Ne plus vouloir de bébés bruyants dans les lieux publics, c’est pas très féministe…

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9 Mars 2014
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lutinreveurblog.wordpress.com
Je pense qu'il faut faire la différence entre les enfants qui sont en bas âge et bruyants et les enfant âgés d'un peu plus de 2 ans et très mal éduqué (et croyez-moi, c'est très facile de faire la différence).

Maintenant, tout ça est un problème d'espace public. Déjà, juste faire entrer plusieurs poussettes dans un bus ou un tram, c'est un galère. En heure de pointe, on sent l'agacement des gens sans poussette alors en plus lorsque l'enfant se met à crier... Ça créer des tensions. Idem pour le métro.

Pour les trains, t'as le bonus de la fameuse marché, si t'es seule avec une poussette ça doit être galère.

Faudrait des véhicules publics mieux conçus.

Je pense aussi que le fait que tout le monde ait des horaires type 9h,-18h ça aide pas. Si les gens commenceraient à des horaires différents, ça désengorger ait pas mal de créneaux.

Après pour le bruit, c'est un mauvais moment à passé. Perso, je vis en-dessous d'une famille qui a deux enfants, ils sont très bruyants, mais pas au point de me faire monter chez eux.
Le manque d'isolation de l'immeuble est en partie responsable, donc du coup, il n'y a rien à faire. Je pense que même moi, mon voisin du dessous doit m'entendre également parfois.

Il y a aussi des parents qui sont fatigués par le bruit de leur propre enfant. J'ai une amie qui a un casque antibruit car pour des raisons psychologiques, elle a absolument besoin d'avoir du calme.

Je pense que faut jamais oublier que les parents aimeraient aussi que leurs enfants soient plus calme (pourquoi il y en a qui mettent leurs enfants devant la télé ? Et d'autres qui leur donnent des portable pour avoir la paix ?)

Nous on ressent de l'agacement passager mais certains parents sont en souffrance aussi. Alors, oui ils ont le choix, mais avoir un enfant reste très valorisé socialement. Les futurs parents sous-estiment souvent l'implication que ça demande parce qu'ils ont une vision d'une famille idéale.
 
2 Juin 2021
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Je plussoie les propos de @Kettricken , et je trouve surprenant que le lien avec le féminisme ne soit pas fait plus facilement ici. Qu'on le veuille ou non la société est hyper patriarcale, et qu'on le veuille ou non les enfants (surtout en bas âge) sont majoritairement liés aux femmes, donc leur "gestion" par la société et dans l'espace public a nécessairement un impact sur les femmes.
Cela n'empêche pas le combat parallèle d'impliquer davantage les hommes dans la parentalité. Sauf que pour les impliquer il faut qu' ILS se bougent le cul, or souvent les mecs se bougent assez peu le cul, du coup en attendant qu'ils se décident on peut aussi constater l'actuelle et triste réalité et essayer de prendre en compte les difficultés rencontrées par les mères dans l'espace public, dans une perspective féministe.

Mis à part ce point, j'ai tiqué en lisant quelques posts disant "je vois pas pourquoi MOI je devrais gérer un gosse qui n'est pas à moi". Je trouve cette façon de penser très triste pour notre société. Il y a un proverbe africain (que les parents connaissent bien) qui dit "Il faut tout un village pour éduquer un enfant." Je pense que ce proverbe devrait être davantage considéré. Les enfants n'appartiennent pas à leurs parents, parce qu'ils n'appartiennent à personne hormis eux-mêmes. Certes les parents sont les "accompagnants principaux", mais à mes yeux ce ne sont pas les "accompagnants exclusifs". Les enfants c'est la société qui se perpétue, qu'on soit child free ou parents, on vit tous dans cette société et on la forme à nous tous. Pour moi on devrait davantage se permettre les uns aux autres de discuter avec les enfants des autres quand on sent que ça pourrait être utile, par empathie tout simplement, dans l'idée de créer une société simplement + empathique, dans laquelle on prend un peu + soin les uns des autres.
Clairement mon expérience de mère a changé beaucoup de choses dans mon rapport aux enfants des autres et aux parents, parce qu'avant de l'être effectivement je pouvais vite juger ou me sentir pas concernée. Maintenant je vais beaucoup plus facilement filer un coup de main à un parent en galère avec son gosse si je m'en sens l'énergie (parce que bien sûr l'idée de mon propos n'est pas de se forcer à être sympa, mais si petit à petit on se dit qu'on a envie de vivre dans une société + sympa, ptetre qu'au bout d'un moment on aura envie de l'être..).

