Je trouve le débat vraiment très intéressant et j'avoue être assez partagée. Même si les théories semblent se confronter, pour moi elles peuvent se compléter dans le sens où je suis persuadée que notre environnement, notre milieu social, etc. nous influence beaucoup (Bourdieu, toussa) et que des études ont montré qu'il pouvait être difficile de sortir de cet habitus (je rechercherais le texte où j'avais lu ça), seulement je ne pense pas que cela nous conditionne entièrement en tant qu'individu et qu'il est possible de se construire par soi-même par la suite, en rencontrant de nouvelles influences, etc.
Seulement, en ce qui concerne la partie "problématique" de l'article, j'ai du mal à voir en quoi l'habitus et la classe sont importants ici dans la mesure où quelle que soit sa classe, l'humiliation est quelque chose que tout le monde peut ressentir, ça ne s'apprend pas, ce n'est pas un cours. Je dis ça dans le sens où que l'on sorte de sciences po ou que l'on ait fait aucune études, l'humiliation d'être vue comme un objet, même si on ne met peut-être pas de mots dessus, est universelle. Se sentir mal et révolté quand on se fait siffler, ce n'est pas réciter en entier je ne sais quelle équation. Les ouvriers qui autrefois se révoltaient et se mettaient en grève n'avaient souvent pas fait d'études et pourtant ils s'insurgeant contre leur sort, du coup j'ai du mal à voir pourquoi est-ce qu'une femme qui viendrait d'un milieu aisé serait plus à même de se rendre compte que le fait de siffler une femme n'est pas un comportement normal. Après, si cela lui plaît de se faire siffler, peu me chaut, ce qui est problématique c'est qu'elle ne se rende pas compte que c'est une humiliation pour beaucoup de femmes. J'ai encore une fois du mal à voir en quoi sa classe influerait là dessus vu, qu'encore une fois, des tas de gens ont accès à l'information et l'éducation, or j'ai quasi jamais entendu parler de féminisme (en profondeur j'entends) dans les mass medias ou au lycée (peut-être un peu, mais c'est bien parce que j'avais une prof féministe). Et même si beaucoup de gens ont les moyens de s'informer grâce à Internet, faut encore faire des recherches, avoir l'envie de s'informer sur le sujet, ça tombe pas du ciel (et même si on s'informe sur le sujet, encore faut-il trouver un mouvement du féminisme qui nous convienne (j'en ai fais les frais)).
J'espère que mon message est pas trop brouillon.