Je plussoie totalement tous les posts qui défendent la place de ce témoignage dans la série. Justement, ces témoignages sont des témoignages, ils expriment un ressenti tout personnel, intime, pour ça peut-être qu'à aucun moment Madz organise et hiérarchise les témoignages entre eux. La série sert à montrer des histoires, et parfois l'histoire d'une madz peut être plus légère qu'une autre (qui aurait par exemple vécu un accident et aurait eu des séquelles), la souffrance ressentie peut être plus ou moins forte, mais et alors ? Y a aucune comparaison dans les différentes histoires, et le point de la série c'est justement de montrer que la plaie dans les complexes, c'est que parfois ils naissent de ce qui n'est rien pour les autres, et qu'une minuscule part de notre corps devient un énorme problème. Ça sert à relativiser ces complexes quand on se rend compte que les autres ne les auraient même pas remarqués, sans pour autant les minimiser en faisant comme s'ils n'existaient pas parce qu'ils ne devraient exister dans une société idéale. Certains complexes viennent d'une injonction très pregnante dans la societé (minceur) et sont partagés par beaucoup et/ou médiatisés, d'autres viennent d'une norme moins pressante (euh la peau de pêche ? sais pas), certains naissent de situations de vexation et de harcèlement bien réels, d'autres d'une projection de la part de la personne qui se sent jugée même sans recevoir de remarque... cé compliké
La madz de l'article complexe et a très clairement complexé même quand elle voyait son corps positivement, au sens où elle dépendait beaucoup trop de cette valorisation, faisait une fixette dessus et s'effondrait quand elle s'amoindrissait. Le complexe est apparemment pas seulement sur son esprit dont elle ne parle presque pas (reste de son objectivation ?), mais sur son corps qui la " met mal-à-l'aise" par les regards qu'il attire et qui la nie. Attirer l'attention peut être un complexe même si c'est une attention positive en surface. Y a qu'à voir les filles qui se font des réductions mammaires, le regard qui porte sur leur grosse poitrine est censé être positif dans une société qui définit ça comme un idéal, mais c'est tout l'objectif du féminisme de montrer que ça n'est positif que parce que la société considère la sexualisation comme telle, alors qu'elle peut avoir des impacts négatifs. Et même au-delà de la sexualisation, le culte de la beauté peut être aliénant pour tous.tes, et minimiser ça, c'est rentrer dans le jeu du "sois belle et tais-toi" comme l'a dit une madz. Exemple pourrave mais si dans la société, chais pas, voler des tomates étaient le comble de la morale et qu'on répétait Mais tu devrais être content t'es un voleur de tomates c'est bien Dédé !! ben on reproduirait inconsciemment cette norme sans remettre en question sa légitimité, sans en créer une autre, et en continuant indirectement à valoriser le type sur une base absurde tout en l'enfermant dans sa cage dorée de mec parfait qui souffre de rien au milieu de ses tomates
Ça me fait penser à un vieux témoignage "Je suis trop belle" qui avait fait débat. A l'époque j'étais d'accord avec les commentaires qui disaient que ben qu'il y avait plus de désavantages à être moche que belle, et je le suis toujours, mais déjà cette série c'est précisément le lieu ou il serait paradoxal de hiérarchiser les complexes, et ensuite les désavantages dans les 2 sont de nature différente même s'ils sont basés sur le même système et la même injonction. On peut comparer le nombre des oppressions subies, à la limite les quantifier mais c'est plus difficile de comparer des souffrances dans l'absolu vu qu'elles sont vécues de manière très particulière selon la personne et son histoire. Quelqu'un d'hypersensible va beaucoup souffrir de telle remarque qu'une personne sereine prendra pas mal etc... qui a raison ? Prenons les souffrances dans l'absolu, comme elles sont et pas comme elles seraient censées être, càd pas trop fortes dans ces cas-là, pas trop faibles là etc... en tous cas dans cette série c'est le but, prendre les souffrances à l'état brut, les entendre, amener la madz à réfléchir dessus sans le faire à sa place ni juger.