Évidemment c'est compliqué car chaque parent a sa façon d'éduquer et c'est aussi super compliqué de ne pas faire de gaffe (et les gens qui se permettent de faire des réflexions à la con à ma fille, alors que ça part d'une bonne intention mais c'est juste hyper tradi/débile...).

Je crois aussi que y'a plein de trucs qui se joue au niveau inconscient dans ce qu'on supporte ou ne supporte pas vis à vis des enfants, par exemple des choses qui nous été interdites petit, quand on les voit être faites par des enfants autour de nous ça peut être hyper hyper énervant (et comme on vient beaucoup d'une génération où on devait surtout se taire et rester assis, ben voir des enfants bouger et être bruyant ça vient gratter un truc enfoui en nous qui peut se manifester par une vive irritation par exemple).

Je voulais aussi réagir à une madz qui disait être gênée quand son enfant va papoter avec tout le monde : je partage totalement ce sentiment, en + j'ai une enfant hyper sociable et bavarde alors des fois je me sens vraiment mal.. :facepalm: au quotidien je lui apprends beaucoup à respecter les limites des gens, à exprimer les siennes etc, du coup maintenant en général je dis direct aux gens qu'ils n'hésitent pas à poser leurs limites si ma fille les importune. En + en général les gens ne savent pas trop poser leurs limites donc ça leur fait un petit exercice improvisé :cretin:

Et puis aussi, se souvenir qu'un enfant qui bouge et qui fait du bruit bah c'est normal et signe de bonne santé ;) chiant, mais normal !
 
13 Janvier 2011
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Choisir quelque chose ne devrait pas justifier un mauvais traitement (et là je ne parle pas de toi mais de manière plus générale, ce qu'on peut croiser sur internet ou dans la rue) parce que sinon, où est ce que ça s'arrête ?

Je plussoie 1000 fois, je trouve le fait de dire que c'est pas un problème féministe (ou un problème tout court) au motif que "la maternité est un choix" assez dérangeant: du coup les prostituées qui choisissent ce métier c'est bon on peut les regarder comme des moins que rien ? On peut pas parler de discriminations dans leur cas?

On met le curseur où sur le "choix"?
L'habillement des femmes est une problématique féministe, ça viendrait à personne ici de dire "t'as choisi de t'habiller comme ça, t'assumes" alors pourquoi la maternité, une autre problématique féministe, échappe à ce raisonnement?
J'ai vraiment l'impression qu'il y a un problème avec tout un pan du féminisme concernant la maternité : on est au point où dans certains milieux féministes c'est (implicitement comme explicitement) nié que la maternité soit une problématique féministe (une problématique amenant pourtant de nombreuses discriminations sexistes).

Quand au fait - lu pas mal sur internet ces temps-ci - de dire que faut assumer son choix "d'avoir un mec qui ne fait pas sa part pour les tâches" (n'est pas autant être impliqué dans l'espace public car faisant moins de tâches liées au foyer), au delà du côté très glissant de la rhétorique du "t'as choisi ton mec, tu assumes!" (ahem), je trouve ça dérangeant aussi : tous les courants féministes étaient pas d'accord que le partage des tâches ménagères (dont le soin aux enfants fait partie pour rappel), c'est une problématique féministe car sujette à un énorme poids sexiste?
Ça ne devient par magie plus du tout une problématique féministe au motif que "fallait mieux choisir son mec"? Ou alors le partage des tâches et la charge mentale c'est une problématique féministe avant la maternité et ça l'est plus après? Si oui, pourquoi, en fait? (C'est "marrant" parce que Titiou Lecoq parle, statistiques à l'appui, dans son livre "Libérées - Le combat féministe se gagne devant le panier de linge sale" du fait que le déséquilibre dans la répartition des tâches ménagères et de la charge mentale s'aggrave énormément du fait de la maternité).

