C'est surtout, si je peux me permettre, que vous ne proposez strictement RIEN. C'est bien beau de dire que tout ça est catastrophique, mais je ne vois personne arriver et dire "tiens il faudrait ça". Et puis, si les critiques sont aussi justifiées que celles de la réforme des rythmes scolaires (qui était quand même basée sur des études scientifiques très intéressantes/très approfondies), personnellement je suis sceptique. Vraiment très sceptique. Le fait est que le niveau en France est absolument catastrophique, alors je suis pour le changement, et si par ailleurs ça peut être un changement positif, je suis encore plus pour. En revanche, râler parce que c'est "pas facile à mettre en place", je trouve ça inadmissible, et j'espère que ça n'est pas le fond de vos messages, parce que ça serait franchement idiot et complètement mauvais pour l'image du corps enseignant. Oui, évidemment, les heures de français au collège vont être diminuées, c'est un fait, mais si le programme et les efforts sont concentrés dans les premières années de scolarité, c'est plutôt cohérent non ? J'en ai marre de ces tirs groupés contre NVB, de ces phrases selon lesquelles elle n'y connait rien, comme si toute seule dans son petit bureau elle s'inventait une nouvelle lubie de temps en temps "tiens et si je réformais le collège alors que je n'y connais rien ?" C'est casse pieds à force. Étrangement, je ne suis pas sûre que si on mettait un enseignant à l'éducation nationale, les réformes seraient plus performantes/efficaces. Maintenant, je suis ouverte à la discussion, et je pense que je ne suis pas la seule, surtout sur Madmoizelle,et je n'ai rien contre l'idée d'en parler, mais... Y'a des limites à la mauvaise foi.
Que penses-tu donc maintenant des propositions qu'ont faites les autres Madz suite à ton message ? (Propositions qui avaient également été faites auparavant, au fil des réponses apportées au sujet.)
Elles sont applicables...Avec des moyens.
Or, si on exclut les problèmes pédagogiques posés par cette réforme, on constate qu'elle a aussi une visée économique :
- on économise sur le dos de disciplines "boucs-émissaires" que l'on va supprimer (plein d'heures et d'argent gagnés sans allemand, latin, bilangues, classes euros, DP3, Acompagnement Educatif...)
- on économise en forçant les professeurs de ces disciplines à travailler sur deux ou trois établissements, pour "rentabiliser".
- on économise en prenant les EPI comme prétexte à la polyvalence des enseignants : pas besoin d'être prof de maths pour enseigner un EPI de maths. N'importe quel professeur peut le faire, voire n'importe quel adulte ! C'est ça l'ultra-compétence !
... Seul problème : formez-vous tout seul, ou bien ne vous formez pas, les élèves n'y verront que du feu !
En fait, je doute fort que le gouvernement ait réellement envie de faire de l'Ecole une priorité. Pas au point d'y mettre suffisamment d'argent pour s'attaquer aux problèmes évidents, comme les classes surchargées et l'absence de formation pratique des futurs enseignants.
Quant au cliché du professeur qui ne veut rien changer à ses pratiques par principe, je constate qu'il a toujours autant de succès, et je me dis que l'on n'est pas près d'être entendus, et encore moins écoutés.
Je sais que cette réforme nous sera imposée par la force, et qu'elle sera impossible à organiser correctement pour septembre 2016. Soit elle explosera en vol, soit elle sera à moitié appliquée, tout simplement parce que l'on ne pourra pas faire autrement. Le seul gros gros problème étant cet argent dont les établissements vont être privés, et qui permettait pourtant jusqu'ici de mener à bien tant de projets.
Je vais monter à Paris le 10 octobre, mais je suis persuadée que l'équipe de com' de la ministre fera en sorte de sortir une idée clivante de son chapeau magique pour occuper tout l'espace médiatique, et ainsi faire passer la moindre contestation pour un couinement de souris. On prend les paris ?
Najat Vallaud Belkacem n'est qu'un pion, elle paiera les pots cassés, mais je ne pense pas qu'on lui ait laissé beaucoup de choix. Par contre, je ne lui pardonne ni son ignorance (ses approximations, ses mensonges), ni son mépris à l'encontre de ceux qui travaillent avec les élèves et pour les élèves, tous les jours.
Quant aux collègues qui ne se bougent pas... On aura l'école qu'on mérite.