En tant que catholique pratiquante je me retrouve pas mal dans ce témoignage. Le fait de se chercher spirituellement à travers une tradition, qui a son lot de dérive sexiste, est un exercice de chaque jour qui s'inscrit dans une pratique quotidienne de sa religion et un travail de fond sur soi, ses valeurs, la façon qu'on a de les vivre, ça demande un réel engagement. Au final cette force d'engagement mise au service de sa spiritualité est bénéfique pour les personnes qui a côté de cela s'engage dans une cause (même si bien sur on peut faire sans cet apport et être tout autant engagé ).
Je vois beaucoup de réflexion qui tente d'argumenter en partant du principe de base de liberté, aussi j'aimerais apporter ma pierre d'étudiante en philosophie :
-La liberté n'a rien à avoir avec la possibilité de faire ce que l'on veut. En réalité très peu de gens, philosophes ou penseur de façon plus général, on un jour soutenu ça. Tout simplement parce que cette liberté là, qu'on nomme la Licence, vi comme le truc avant le master, est incompatible avec la vie en société.
-A partir de là il faut voir le concept de liberté comme la possibilité de se soumettre aux lois que l'on a choisit. Par exemple par le biais d'un Contrat Social (Rousseau), de l'autonomie du jugement (Kant, auto : sois même, nomos : lois), ou bien encore par la connaissance des règles de la nature (Spinoza).
-A partir de là la personne libre ne fait pas ce que bon lui semble : elle se soumet volontairement à quoi bon lui semble.
Ainsi la liberté du peuple d'une république passe par le respect d'un certain nombre de devoir.
De même le croyant voir sa liberté dans la soumission librement consentis à son culte.
Il n'y a donc pas d'un côté les soumis et de l'autre les libres : nous sommes tous soumis, dès le départ, dès la naissance : à un cadre social, à des préjugés, à des lois, à notre famille, à notre ignorance…
Choisir et embrasser pleinement ses contraintes c'est là la seule liberté possible à l'homme : je n'ai pas la liberté de voler, j'ai la liberté de me faire chier à passer un permis vol.
Quand Hawa choisit de porter le voile, à partir du moment où elle le choisit, elle n'est absolument pas soumisse, ni à un culte, ni à un dogme, ni à un sexisme musulman, elle est libre dans la mesure où elle a effectué elle même ce choix.
C'est la seule et unique source de liberté qui compte, dire "elle se soumet à la religion qu'elle a choisit" est totalement contradictoire, comment pourrait on faire un choix librement consenti et se soumettre à la foi ?
A l'inverse celle qui n'a pas le choix par exemple de manger bio à cause de son argent et mange discount n'a pas le choix, elle a aménagé ses besoins en fonction de ses moyens.
Si la moindre pression avait été exercé sur Hawas on aurait pu parler de soumission, mais je fais confiance à la personne qui a rédigé ce témoignage et je choisis de la croire quand elle dit avoir pris cette décision suite à un cheminement spirituel personnel.
C'est un choix de ma part.
Vous êtes libre de ne pas en faire autant
Enfin je trouve ça toujours un peu étrange les procès en généralité qui parte d'un témoignage d'un individus X pour généraliser à toute une condition, lire ce témoignage et se dire "Oui, elle ok mais sans doute une majorité d'autres est forcée" me semble aussi correct sur le plan factuel que de dire "Oui, tu ne m'as pas trompé, mais les autres hommes le font donc file moi ton mots de passe facebook et ton portable". On ne progresse pas je crois dans un débat en partant d'un cas particulier, en le mélangeant à de vagues considérations générales et en prétendant en tirer des conclusions utiles sur le plan intellectuel.