Je trouve que la problématique est d'autant plus féministe quand on lit "et les pères que font-ils?" pour expliquer que ce n'est pas une problématique féministe : la société est sexiste, en fait, quelle est l'utilité de faire une question rhétorique attestant du sexisme de la société dans le domaine de la répartition des rôles entre genres pour... dire que c'est pas lié au sexisme?
Je trouve ça complètement paradoxal de dire que ce n'est pas lié au sexisme en donnant pour preuve... une réalité ("où sont les pères?") sexiste ancienne, très ancrée et ultra documentée.
 
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Pink Bubble

Machin, là, qui fait la pub Guess
26 Février 2011
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Pour ma part, je trouve que c'est tellement un non-débat en fait.

J'aime autant les enfants bruyants que la radio qui grésille, le mec qui écoute sa musique à fond sans casque, la nana au téléphone qui en fait profiter tout le monde, les ados qui hurlent, les personnes qui se font remarquer en parlant ou riant très forts, ces gens qui décident d'informer la terre entière de leurs convictions (je pense à une dame en bas de chez moi, je ne sais pas du tout si elle a un souci ou pas mais que je trouve souvent en grand débat BRUYANT sur la politique, le racisme etc) et j'en oublie sûrement.

Les enfants (et je ne parle pas des bébés) font juste partie des nuisances sonores en plus à mon sens. De là à mal parler aux parents ou les insulter, je ne me permettrais pas mais s'agirait pas de me demander de jouer avec eux non plus.
 
23 Décembre 2012
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Moi aussi ça me saoule fortement quand un enfant crie et je trouve parfois aussi que certains parents ont l'air assez attentistes face aux cris de leurs enfants dans l'espace public, mais en même temps je ne vois pas du tout pourquoi sous prétexte que ce ne sont pas mes enfants, je ne serais pas concernée par les difficultés des parents que je croise :hesite:

Déjà, les enfants ont quand même un statut particulier dans la société du fait de leur vulnérabilité. C'est-à-dire que les parents ont la responsabilité de leurs enfants mais si un enfant est en difficulté, c'est le devoir de n'importe quel adulte, qu'il connaisse l'enfant ou non, de lui apporter son aide. Les parents ont l'autorité parentale mais dans l'absolu, tous les adultes ont aussi une responsabilité vis-à-vis de tous les enfants (l'esprit de nombreuses lois est construit comme ça, notamment avec la notion d'intérêt supérieur de l'enfant qui dépasse la volonté des parents, ou le fait qu'on a le devoir absolu de signaler les cas de négligence ou en tant que société de prendre soin des enfants sans parent sur notre territoire). Bref, un enfant qui pleure dans le train, c'est sûr que c'est pas la même chose qu'un enfant en détresse vitale et qu'évidemment que tous les adultes ne sont pas tenus légalement d'aller calmer cet enfant inconnu :yawn: Mais déjà sur ce point-là, je trouve toujours bizarre de considérer que les enfants des autres ne devraient pas nous être "imposés" alors qu'au final, nous sommes responsables de ces enfants en tant que société, comme la société était responsable de nous quand on était enfants, et donc dans un certain sens, on devrait tous manifester un minimum d'empathie vis-à-vis des enfants des autres, qu'on les aime ou pas du tout, qu'on trouve les parents pas très dégourdis ou non, de la même manière qu'on doit ressentir un minimum d'empathie et de compréhension vis-à-vis de toutes les personnes vulnérables de notre société.
Ensuite, au-delà de la responsabilité collective qu'on a vis-à-vis des enfants et qui bien sûr ne s'applique que modéremment dans le cas des enfants qui crient, je trouve que c'est quand même assez étonnant de ne pas vouloir être solidaire de quelqu'un parce qu'il a fait des choix en amont qui l'ont amené dans sa situation difficile actuel.
Perso, en tant que Parisienne de naissance, j'ai grandi avec l'idée que si je vois des gens galérer avec 10 valises dans les escaliers du métro sans escalators et ascenseurs, je vais leur proposer mon aide pour les aider à descendre. Je ne me dis pas "bah ils ont choisi d'avoir autant de valises, pourquoi je me fatiguerais pour leur choix?". Oui, parfois je me demande POURQUOI se trimballer autant de trucs dans le métro, mais le constat reste le même : ils galèrent à transporter leurs valises et c'est le minimum de la solidarité de leur donner un coup de main même si c'est leur choix à la base.
Idem quand je suis dans l'ascenseur et que je vois quelqu'un courir pour rentrer alors que la porte se ferme et que je suis pressée : je retiens la porte, même si quelque part ce sont ses choix qui ont poussé cette personne à arriver à la dernière minute comme ça, et que je n'ai techniquement pas à subir les conséquences de ses choix. Mais c'est le minimum de la solidarité.
Je ne vois pas du tout pourquoi la solidarité ne s'appliqueraient pas non plus aux parents qui galèrent dans l'espace public.

