N'être qu'« une très jolie fille », ça m'a pourri la vie

[grenouilleau]

C'est marrant que tu demandes que je polisse mes propos et que tu t'attaches plus à comment je dis les choses qu'à pourquoi.
Honnêtement, sur ce sujet comme sur bien d'autres, les propos les plus policés du monde ne font pas changer d'avis. Le ton est un prétexte pour attribuer le statu quo à ceux qui le subissent, surtout que comme tu le soulignes l'argumentation est là quand même, même si elle est lapidaire.
Si c'est l'agressivité qui empêchait la reconnaissance des privilèges de classe, ca se saurait.
Je n'ai rien à ajouter.

Tu n'es pas en train de te battre pour obtenir des droits sur le forum. Tu es en train de discuter avec d'autres personnes. Et dans ce contexte, les insulter ne sert à rien. Personnellement, si quelqu'un avec qui je discute m'insulte, ou insulte quelqu'un d'autre, je vais me braquer. Je ne vais pas chercher à comprendre pourquoi on m'agresse, mais comment faire cesser l'agression. C'est un réflexe.
D'ailleurs même si tu te bats pour obtenir des droits, insulter ne sert à rien, ce qui compte c'est d'être le plus fort : les dirigeants (enfin, si on excepte le mépris de classe dont ils font preuve ces temps-ci) n'insultent pas ceux qu'ils écrasent. C'est inutile.
Edit : le but n'est pas de continuer une discussion qui tourne en rond, mais ce n'est pas parce que tu as écris que tu n'as rien à ajouter que je n'ai pas le droit de répondre à ton dernier message.

 

[Mijou]

Pour moi, toute personne qui se plaint exprime un mal-être. Certes, cette personne a été prise dans une école prestigieuse grâce à ses relations mais en quelque sorte si elle exprime une inquiétude, faut-il vraiment la descendre en mode "hop hop hop, interdiction de se plaindre!".
Parce que ça peut s'appliquer sur plein de domaines à partir du moment où tu considères que l'autre possède plus que toi (une famille, des amis, en couple, un peu plus d'argent, une bonne santé etc.).
Je pense qu'il faut établir une échelle des priorités dans la gestion des problèmes : bien sûr que quelqu'un qui ne peut pas se nourrir passe avant, bien sûr qu'il faut écouter et aider ces gens-là d'abord.
Mais au final on est toujours le privilégié de quelqu'un.

Juste pour rebondir sur ce point, très intéressant, et sans forcément le relier à cet article...

Je le vois au boulot, tous les jours tout le temps. J'ai deux collègues qui se plaignent sans cesse, qui refusent certaines tâches, etc... sauf qu'elles en oublient complètement les autres à côté, et cette plainte et ce sentiment d'injustice... retombent sur les autres. On est 5 dans le même bureau, à se partager l'accueil téléphonique, elles ont décrété que non, ça n'était pas une tâche à hauteur de leur compétences... du coup ça retombe sur les 3 autres (qui sont tout autant, sinon plus, qualifiée et/ou méritantes).
Non seulement, c'est épuisant à supporter quelqu'un qui se lamente en permanence de ses petits malheurs en en faisant des caisses, mais en plus on en patit directement (surcharge de travail, conditions dégradées, etc...)
Exemple concret : "Je refuse d'avoir un bureau usagé sinon je me met en arrêt". Bah ton chef vient te voir, toi qui ne dis jamais rien et qui sert les dents pour être solidaire avec les collègues devant les restrictions budgétaires : "Vous allez prendre le bureau usagé et XXX va prendre le bureau neuf". quand bien même XXX n'a pas besoin d'un si grand bureau et toi si.
Exemple tout bête, mais qui peut s'appliquer à presque toutes les problématiques, des plus triviales aux plus lourdes, quand les personnes ne sont interessé.e.s que par elles/eux-mêmes et s'en fichent des autres.

Prendre soin de soi oui, se regarder le nombril, non. Parce que quand on vit en société et qu'on ne fait attention qu'à sa petite personne, les autres, qui sont tout aussi légitimes, en patissent forcément. Et c'est profondément injuste.

 

[Valentina-]

@grenouilleau
En fait j'ai les mêmes sources que toi avec lesquelles je suis largement d'accord mais j'ai un avis différent du tien. Pour moi ce que tu cites démontre d'avantage le parallèle entre classisme/sexisme/racisme, toute forme de discrimination en fait.


@Nastja En fait c'est une question un peu morale et d'audience. Je n'irai pas me plaindre de tel privilège quand la majorité des gens qui me liront ont des difficultés liées à la discrimination négative dudit sujet. Je vais pas me plaindre de la gestion de ma fructification d'argent devant des gens qui en manquent, bien que cela ne change rien au fait que subjectivement ce soit un souci. Ni de mon appart trop petit devant des personnes qui n'ont pas de toit. Il ne s'agit pas de faire taire qui que ce soit dans l'absolu.

