C'est une question et une problématique auxquelles je pense souvent, non pas que je sois concernée par la maternité (pas d'enfants pour l'instant et pas certaine d'en vouloir plus tard), mais en tant que personne largement plus que dérangée par les bruits en question.
Je suis autiste (je précise évidemment que je parle en mon nom, pas en tant que porte-parole de toutes les personnes autistes de france et de navarre), et les troubles sensoriels en sont l'une des plus grosses manifestations chez moi.
Et certains sons, dont les bruits des gens/cris d'enfants, plus qu'une gêne, sont une véritable torture, qui m'occasionnent des meltdowns ou des shutdowns, me font faire de la tachycardie, et j'en passe.
Voyager en train, entre mille autres choses, est un enfer notamment pour cette raison, et porter des boules quiès + un casque font partie de mon quotidien.
Sauf que dans l'espace public, ça ne suffit pas toujours (et qu'accessoirement: autant porter tout mon attirail parce que je sais que je suis excessivement intolérante à certains bruits considérés comme anodins/normaux, je le fais, autant je vois pas pourquoi ce serait à moi de me protéger et pas aux autres d'être respectueux, quand il s'agit bel et bien, dans certains cas, d'un problème d'éducation type grand enfant qui gueule partout accompagné d'un parent qui s'en occupe pas).
Je comprends parfaitement qu'une mère puisse avoir envie de faire x ou y activité avec son enfant sans subir des regards qui jugent, vraiment.
Mais je comprends aussi, pour le vivre, tous ceux qui doivent pouvoir aussi faire une activité/prendre le bus/marcher/aller dans un parc ou n'importe quoi sans faire une crise.
Que j'estime que c'est pas forcément à la personne sensible au bruit/fatiguée de sa journée de travail/autre de faire tout le travail, sourire à l'enfant, prendre sur soi, mettre un casque.
Et franchement oui, ça m'arrive parfois (involontairement) de jeter un regard noir, parce que la situation me met en souffrance, que j'en peux plus, ou que comme tout le monde, je peux avoir eu une très mauvaise journée (et que mes troubles sensoriels font que le bruit peut vraiment être insoutenable, surtout si je suis/fatiguée mal à la base).
Comme ça a été dit très justement dans un commentaire, de la même façon qu'un enfant ne fait pas forcément exprès de faire du bruit/pleurer etc, bah moi, même adulte, je fais pas forcément exprès d'être à bout dans cette situation et que la tolérance doit venir des deux côtés: oui, c'est dur d'être parent/gérer son enfant et se prendre un regard noir ça aide pas; bah c'est dur aussi de se sentir pris au piège d'un bruit qui nous "trigger" et qu'en plus on passe pour la méchante personne qui vient pas en aide ou soupire.
Et c'est une situation dans laquelle je me retrouve dès que je sors, car d'un côté justement je sais qu'un enfant, bah ça pleure, ça crie, et que je vais pas me mettre à insulter sa mère, que ces enfants, ces mères, doivent pouvoir profiter de l'espace public autant que quiconque, mais quiconque, c'est aussi moi et les personnes dans mon cas, justement; moi aussi j'aimerais pouvoir vivre aussi normalement que possible sans devoir supporter des bruits qui me tuent à petit feu.
De mon côté, dans les transports par exemple, je prends déjà au maximum mes précautions en voyageant le moins possible en périodes de vacances scolaires, évidemment avec mes boules quiès/mon casque, en réservant (quand ça existe) des wagons "calmes" (l'option existe dans les ouigo) donc l'effort doit venir des deux côtés et quand malgré ça, je suis 99% du temps obligée de passer le trajet sur la plateforme, en pleine crise, parce que (par exemple) des familles avec enfants ont décidé de réserver dans le wagon calme -le comble quand justement la plupart des personnes qui réservent ce wagon le font pour éviter les familles/enfants/gens bruyants)- bah j'ai pas en plus envie de me faire engueuler parce que j'ai l'outrecuidance de soupirer malgré moi.
Et non, je réagis pas comme ça qu'avec les cris d'enfants mais suis tout aussi intolérante à des adultes qui s'interpellent à l'autre bout du wagon ou à un adulte qui écoute sa musique sans écouteurs, contrairement à ce que dit l'article, mon agacement est pas une preuve de mon antiféminisme réservée aux enfants et leurs mères...
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