Et puis je rajouterais que mon père est quelqu'un de très bien mais il n'était pas non plus hyper présent quand il s'agissait de nous déplacer dans l'espace public car pour subvenir aux besoins de la famille, il n'était pas vraiment là dans le quotidien (ou alors, il nous emmenait dans des trucs cools le dimanche comme la piscine ou Disneyland et passait donc pour le père de l'année - ce n'est cependant pas lui qui nous trainait dans le train pour les vacances ou nous faisait traverser tout Paris quand on avait la fièvre pour voir le pédiatre). Je sais que ma mère a beaucoup galéré seule avec des enfants et des accessoires ou bagages, mais l'intervention des inconnus a largement contribué au fait que les enfants que nous étions ressentaient très peu le sentiment de galère de ma mère. La solidarité d'inconnus, qui peut-être n'ont jamais eu d'enfants, a aussi permis à ma mère de nous protéger du stress et de l'anxiété, et de nous donner le sentiment que l'espace public n'était pas qu'hostilité mais aussi solidarité. Ce n'est pas juste ma mère que ces centaines d'inconnus de mon enfance ont aidé, mais aussi ses enfants et les futurs adultes que nous sommes devenus.
Personnellement, je ne trouve pas si normal que ça que le modèle social qui devrait servir de norme soit le modèle patriarcal de la famille nucléaire avec deux parents qui ont la seule responsabilité des enfants. Je trouve ça hyper individualiste, en plus d'être historiquement fondé sur des bases sexistes, et je trouve beaucoup plus acceptable l'idée d'une société où tout le monde se sent un minimum de responsabilité et de solidarité vis-à-vis des personnes en difficulté, y compris des enfants et de leurs parents, plutôt que de se dire "ce n'est pas mon problème".
 

Kettricken

Hate is always foolish. Love is always wise
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@iableauco ça fait plusieurs fois que je lis cet article que tu as posté pour tenter de comprendre en quoi il te chiffonne. Et clairement, je n'arrive pas à y lire la même chose que toi.
Toi tu sembles y lire une injonction à soutenir les mères, moi j'y lis une proposition aux mères à s'unir entre elles quand l'enfant n'a pas/plus de père impliqué dans son éducation. J'imagine que c'est la phrase parlant des "mères et des non-mères" qui te fais comprendre cela, mais elle se poursuit en parlant de collectif de mères. Donc je traduis plutôt non-mère comme "non mère de l'enfant concerné". Je peux me tromper ceci dit.
Le texte à le mérite de dire que la volonté de ne pas être que mère ne peut pas passer par la sous-traitance de notre travail de parent à d'autres femmes plus pauvres par exemple. Mais bon globalement, je le trouve pas hyper clair.

