Je voulais juste revenir sur mon précédent message où je disais que la société était responsable dans son entier des enfants et que ça veut dire qu'on en est techniquement responsable aussi, parce que j'ai l'impression que ça a été complètement déformé en "on devrait tous aller élever les enfants des autres même quand on n'en a pas et quand n'en veut pas".
Je sais que je ne suis pas la seule à avoir dit des choses comme ça mais j'ai vu quasiment certaines de mes phrases reprises mot pour mot donc je pense bien que mon message servait aussi de base à ce genre de réactions et franchement, je crois que vous n'avez pas du tout compris ce que j'expliquais. Il ne s'agit pas d'ELEVER les enfants des autres mais de reconnaitre qu'on ne vit pas sur une île déserte et que quand on se réclame de valeurs humanistes et féministes, bah on a la responsabilité de s'assurer que les personnes vulnérables ne vivent pas une vie très compliquée et que quand on peut les aider, on les aide. Le terme de personne vulnérable inclut toute personne qui n'est pas en mesure de vivre de manière complètement indépendante et sans l'aide d'un tiers, qu'il s'agisse d'un enfant, d'une personne âgée vulnérable, d'une personne porteuse d'un lourd handicap permanent ou temporaire, etc. Cela ne veut pas dire qu'on doit tous se dévouer corps et âme à ces personnes quand on ne les connait pas et faire passer leurs besoins avant les nôtres chaque fois que nos chemins se croisent interrompre tous nos projets pour elles. Mais si on peut leur simplifier la vie à la hauteur de nos moyens, on le fait. Et comme le dit
@pliploup parfois simplifier la vie d'une personne en difficulté, c'est juste ne pas lui manifester notre agacement.
Je n'ai pas d'enfants personnellement, et il y a une phrase que j'ai souvent pensé ces derniers temps par rapport à mes amis parents "ça me saoule mais je ne leur en veux pas parce que je comprends la situation". Parce que oui, parfois, les parents ont des priorités qui ne nous conviennent pas quand on n'a pas à gérer d'enfants, mais on peut comprendre pourquoi ils ont ces priorités et les laisser faire sans ressentir le besoin impérieux de leur signaler qu'on est mécontents.
Ensuite, je vois que des gens disent "les child free ne sont pas des grandes méchantes qui soupirent bruyamment, parfois on ne dit rien!". Bah tant mieux du coup? Je veux dire ce n'est pas du tout le sujet que de dire "les child free sont désagréables avec les parents". Déjà, les child free n'ont pas été ciblées particulièrement dans l'article ou les commentaires, personne ne leur demandent rien spécifiquement en tant que child free, et en plus si vous n'êtes pas le genre de personne qui manifeste son agacement et que vous prenez sur vous en pensant juste "ça me gave" plutôt que d'aller clamer sur les réseaux sociaux "ces parents ne devraient pas être là et sont des parents nuls"... ce n'est pas vous qui est ciblée dans l'article du coup!
J'ai envie de raconter deux anecdotes que j'ai vécues en tant que non-parent et qui pour moi sont assez illustratives des réactions que les parents peuvent se prendre parfois et du manque de tolérance de certains adultes tiers.
Bref, pour moi, ces deux anecdotes sont assez illustratives du fait que si vous, personnellement, vous vous contentez d'être un peu saoulées dans votre tête et d'avoir un visage fermé, les adultes qui s'occupent d'enfants dans l'espace public se retrouvent régulièrement avec des réactions bien plus violentes. Une partie des personnes sur les réseaux sociaux semblent trouver ces réactions assez violentes justifiées car les enfants qui font du bruit, c'est gonflant. Et je pense que c'est à ce genre de réactions que l'article faisait référence.
Et ces andecdotes sont aussi illustratives de ce que pourrait être la solidarité vis-à-vis des responsables des enfants sans pour autant intervenir directement. Par exemple, dans le premier cas, ne pas manifester son hostilité à la mère (et à ses enfants plus âgés qui pouvaient aussi potentiellement voir que le couple était énervé par leur petite soeur) en attendant que le bébé se calme. Dans le deuxième cas, la solidarité des autres adultes, ça aurait été de la part du mari de proposer à la dame de se déplacer dès le début plutôt que d'attendre que le bruit déclenche une crise de nerf à sa femme et la laisser s'énerver sur nous. Ou de la part du contrôleur de trouver un endroit plus confortable à la dame plutôt que de venir me faire la morale. Et dans tous les cas, d'accepter qu'un enfant n'est pas un jouet avec un bouton on/off, même à 10 ans.
On a parfaitement le droit d'être saoulé par le bruit des enfants, mais en vouloir à l'adulte accompagnateur et lui faire sentir, présumer immédiatement qu'il fait preuve de mauvaise volonté et ne fait pas son travail, je ne trouve pas ça normal.
Et sinon, en fait, c'est vraiment une question assez innocente, mais j'avais compris que le terme de "child free" se référait aux femmes qui ne voulaient pas avoir d'enfants, et englobait du coup les pressions sociales dont elles pouvaient être l'objet du fait de ce refus de la maternité. Mais en lisant certains messages, j'ai l'impression que child free ce n'est pas qu'un rejet de la maternité mais aussi un rejet des enfants en général? Est-ce que c'est bien ça?