[pour simplifier l'écriture de mon message, j"utiliserais le mot "moche" pour ce que la société qualifie de "moche", c'est-à-dire le "hors standards validés".]
En tant que "moche", si j'ai été touchée (qui ne le serait pas ?!) par le témoignage de cette Madz, je ne peux que comprendre les réactions des personnes que ce témoignage met mal à l'aise.
Quand on a été moqué.é, harcelé.e, toujours mis.e de côté à cause de son apparence physique (de l'ordre de l'inné, on n'y peut... rien), qu'on s'est construit.e tant bien que mal avec cette souffrance incommensurable qui nous hante et nous handicape encore au quotidien, c'est compliqué de "plaindre" quelqu'un.e qui, au moins, aura eu la (peut-être maigre) "consolation" d'être validé.e par la société, et d'attirer le contact social, même ce sont pour des raisons qui ne sont pas satisfaisantes.
Dans tous les cas, on est jugé.e sur notre apparence physique. Mais dans un cas au moins, on a une valeur, même si elle est basée sur des critères perraves (qui sont les mêmes pour les moches, je le rappelle).
Alors que quand on est considéré.e moche, la société entière, et dans son ensemble (les inconnu.e.s dans la rue, les proches, les médias, les pubs, etc...), nous hurle au visage 50 fois par jour qu'on ne devrait même pas exister...
[EDIT : et concernant les agressions sexuelles, sans vouloir aucunement minimiser celles racontées dans le témoignage, mais parce que c'est important de le rappeler, cela n’arrive pas qu’aux personnes jugées attirantes selon les standards sociétales.
Une moche/grosse, pourquoi elle dirait non, puisqu’on lui fait l’immense honneur de s’intéresser à son corps répugnant ?
Voilà ce que l’on peut entendre lorsqu’on est hors standard et qu’on ose dire non. Sans parler des insultes qui redoublent... forcement, c’est la voie royale vers l’auto-objectisation, selon exactement le meme mecanisme et pour exactement les memes raison... c’est juste un mécanisme de survie. J’avais une amie comme ça, qui, sans y mettre les mots dessus vraiment, a été violée, plusieurs fois, parce qu’elle ne se pensait pas en droit de dire non... parce que quand on pèse plus de 100 kgs pour 1,60m, on ne dit pas non.../EDIT]
C'est une telle souffrance que le sujet est vraiment sensible, les réactions d'ailleurs très intéréssantes, ici, le montre pas mal je trouve.
Par contre, la jalousie, franchement, c'est un raccourci un peu facile. Quand on se fait traité de moche/gros.sse/face de pizza et autres joyeusetés, voire frappé.e, humilié.e publiquement etc... par des parfait.e.s inconnu.e.s, par nos proches... et ce plusieurs fois par jour, et tous les jours... bref, y’a JAMAIS de répit... on a dépassé le stade la jalousie depuis des lustres pour "juste" souhaiter la paix et le droit d'exister.
PS : Le parallèle avec l'argent n'est pas si HS. Il est compliqué pour quelqu'un qui n'arrive pas à nourrir ses gosses d'entendre la souffrance (même réel) de quelqu'un qui galère à boucler ses fins de mois...