Pourquoi je n'aime pas Harry Potter

[Aqueuse]

J'y pensais hier, si on veut s'amuser à comparer les personnages :

Frodon Sacquet => Harry Potter (deux orphelins charismatiques)

Gandalf => Dumbledore (Deux vieux mages pas encore séniles)

Le seigneur des anneaux => Voldemor (deux méchants qui tentent de se reconstituer un corps, en plus de leur boulot de méchant de conquête du monde)

Sam => Ron (deux personnages secondaires roux et impotents)

Gimli => Hagrid (deux costauds à barbes)

Éowin => Hermione (deux super womans au c?ur sensible)

... bon d'accord, j'arrête là ^^

mais il y a quand même des personnages récurrents, et j'insiste, ils sont légions dans ces deux ?uvres : je ne les trouve pas en aussi grand nombre dans d'autres romans fantastiques. Peut-être que le vrai point commun de ces deux ?uvres c'est donc qu'elles sont ultra conventionnelles ?

 

[Lunerousse]

Ouais, je pense qu'elles répondent bien aux critères de leur genre, du coup on retrouve des rôles similaires. Cependant, je trouve pas que Frodon et Harry ait autant de choses en commun (mais un peu, c'est vrai, ils portent tous les deux un fardeau, ils sont tous les deux assez peu charismatiques justement pour qu'on puisse s'y identifier, ceci dit Harry a beaucoup plus de pouvoirs et de force que Frodon qui est vraiment le hobbit lambda).
Par contre Dumbledore ressemble beaucoup à Gandalf... mais parce que ce sont deux avatars de Merlin, non? Enfin je trouve que les deux rappellent un peu ce sorcier très puissant, un peu fou, avec ses propres faiblesses insoupçonnées et qui joue un rôle centrale dans la politique de son univers.

Par contre, non, je peux pas te laisser comparer Hermione à Eowyn Hermione est très intelligente, très forte, mais elle navigue dans un monde mixte; en fait elle n'a pas grand chose à voir avec Eowyn, qui est le seul personnage féminin vraiment badass du SdA (c'est mon personnage préféré ... avec Faramir). En fait Eowyn c'est l'exception qui confirme la règle selon laquelle le SdA est un monde à burnes.

Pour revenir au schéma qui t'as fait comparer les personnages, on pourrait faire la même chose avec une autre oeuvre épique de SF, Star Wars:

le grand mage > Obi-Wan/Yoda
l'orphelin qui porte le fardeau de la révolution > Luke/Han/Anakin
l'avatar du Mal > Dark Vador/ Dark Sidious
(on peut aussi comparer Saroumane ou un mangemort comme Lucius Malfoy au Comte Dooku)
l'ami secondaire roux et fidèle > Chewbacca (mais oui )
la fille active de l'histoire > Leia/Amidala
l'allié marginal (Hagrid = géant/ Gimli = nain) > les robots comme C3PO ou R2D2

Et pour A la croisée des mondes

le grand mage > ici une sorcière, Serafina Pekkala
l'orphelin qui porte le fardeau de la révolution > Lyra (et Will)
l'avatar du Mal > Métatron (et dans une certaine mesure, mais plus ambigus, Asriel et Coulter)
l'ami secondaire fidèle > Roger, Iorek
la fille active de l'histoire > ici on croise d'autres rôles; Lyra, Serafina, Coulter, Mary
l'allié marginal (Hagrid = géant/ Gimli = nain) > Lee Scoresby, Iorek


En fait c'est parce que ces histoires répondent au schéma narratif du conte traditionnel:
-(une situation initiale à peu près paisible)* optionnelle si l'histoire commence in media res
- un élément perturbateur qui initie une quête
- les péripéties en question
- l'élément de la résolution
- la situation finale

Il y a donc un sujet (le héros qui est ici un anti-héros, par modernisme sans doute) et un objet de la quête (l'anneau, le horcrux, la république). Mais aussi des adjuvants (souvent au moins un garçon et une fille: Ron et Hermione, Leia et Han, dans le SdA c'est toute une communauté et le monde est construit de façon plus complexe, mais on pourrait dire Gandalf, Aragorn, Sam principalement). Les adjuvants principaux comme Gandalf, Dumbledore, Obi-Wan sont ceux qui ont le plus de compétences pour aider le héros dans sa quête et qui permettent de faire le mieux avancer la narration. Après on a des opposants, majeurs (Sauron, Voldemort, Dark Vador), ou mineurs (Saroumane, les mangemorts, Doofu), et des éléments neutres/ambigus/liés à des sous quêtes qui permettent de rallonger la narration (le Rohan/Jabba/la coupe de feu + toutes les romances)

Donc oui, je pense que ces histoires répondent au schéma conventionnel du conte, de la trame narrative populaire. Et ça explique pourquoi ça marche si bien et ça a autant de succès. Je pense que c'est transposable à un grand nombre d'oeuvres.
Après il y a des histoires plus subtiles ou ambiguës (le trône de fer)

Oui voilà, j'y pensais tout à l'heure en me maquillant (lol), tout ça respecte un schéma bien établi, et ce n'est pas un tort qu'à eu J K Rowling car si elle n'avait pas respecté cela, qui sait ? Regardez comment Stephenie Meyer s'en prend plein la gueule avec Twilight, justement parce qu'elle a voulu tout changer (NB : je ne compare pas DU TOUT JKR et Stephenie Meyer sur le plan écriture, jamais de la vie, mais plus sur le plan "construction d'une saga, d'un monde, d'une histoire").