Pour dévier sur le "materféminisme", my 2 cents
Il était vital que la 1ère vague de féminisme assène avec force que "femme =/= mère". C'était la base, puisque tellement de mécanismes sexistes se basent sur les réalités biologiques de l'enfantement. Et aujourd'hui encore, il est vital d'un point de vue féministe de défendre les femmes sans enfants
Ceci dit, il est tout aussi important, une fois ce constat posé, de ne pas perdre de vue que la grande majorité des femmes auront un enfant au cours de leur vie. C'est un fait. Et qu'un féminisme qui ne s'empare pas de ces questions est un féminisme qui exclut la majorité des femmes
Vous allez me redire "mais les questions de parentalité, ce ne sont pas des questions de féminisme puisque les pères". Et je maintiendrai que si. Parce que
1) la réalité biologique de la grossesse, de l'accouchement et du post partum concerne majoritairement les femmes cis*
2) Le travail parental incombe encore majoritairement aux femmes, c'est la réalité. Une fois la révolution gagnée, on pourra rediscuter de ce point.

Vous savez ce que je lis quand vous dites que les questions de parentalité ne doivent pas être liées au féminisme ? Je lis "tant pis pour toi si tu as été assez bête pour avoir fait un enfant comme la dernière des soumises au patriarcat. Et encore plus tant pis pour toi si tu as été assez bête pour le faire avec un mec qui n'est pas un bon père. On s'en lave les mains de toi"
Spoiler : les bons pères, ça court pas les rues. Et je dis ça alors que j'ai un modèle exceptionnel à la maison. Alors oui, certaines femmes renonceront à avoir un enfant car elles sont conscientes des défaillances du père potentiel. Mais pour certaines, ça serait un renoncement impossible

Moi perso, je ne demande pas à ce que les CF s'occupent des enfants. Certains le font avec plaisir et aident les parents un peu noyés et mille coeurs sur eux. D'autres n'ont pas envie ou la possibilité de le faire (comme moi avant d'avoir un enfant) et c'est totalement leur droit.
Mais je trouve quand même que c'est plus cool quand on fait preuve d'empathie, quelques soient nos agacements passagers

Je le répète, mais quand je vois des rants sur les RS sociaux sur ces putains d'enfants qui hurlent sur les plages (sur les plages, quoi. Pas au supermarché, à la plage) ou sur ces idiotes de mères qui n'avaient qu'à se retenir... Ben oui, ça contribue juste à te faire douter de ta légitimité à être dans l'espace publique.
Râler, mille fois oui. Ca défoule. Mais faites loin des oreilles ou des yeux des parents
(pas comme mon amie qui parle donc de gifler une mère qui gère une crise de supermarché en expliquant ses raisons à sa fille, sans même savoir comment moi je gère une crise de supermarché)

« J’adore » le tweet de Valérie Rey-Robert : si tu détestes entendre crier les gosses dans l’espace public t’es masculiniste :yawn: Wow, that escalated quickly ! No comment en fait, c’est tellement ridicule.
Juste pour info : elle est CF (même si ça ne change pas ton point de vue, je l'imagine)


*sorry aux personnes non cis qui nous liraient, j'ai pas fait super attention jusqu'ici aux termes que j'ai employé, j'espère n'avoir blessé personne
 

Kettricken

Hate is always foolish. Love is always wise
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Oh et j'ajoute
3) comme l'explique l'intersectionnalite, les femmes racisées (par exemple) vivent des formes de sexisme spécifiques a leur "ethnie". Ben c'est pareil pour les mères (et les femmes CF) : elles vivent des aspects spécifiques du sexisme. Le patriarcat fait feu de tout bois. Donc oui, y a des aspects du sexisme spécifiquement liés a la maternité
 
