legalizeme;3957418 a dit :
Et par rapport à un autre point de vue exprimé et maintes fois cité ça me choque beaucoup que les médecins pratiquent leur médecine sans mettre de côté leurs opinions personnelles et/ou religieuses.
D'ailleurs, je ne comprends pas la clause d'exclusion (?) qui permet à un médecin de se retirer du cas si celui-ci va à l'encontre de ses convictions. Tout ce que je demande à un pro de la santé c'est de me conseiller sur les options médicales à ma disposition, ses opinions ne m'intéressent pas !
Les médecins sont humains, comme tout un chacun. Et d'ailleurs quand ils utilisent cette clause, ils ne mettent personne à la porte, ils redirigent le patient vers un collègue. Si personne ne peut prendre le patient en charge, il devra s'occuper de lui/elle quoiqu'il en soit.
Cette clause ne concerne pas seulement la religion possible du médecin, mais celle du patient; un exemple qui est toujours assez clair peut être son opposition à témoin de Jéhovah (une prof nous en a encore montré l'exemple à la fac la semaine dernière, je ne veux pas inventer quoique ce soit), dans le cas que nous avions étudié, il s'agissait d'une jeune femme souffrant d'une pathologie en hémato et qui pour sa survie avait besoin d'une transfusion; hors les témoins de Jéhovah refusent la transfusion. Dans ce cas, le médecin peut faire jouer cette clause pour la rediriger vers un autre médecin, non pas parce qu'il ne veut pas d'elle, mais dans l'espoir qu'un autre médecin saura mieux s'y prendre, et saura la convaincre de sauver sa propre vie (cette jeune femme est hélas morte).
Et de manière générale, il ne faut pas le voir comme un rejet: le médecin fait cela dans l'intérêt du patient, parce que précisément, il sait qu'il soignera plus mal une personne avec qui il ne s'entend pas, avec laquelle il n'arrive pas à trouver d'accord ou qui est trop différente de lui; mieux vaut qu'il vous propose un collègue qui vous prendre bien en charge plutôt qu'il vous garde et vous maltraite, non ? Idem, mieux vaut qu'il refuse de vous avorter et vous redirige vers un collègue qui s'occupera bien de vous, avec douceur, compréhension, etc... (d'ailleurs, de la même façon, vous pouvez refuser d'être traité par un médecin).
Voilà, tout ça pour dire que cette clause d'exclusion joue autant pour le médecin que pour le patient, alors oui, elle existe et c'est normal. Et je finis cette défense des médecins que, croyez-moi, je n'apprécie pas plus que cela...
Pour répondre aux posts sur la façon de se comporter des médecins, il y a malheureusement une triste vérité à connaître (et je ne doute pas que beaucoup d'entre vous s'insurgent, c'est normal), bien qu'elle ne concernent pas tous les services (chacun est bien libre de se comporter comme il veut): disons que, dans notre pays, le choix a été fait de faire de l'avortement une épreuve. C'est horrible, mais c'est comme ça. Attention, les personne qui s'en occuperont feront toujours attention aux cas: une jeune femme violée aura toujours droit à un avortement en douceur; et beaucoup d'autres femmes, selon les circonstances entourant cette grossesse.
C'est choquant, oui, mais cela vise à éviter des situations comme celle du Royaume-Uni: (je ne saurais plus vous dire les chiffres exacts, et je tiens tout ce que je vous dis de mon infirmière de mère, je ne me permettrait pas de parler dans le vent sur ce sujet) plus de la moitié, 70 à 80% (je crois) des femmes s'étant fait avorté au Royaume-Uni en 2011 (toujours, si mes souvenirs sont exacts) avaient recours à cette méthode
au minimum pour la deuxième fois. Et les ventes de moyens de contraception étaient en chute libre: l'avortement devenait une forme de contraception (tiré d'un discours de leur ministre de la santé de l'époque).
Oui, cette pratique est dure, et je suis absolument contre, mais certains médecins considèrent qu'étant donné l'accès possible et gratuit ou peu couteux, en France, aux moyens de contraception, certaines femmes ne devraient pas en arriver là.
Je ne suis absolument pas pour, mais pour celles qui se posaient des questions à ce sujet, voilà la réponse: ce comportement a une visée "éducative", on veut vous donner l'exemple pour vous dissuader de recommencer, de peur que, comme dans certains pays, les femmes n'en viennent à voir l'avortement comme une contraception. Et oui, cette méthode est horrible, mais elle fonctionne. Et encore une fois, toutes les équipes soignantes ne se comportent pas ainsi, heureusement !
J'espère seulement que la visée informative de ce post a été comprise, je ne suis aucunement pour ce genre de méthode, et toute femme devrait être traitée également, quelques soient les circonstances ! (D'accord, mettons, mettons, qu'une jeune femme viennent se faire avorter tous les six mois pendant plusieurs années, ça deviendrait inquiétant. Mais ce n'est pas vraiment un exemple courant).