 

[Samsayonara]

@Mijou ah mais c'est complètement vrai... La seule solution, oser répondre du tac au tac. Sinon, on se fait toujours bouffer jusqu'à l'os. Pas si simple ...

 

[Nastja]

@Mijou
Ah oui je crois que je voyais pas toutes les versions de "se plaindre".
Pour moi, j'imaginais une pote qui te dirait qu'elle n'aime pas son job, ou que telle collègue la saoule. Enfin j'imaginais plus quelqu'un exprimer son mécontentement (avec parcimonie parce que se plaindre tout le temps à longueur de journée c'est fatiguant pour la personne qui écoute) sur quelque chose qui le touche lui.
Il faut aussi savoir faire preuve de savoir-être et effectivement d'éviter de parler de loisirs ou d'argent devant quelqu'un qui en manque (que ce soit d'ailleurs pour en parler de manière positive ou négative).
Je n'avais effectivement pas en tête les gros égoïstes qui n'en font qu'à leur gueule. Clairement le coup du bureau ou de l'appel téléphonique c'est un exemple d'égoïsme, ça n'a pas spécialement à voir avec des privilèges ou pas. Une personne moins bien payée que toi mais grande gueule pourrait tout autant te piquer ton bureau neuf.

 

[Valentina-]

Spoiler: Gros HS

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[La Simili-Tortue]

@Valentina- @olaflor

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[Mijou]

@Mijou ah mais c'est complètement vrai... La seule solution, oser répondre du tac au tac. Sinon, on se fait toujours bouffer jusqu'à l'os. Pas si simple ...

Cépafacile Surtout quand tu n'est pas quelqu'un d'égocentrique en fait...

C'était plus un exemple pour nuancer le fait que du moment que quelqu'un se plaint, il exprime un mal-être donc doit etre pris en considération. Oui, mais non.
Encore faut-il que lla plainte soit "légitime" et pas l'expression d'un égocentrisme déplacé. (comme dans l'exemple que j'ai cité).

 

[Mijou]

@Nastja
Et pourtant, Dieu sait si les gros égoïstes se plaignent pourtant ! Et toujours en disant qu'ils sont les plus malheureux. Forcément, puisqu'ils ne voient qu'eux et ne regardent pas autour d'eux.

Autre exemple de cette logique : un gamin qui se plaindrait que ses parents oublient toujours de mettre du ketchup dans ses sandwichs alors qu'il leur a répété qu'il adorait ça, que ses parents ne le considèrent pas, en ont rien à fiche de lui etc... Ok lui, le vivrait super mal, serait blessé par ça.
Mais si à côté y'a un gamin à qui ses parents se contentent de refiler un sac de chips pour le pique nique, voir rien, bah ça change les perspectives, d'un coup...

Spoiler: perso

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Tout ça pour dire que oui, certaines souffrances sont à relativiser (pas taper les psychothérapeutes ).
Et même pas pour le confort des autres, hein, non, pour soi, pour avancer.

 

[Nastja]

@Mijou
Oui il faut avoir un minimum de savoir vivre et pas mettre les pieds dans le plat quand on se plaint.

On doit être sœurs parce que tu viens de décrire ma mère !

 

[Valentina-]

@Valentina- @olaflor

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[Samsayonara]

Cépafacile Surtout quand tu n'est pas quelqu'un d'égocentrique en fait...

C'était plus un exemple pour nuancer le fait que du moment que quelqu'un se plaint, il exprime un mal-être donc doit etre pris en considération. Oui, mais non.
Encore faut-il que lla plainte soit "légitime" et pas l'expression d'un égocentrisme déplacé. (comme dans l'exemple que j'ai cité).

Oui, en général, j'aime pas me plaindre pour des bêtises, je préfère en parler calmement. Quand tu bosses en open space, c'est primordial. Avec collègue n°1 c'est nickel, chacun communique, demande à l'autre si ça dérange s'il ferme/ouvre la lumière, la fenêtre, je suis la première à partager mon ventilo. Collègue n°2, quand on a changé d'étage, a fait tout un pataquès pour le bien être de sa plante et de son espace vital au détriment du notre, un machin monstrueux qui a 25 ans et qui ne tient que parce qu'il l'accroche aux dalles du plafond avec des fils, sinon le monstroplante ramperait sur la moquette vu qu'il refuse qu'on le taille. Au point où on a dû avec diplomatie lui dire qu'entre le bien être d'un agent, à fortiori ses autres collègues, et sa plante, c'est pas la plante qui gagnerait. Parce que bien sûr, le baobab ne devait pas empiéter sur son domaine mais le nôtre. C'est aussi le genre de collègue qui sans demander, ouvre la fenêtre quand t'as un rhume de 12 sur l'échelle de richter, et ferme la lumière car il estime qu'il voit assez. N'étant pas près de la fenêtre, même si je lapide sur mes écrans, mon avis et mon bien être sont facultatifs. Heureusement qu'il est en mi temps thérapeutique, car je crois qu'on l'aurait assassiné à coup de gommes et de trombones.