M

Membre supprimé 332225

Guest
Hellowww !
Ici une mère féministe qui s'est déjà coltiné un "pfffffffffoooooou" excédé d'une autre jeune femme dans un train, parce que mon petit garçon de deux ans criait. J'étais enceinte de huit mois et rien ne marchait pour le calmer.
Eh ben, croyez-moi, NOUS AUSSI on a envie d'emplafonner les auteurices de ce genre de réaction. Oui, non, parce que c'est pas gentil, hein. Pas très très.
Ceci n'est pas un argument à proprement parler, mais arrêtons-nous deux secondes : QUI n'a jamais été môme ici ? Qui n'a jamais gardé des mômes, ou encore eu des petits frères et sœurs, cousins et cousines ? Vous savez ce que c'est, n'est-ce pas, un enfant qui pleure ? C'est un être humain qui passe par un stade de développement normal, l'affirmation de soi. Comment ça se calme ?... Vous pensez pas que si on avait la recette à chaque fois, on l'utiliserait ?
Mis à part ça, tout est dit dans l'article : OUI un enfant qui pleure ça peut saouler et casser les oreilles, et oui les parents qui s'en battent les c******* sont horripilants, mais honnêtement je ne suis pas sûre qu'il y en ait beaucoup qui s'en battent les (vous m'avez comprise). On fait au mieux, c'est tout, et parfois on a pas la solution.
Vous pensez pas que c'est plutôt notre mode de vie, où il y a peu de place pour tout ce qui n'est pas silencieux, rapide et efficace, qui est toxique ? Ce rythme de travail acharné et ce mode de vie consumériste ?
Tu veux du silence ? Déso mais en transports collectifs c'est pas toujours possible.
Et un bébé, ça pleure. Tout est dit dans l'article, bon sang ! Tout !!
Quant à la phrase "T'as choisi d'être mère, t'assumes", moi j'ai pas choisi la froideur et le manque d'empathie d'autrui. J'ai pas choisi d'être isolée avec mes enfants, sans beaucoup d'aide spontanée, lors de mon congé de maternité. J'ai pas choisi que mon mec ait moins de congés parentaux que moi. J'ai pas choisi l'indifférence méprisante de ceux qui n'ont pas ou plus d'enfants jeunes (et dont j'ai fait partie). J'ai pas choisi d'être dans une société qui planque le post partum sous le tapis et où le lien entre citoyens est si ténu qu'on laisse une mère se démerder seule dans la rue ou dans le train quand son enfant pique une crise.
Un proverbe africain dit qu'il faut tout un village pour élever un enfant. Eh ben, la gueule de mon village !
Ci-mer.
 

Clèves

Risque psycho-social
12 Mars 2018
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La rhétorique du choix fait en toute conscience est d'autant plus glissante qu'elle peut s'appliquer à beaucoup de domaines suivant les croyances de celui qui l'emploie. Un exemple : beaucoup de mouvements religieux chrétiens pouvaient expliquer le plus sincèrement du monde qu'ils n'haïssaient pas les homosexuels, juste ceux qui choisissaient de vivre en tant que tels :lunette: "Hate the sin, love the sinner" (hais le péché mais aime le pécheur). En gros, pour eux, être gay n'est pas un choix (donc pas condamnable), mais coucher/vivre en couple avec quelqu'un du même sexe que soi, si (donc on peut commencer à leur jeter des pierres). Partir du principe qu'on est exempté des discriminations à partir du moment où on a choisi sa situation, ça peut vite entraîner sur des pentes pas mal foireuses (à mon sens). Je suis sûre qu'on peut trouver nombres de mascu qui nous diraient de ne pas nous plaindre si on subit le sexisme en entreprise ou autres milieux à dominance masculine : après tout, si on voulait pas se faire emmerder, on n'avait qu'à se cantonner à des boulots dits "de femmes", devenir institutrices plutôt qu'ingénieures (*) (ou mieux, rester au foyer, quitte à faire !) Quoi, tu vas pas pleurer pour une main aux fesses, t'as choisi d'être ici, non ? Ça vaut pour plein d'autres choses : une femme choisit de rentrer chez elle à pieds après une soirée au lieu de rester dormir sur place, etc.

Je sors un peu du sujet mais c'est vraiment parce que le raisonnement du choix me laisse perplexe.

