tels ou tels principes. Ce qu'on oublie trop souvent c'est que si ces principes sont les bases de notre société (avec son lot de défaut) ce n'est pas forcément le cas pour toutes les cultures.
Alors oui : y'a des sociétés dans lesquelles l'homme détient encore le pouvoir religieux, politique, social... Et la femme le pouvoir domestique, familial, etc. C'est un socle, une base, une idéologie qui fonctionne sur un ordre des choses défini. Et si ça marche, pourquoi le remettre en question ? Oui ce n'est "égalitaire", oui ça veut dire que y'a des traitements différents en fonction des identités sexuelles ou sociale... mais c'est un ordre stable, qui apporte sécurité et "guides". Qui sommes-nous pour juger du fait que c'est moins acceptable que notre système à nous, libertaire mais instable, égal mais critiquable en bien d'autres points ?
Il n'y a pas de modèle de société absolu, déterminé à être pour l'éternité un exemple moral, éthique, juste.. Ca n'existe pas. Personne ne vous demande d'adhérer ou d'appliquer cette éducation à vos propres enfants ou à votre entourage, mais pourquoi aller vouloir instaurer des révolutions dans des systèmes qui ne nous concernent pas et qui suivent leur propre chemin ?
Peut-être que certaines femmes se sentent oppressées, qu'elles voudraient plus de pouvoir. Ou alors peut-être qu'elles ont une éducation qui les amène à accepter tout cela avec bien plus d'enthousiasme et d'enrichissement que vous ne pourriez l'imaginer. Et j'aimerai qu'on ne me réponde pas que "oui mais elles sont donc enfermées dans un dogme, construits socialement pour les mettre dans cette prison idéologique". Parce que c'est la même chose ici. Nous sommes éduqués à l'égalitarisme. Je ne dis pas que c'est une mauvaise chose ou que ça me déplaît en soit, mais nous avons nos propres œillères. La preuve : nous n'envisageons pas de considérer qu'un peuple ou qu'une nation qui ne fonctionne pas selon nos critères peut être épanouis. Quoiqu'il en soit, même s'il ne faut pas être sourd devant les appel à l'aide, les témoignages de femmes qui se retrouvent dans des situations de domination violente dont elles ne peuvent pas sortir seule, je suis vraiment contre le fait de prendre des décisions pour un peuple, de s'instaurer comme des entités supérieures moralement pour libérer les femmes d'une dépendance aux hommes pour, au final, les rendez dépendante des... occidentaux.
Cessons de vouloir mener des révolutions là où on ne les demande pas : on s’octroie ainsi le droit de défendre la liberté et l'égalité en rendant un peuple dépendant de notre propre pouvoir... c'est le colonialisme moral.
Et je n'ai jamais vu un seul intégriste religieux, ou simplement un seul pratiquant "fidèle" expliquer que sa religion n'était pas sexiste. Donc je ne vois pas l'intérêt de leur demander de l'admettre... Personne ne veut se contenter de laisser les gens l'admettre, on veut surtout leur faire dire "votre système est dictatorial, votre système est inique, infeste, immoral. Si vous le reconnaissez et que ça ne vous pose pas de problème, alors je vous laisse en paix. Mais tout de même, admettez que vous êtes un monstre."
(Désolée pour l'emphase de ce post mais je trouve juste terriblement incohérent de prôner sans cesse l'enrichissement des cultures entres elles, l'égalité etc... mais, dans le même temps, considérer qu'on est les juges suprêmes de la morale).
Je ne pense pas qu'aucune d'entre nous ne veuille "libérer" contre leur gré les femmes qui sont heureuses ainsi.
