goldlion;3959031 a dit :
gia-bee;3958999 a dit :
Je ne fais pas l'apologie du suicide, ma tournure était maladroite. Personne ne devrait avoir à en arriver là, cela va de soi, je reconnais que ce j'ai dit pouvait induire en erreur. Ce que j'ai voulu dire, c'est qu'en acceptant de mener sa grossesse à terme, on laisse l'enfant responsable de sa propre vie (donc de la mener comme il l'entend, et c'est dans ce sens là que j'ai parlé de suicide...si on pousse le raisonnement à l'extrême, il a dès lors le droit de l'abréger ou pas). En avortant, on choisit pour lui.
Je sais bien que tout cela n'est qu'une question de point de vue, mais j'estime qu'un fœtus devrait être protégé par la loi, en tant qu'être humain en devenir. Évidemment, il n'a pas d'autonomie a proprement parler...mais c'est le cas des enfants jusqu'à un âge avancé. Et il ne viendrait à personne l'idée de tuer un nouveau né tout juste sorti du ventre de sa mère. Et ce, à n'importe quel âge.
Moi je ne conçois pas que "ah non, ça fait que 11 semaines, c'est pas un enfant". En gros, en une seconde, choisie un peu au pif au début de la vie, on devient un enfant ?? Soit on en est un dès la première seconde, soit on en est un à partir du moment où on est hors du ventre de sa mère.
Mes opinions n'engagent que moi, je les partage, c'est tout. Libre à chacun de vivre comme il l'entend, mais je pense qu'on considère les choses différemment une fois que l'on devient maman, pour beaucoup de filles.
A chacun de vivre avec sa conscience, c'est tout ce que je dirai.
Désolée désolée double post, mais je préfère différencier les deux vu que tu viens juste de répondre
Du coup je comprend mieux ce que tu voulais dire en parlant de suicide. Mais bon, selon moi c'est quand même un peu plus intérressant de pouvoir choisir le moment ou l'on veut un enfant pour pouvoir essayer de l'élever dans les meilleurs conditions, avec l'amour et l'attention qu'il mérite.
En fait je comprend d'où partent nos divergence de point de vue ; tu considères le foetus comme un enfant, moi comme des cellules.
Mais je reformule parce que je me suis très mal exprimée dans mon post précédent ; en quoi est ce que l'avortement dans les toutes premières semaines de grossesse est plus réprouvable que la contraception ? (Enfin je pars de l'idée que tu ne désapprouve pas la contraception ?) Avec la contraception, on empeche la réunion de deux gamètes. Avec la pilule du lendemain, on évite une grossesse si il y a eu un probleme. (Est ce que cette pratique te choque, d'ailleurs ?) Avec l'avortement, on expulse la cellule souche qui commence doucement à se diviser.
Je suis désolée si mes paroles te choquent, j'imagine que ça peut etre un peu cru si on considère que ces cellules souches sont sacrées.
L'enfant n'est pas encore la, le corps peut même ne pas reconnaitre ces cellules de lui même et les expulser. Je veux dire, rien n'est formé, pas de système nerveux, pas de système cognitif, pas de muscles, pas d'os, pas d'organes vitaux... En quoi est ce un être humain ? En quoi souffrirait-il ?
Je suis absolument pro-vie, mais pas dans le sens ou tu l'entendrais je pense. J'ai un profond respect pour la vie des êtres, mais j'avoue que la vie cellulaire ne fait pas parti de mes combats, et je ne le comprend pas.
Et certes, être mère doit pour certaines apporter une plus grande sensibilité sur ces sujets, mais même si ce n'est pas notre cas je pense que notre réflexion peut être considérée.
Et je pense que la culpabilisation des femmes qui choisissent l'avortement prend une part importante dans le mal etre qu'elles ressentent par la suite.
Parce qu'on leur dit qu'elles tuent leurs enfants, parce qu'on les met dans les même salles d'attente que celles qui attendent un bébé, justement. Parce qu'on leur parle parfois comme a des chiennes, comme des criminelles. ("A chacun de vivre avec sa conscience" par exemple, est assez culpabilisant. Elles devraient "l'avoir sur la conscience" comme quelque chose de réprouvable ?)
Ca ne se passe pas toujours comme ça, mais dans les cas de toutes mes amies passées par la. On leur dit que c'était un bébé. Je leur dit que c'était des cellules. Selon moi le probleme vient de la.
(Je préfère préciser puisque le ton d'un message est toujours difficile à appréhender que celui ci ne se veut pas agressif du tout.)
Pas de souci, ne t'en fais pas, je ne trouve pas ton message agressif du tout, au contraire, et j'apprécie les gens comme toi avec qui l'on peut discuter.
Effectivement, et je l'avais bien compris, la différence entre toi et moi, c'est les données de base : je considère un embryon comme un enfant en devenir, toi comme des cellules, à partir de là il est logique qu'on n'ait pas les mêmes conclusions.