(* : aucun jugement de valeur sur les institutrices, c'est juste pour donner un exemple d'emploi universellement vu comme acceptable pour une femme)
 

TheMadTink

C'est délicat comme un coup de pelle.
22 Août 2018
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@MorganeGirly ton poste me fait penser à ce que nous avait dit un jour notre pasteur "la solidarité n'est pas quand ça nous arrange ou quand on aime les gens, la solidarité c'est même quand ça nous les brise. C'est un projet de vie commune, pas un vernis d'ego"

Aider les gens, même dans une situation qui nous saoule un peu, c'est construire un projet de société commun.
 
Dernière édition :
20 Mars 2020
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Oui je peux comprendre, mais je pense que déjà rien que le fait de ne pas pousser de soupir exaspéré ou jeter de regard noir c'est déjà pas mal ! Après là l'article s'adresse pas vraiment aux hommes cis parce qu'on est sur Madz, mais effectivement il faut que tout le monde prenne conscience de ça, ce n'est pas uniquement aux femmes par exemple, de prendre sur elles !
Et oui, où sont les pères je suis bien d'accord mais même dans les cas où il y a père.s ou deux parents hétéros (au moins dans l'apparence), l'attitude peut être la même. D'ailleurs sur internet les gens ne demandent pas à ce que "les familles soient séparées des personnes CF dans certains endroits, SAUF si c'est un père avec ses enfants" c'est les familles de manière générale. Là le lien entre sexisme et ne pas aimer les bébés bruyants était mis en question, ce à quoi on a été plusieurs à répondre : oui parce que souvent les mères sont mises en cause et ont une grosse charge mentale, ce qu'il faut changer, mais en attendant un peu d'empathie ça peut toujours aider. Et plusieurs ont répondu "oui mais où sont les pères" alors que justement, c'est aussi ça le problème et c'est ça qui fait que l'article parle d'anti-féminisme, c'est une boucle. Je trouve que ce qu'il faut retenir de l'article pour moi c'est que :
- Il faut absolument que les pères cis hétéro s'impliquent plus (parce qu'on va pas se mentir, deux papas avec un enfant qui hurle vont se recevoir tout autant de critique qu'une femme)
- Ce serait bien qu'on arrête avec l'argument "vous avez choisi". Oui, mais si on arrête l'empathie parce que quelqu'un a choisi quelque chose, on n'ira pas bien loin.
- Les personnes dérangées par les cris des enfants sont évidemment dans leur bon droit parce que c'est vrai que les cris, c'est relou, tout autant que n'importe quel autre bruit fort (y'a des gens qui hurlent de rire des fois en parlant méga fort dans le métro, mais je ne vais pas demander un wagon spécial "gens qui parlent fort" pour autant) et spoiler : même les parents ou les gens qui adorent les enfants peuvent en avoir ras le bol c'est pas un truc de CF. (c'est même une de mes hantises dans l'idée d'avoir un enfant, de ne pas supporter les cris, même si je sais que ça va aller je peux pas m'empêcher d'avoir peur)
- L'empathie ou au pire l'indifférence c'est toujours beaucoup mieux que les regards noirs, soupirs, commentaires et autres que peuvent se recevoir les parents (ou même les gens qui accompagnent des enfants, si quelqu'un fait du baby sitting iel peut recevoir les mêmes trucs et c'est pas cool, puisqu'en plus iel rend service) parce que râler intérieurement ou avec ses proches, c'est normal, vouloir écarter tout une partie de la population ou se permettre de juger quelqu'un ou d'exprimer un mécontentement de manière détournée ça encourage l'isolement, et là on parle de parents mais encore une fois c'est pareil pour tout un tas de choses (on peut aussi parler de "tu t'es fait siffler mais en même temps, tu as choisi de porter une jupe !).
Choisir quelque chose ne devrait pas justifier un mauvais traitement (et là je ne parle pas de toi mais de manière plus générale, ce qu'on peut croiser sur internet ou dans la rue) parce que sinon, où est ce que ça s'arrête ?

Edit : en relisant mes messages je les trouve un peu confus donc j'espère qu'on arrive à me comprendre quand même ^^'
C’est parfaitement clair après t’avoir lue je pense que c’est effectivement le propos de l’article, malheureusement le papier en lui-même est tellement confus qu’on se retrouve à interpréter chacun.e à notre manière…
 
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