Sous prétexte qu'aucune étude valide n'a jamais été faite, refuser d'en faire aujourd'hui me semblerait ridicule. On utilise aujourd'hui des méthodes/techniques (je parle des notes et des devoirs) qui ne sont supportées, selon toi, par aucune étude qui permettrait de prouver qu'elles sont valides et bénéfiques pour les élèves. Proposer de nouvelles méthodes, qui elles ne seraient pas accompagnées d'études qui viendraient prouver qu'elles sont plus intéressantes, reste quand même la solution qui me semble la plus viable et la plus crédible, surtout sachant le coup que cela peut impliquer que de mettre en place d'autres méthodes (notamment en terme de formation/communication à l'égard des enseignants comme des parents, et même de l'opinion publique puisque l'éducation est une thématique dont s'emparent les gens bien souvent sans vraiment en connaître les tenants et les aboutissants). Proposer une méthode sans penser à des alternatives pour des élèves en difficulté, notamment, revient à ne rien proposer du tout, parce que l'école est quand même supposée être un minimum inclusive et donner la possibilité à l'ensemble des élèves de ressortir en ayant acquis les bases de l'enseignement. C'est notamment via des classes de soutien, qui ne sont pas forcément dispensées dans tous les établissements, via des accompagnements personnalisés (idem), que l'on peut soutenir ces élèves, mais proposer une nouvelle méthode en se disant tranquillement que de toute façon, ça ne peut pas convenir à tout le monde (et je ne parle pas de satisfaction, hein, de "j'aime trop l'école", je parle du fait de donner aux élèves les outils nécessaires pour avancer et pour réduire l'écart qui existe entre les bons élèves dont on s'occupe et les mauvais élèves qu'on laisse un peu tomber et qui finissent par ne plus avancer du tout). Du coup, lire qu'une méthode ne conviendra pas à l'ensemble des élèves, et que c'est ok, ça me déplait un peu quand même.
Encore une fois, tu m'as lue en diagonale. Je ne dis pas qu'il faut refuser ces nouvelles techniques, je dis juste que c'est un travail bien plus important que juste "de l'accompagnement", et que oui, il faut que ça soit une méthode qui soit acquise mais aussi APPROUVEE par l'ensemble du corps enseignant, êt que donc ça ne peut pas se faire du jour au lendemain (même si en l'occurrence, ça, c'est plutôt logique et évident).
Le problème de l'expérimentation et du travail de l'éducation national, c'est qu'à part le personnel enseignant/éducatif (et encore), les gens ne sont pas mis au courant de ces recherches, et donc ont le sentiment que ça sort de la dernière lubie de NVB, et donc seront systématiquement contre. Il suffit de voir la question des rythmes scolaires, encore une fois : oui, ça a fait l'objet de nombreuses recherches, oui, ça a fait l'objet de nombreuses expérimentations (un de mes enseignants à la fac y a d'ailleurs participé, il en est tellement fier chaque fois qu'il en parle), mais d'une, entre les résultats et ce qui a été proposé, il y'a un monde parce qu'il y'a toujours bien d'autres questions qui entrent en ligne de compte que juste le bien-être de l'enfant (l'économie, le petit train train confortable des parents, le "mais on a toujours fait comme ça quand même !") et de deux, les gens n'étaient pas forcément au courant et se sont retrouvés avec cette problématique qui leur a été imposée sans qu'ils comprennent seulement ce dont il s'agit. Ceci étant, de la part d'articles de Madmoizelle, qui ne proposent pas de contrepartie (en l'occurrence, pour les notes, on a juste le témoignage de la jeune femme descolarisée pour qui son problème avec l'école vient des notes), je trouve que si, c'est de la critique gratuite. Le format témoignage a sa limite précisément dans ce genre de publications : on publie un témoignage tout seul, mais pas en réponse à un article, et sans la contrepartie d'un autre témoignage ou d'un article un peu plus fouillé et potentiellement écrit par des personnes qui s'y connaissent un minimum.
Je ne suis globalement pas contre le changement, mais le changement pour le changement, c'est non. Le changement doit avoir un sens, et j'avoue que si j'ai l'impression que l'on propose quelque chose de nouveau juste histoire de voir ce que ça va donner, j'ai tendance à dire non. Et encore une fois, le manque de com' de l'education nationale n'y est sans doute pas pour rien : sans la communication adéquate, un changement n'a que bien peu de chances de se dérouler correctement et d'être intégré par les personnes qu'il touche... Et quand il touche à la fois le personnel enseignant, les élèves, les parents, c'est d'autant plus important que de ne pas faire les choses n'importe comment.