Je ne suis pas contre la contraception, mon père m'a prescrit la pilule il y a déjà bien longtemps. Je suis contre certains contraceptifs, cependant, comme le stérilet, qui sont abortifs (il empêche la nidation, pas la fécondation). Mais j'estime qu'on a le droit d'avoir une vie sexuelle sans pour autant vouloir un enfant (que ce soit pour le moment, ou un choix définitif). La contraception, si elle est correctement utilisée, est tout de même extrêmement fiable, chacun en conviendra. Il y a énormément de méthodes différentes, c'est très bien, parce qu'un pilule peut effectivement facilement s'oublier etc, ou qu'on peut, tout simplement, avoir des contre-indications (ma meilleure amie, qui a fait plusieurs AVC à cause de Diane 35, est désormais interdite de pilule ad vitam aeternam, et a donc un implant contraceptif dans le bras, elle trouve ça parfait).
La pilule du lendemain… Au risque de n'être pas en accord avec mes principes, je suis assez tolérante là dessus. Je sais qu'elle est donnée immédiatement en cas de viol (si on se pointe à l'hosto, ce qui n'est pas toujours le cas, j'en suis consciente). Ma tolérance là-dessus vient du fait que la fécondation peut mettre plusieurs jours à s'effectuer, donc si la pilule est prise immédiatement, elle n'est pas forcément abortive. Cela étant, j'émets quand même des réserves, je ne trouve pas ça "génial", après, je suis moins intransigeante sur ce sujet.
Enfin, je voudrais m'excuser si j'ai eu l'air de juger, ou du culpabiliser avec mon "à chacun de vivre avec sa conscience", ce n'était pas le but. Si je juge, c'est l'acte, pas la personne. Je sais très bien que la très grande majorité des filles qui font ce choix ne le font pas à la légère, que c'est, souvent, difficiles pour elles aussi. Je pense que la société est aussi responsable de cela. Vous êtes nombreuses à penser que si l'avortement est mal vécu, c'est essentiellement par le regard qu'on porte sur ces femmes, et sur la culpabilité qu'on leur donne.
Je pense que la société a beaucoup de travail à faire par rapport à ces jeunes filles/femmes en détresse. Que l'éducation sexuelle est loin d'être responsabilisante (et encore une fois, je ne dis pas qu'il faut coucher avec un seul mec et après le mariage, simplement qu'on banalise un acte qui n'est pas anodin) et que la société n'est pas assez présente pour les femmes qui choisissent de garder leur enfant, parfois envers et contre tout/tous. Oui c'est courageux, parce que c'est difficile de faire face au regard des autres, quand on a 17 ans et qu'on va au lycée avec son gros ventre, et qu'on vit, je crois, dans un monde où on aime tout diriger, tout programmer. Pour faire un enfant, il faut un boulot, de l'argent, un certain âge, il faut l'avoir voulu, on peut même décider du jour de l'accouchement dans les cliniques privées….
Alors OUI, c'est mieux d'accueillir un enfant quand on a un boulot, une situation, un copain stable ou un mari, bref, je vous rejoins toutes la dessus.
Je garde simplement en tête que la vie a ses surprises, bonnes ou mauvaises, qu'il faut accepter l'imprévu, accepter de changer ses plans, et parfois, oui qu'on se le dise, accepter d'en baver un moment.
C'est aussi à la société, aux politiques, à chacun et chacune d'entre nous d'aider celles et ceux qui en ont besoin, et puisqu'on parle de cela, d'aider ces jeunes futures maman…pendant la grossesse, mais aussi, et surtout, APRES la naissance (parce qu'en soi, porter le bébé, ce n'est pas le plus difficile, et ce n'est pas ça qui coute cher, c'est après qu'on a besoin d'une aide financière, même si les parents sont derrière, et que la société doit permettre la prise en charge de ces enfants pour que leurs mères, par exemple, puissent poursuivre leurs études).
Je suis sûre que beaucoup de filles garderaient leur enfant si elles savaient qu'elles seraient aidées et entourées par la suite. Ce n'est pas un secret, beaucoup avortent parce qu'elles savent qu'elles seront toutes seules (le copain qui se barre, la famille qui fout dehors, j'en ai connu des filles dans ces cas là), et qui avortent, de ce fait, contre leur gré (il n'y a qu'à regarder les vidéos sur l'avortement sur Youtube, des pauvres filles qui aimaient et qui voulaient garder leur bébé mais qui se sont senties forcées d'avorter).
Bref. Quel que soit son avis par rapport au sujet, je pense qu'il faut simplement rester vigilant, et qu'on n'en vienne jamais à banaliser l'avortement. Ce n'est pas rien. Et qu'on change de regard sur les filles-mère, les jeunes filles enceintes, et qu'on soit là, aussi, pour aider celles qui ont avorté, et qui souffrent.