 

[Colonel Woodrow]

(HS : j'ai un bonnet ravenclaw, et je vous merde)

 

[endza]

Bon, moi je suis une non-littéraire de base, qui s'est mise à Harry Potter sur le tard. C'était il y a 2 ans, un soir que je ne savais pas quoi lire, je suis tombée sur le tome 1 dans la bibliothèque de mon frangin....
J'ai adoré l'écriture accessible, l'univers imaginaire si bien construit, les rebondissements qui n'en finissent jamais...
Une saga bien plaisante, accrocheuse, qui fait rêver les petits et les grands enfants
Et si ce n'est pas de la grande littérature, tant mieux, sinon je ne l'aurait sans doute jamais lue ! Il en faut des livres qui touchent un public large, tout le monde n'est pas armé pour digérer des classiques d'un autre siècle.
Ce que j'ai trouvé intéressant avec Harry Potter, c'est d'avoir une lecture à plusieurs niveaux : certains pourront s'intéresser à la symbolique, aux références historiques, d'autres pas, mais au final tout le monde comprend l'histoire.

 

[Carmelita]

Oui voilà, j'y pensais tout à l'heure en me maquillant (lol), tout ça respecte un schéma bien établi, et ce n'est pas un tort qu'à eu J K Rowling car si elle n'avait pas respecté cela, qui sait ? Regardez comment Stephenie Meyer s'en prend plein la gueule avec Twilight, justement parce qu'elle a voulu tout changer (NB : je ne compare pas DU TOUT JKR et Stephenie Meyer sur le plan écriture, jamais de la vie, mais plus sur le plan "construction d'une saga, d'un monde, d'une histoire").

Pour le coup je ne suis absolument pas d'accord avec toi sur le côté révolutionnaire de Stephenie Meyer. Bon, pour être totalement honnête je devrais sans doute commencer par dire que la saga Twilight je trouve que c'est de la merde en boîte préfabriquée, ça m'horripile tellement c'est nul. (Par contre, j'ai beau avoir détesté dès le 1er tome, j'ai lu les 4 attentivement pour m'en faire une opinion plus complète).

Bref, je trouve non seulement que les pérégrinations de Bella et de son bellâtre de vampire qui roule des yeux de crapaud mort d'amour sont non seulement mal écrites mais suivent un schèma ultra-conventionnel, peut-être pas vraiment sur le modèle de la littérature vampirique, mais au moins sur celui de l'univers filmique et télévisuel lié aux vampires. (Franchement pour toute ancienne bonne fan de Buffy qui se respecte, toutes les twilighteries à la mords-moi l'noeud sont plus qu'archi-prévisibles !)

Anne Rice, oui, a construit un univers totalement personnel autour du mythe du vampire dans ses livres. Stephenie Meyer, elle, manque totalement d'imagination.

Pour appuyer ce que disait Shield précédemment, je ne pense pas que le SdA et HP soient comparables parce qu'ils puisent dans les mêmes références mythologiques et suivent le schèma narratif du conte de fées (très belle analyse) mais la comparaison s'arrête là. Les deux univers créés sont extrêmement différents.

 

[Nuagelle]

Bon j'ai du mal avec la critique faite sur HP par l'article MAIS MAIS MAIS j'accepte en affirmant que l'immense majorité des articles écrits sur Madmoizelle.com sont rédigés avec humour (même les plus touchant ou les plus dramatiques oO ) Après tout chacun ses gouts et son avis.

Petit bémol quand même sur l'argument littéraire: étant une ancienne diplomée L, je clame haut et fort que mon coeur peut balancer aussi bien pour les liaisons dangereuses (chef-d'oeuvre) que pour harry potter (littérature jeunesse)

 

[Miss Bouille]

J'ai eu 15 à mon bac de francais et j'ai cité Harry Potter, donc c'est de la littérature (ou le correcteur est un fan!)
Bref, je fais partie de la défense de Harry Potter.
Oui, moi aussi l'aspect marketing, ca ma saoule mais je me revois, comme certaines qui le défendent ici comme moi, toute petite avec mon bouquin à la main, ou alors dans le supermarché quand le dernier était sortie. Sans pour autant attendre avec une tente Quechua à l'entrée pendant 4jours^^.
Oui j'ai pleurée sur mon bouquin quand Dumbledore est mort.Et j'ai éprouvée une put*** de sensation indescriptible quand j'ai lu les dernières lignes du dernier tome.
Mais oui j'ai aussi "partagée" la jeunesse des acteurs qui ont joué ces personnages. J'ai critiquée les erreurs des films mais je suis toujours sortie du cinéma comme si je sortais vraiment du monde Harry Potter.

Je partage ENTIEREMENT l'avis de Nuagelle. Les articles ne sont pas des critiques bêtes et méchantes, il y a une petite pointe d'ironie qui ne m'a pas fait hurler à la mort mais je tiens à le REsouligner: On peut être littéraire (et j'aime Zola d'amour einh) et aimer HP.

VIVE HARRY POTTER

 

[Ziza]

Mais quel bande de rebelles, s'affirmer anti-harry ainsi à cette période dis dooonc !
A BAS LES MOVIES
POTTER FOR EVER

 

[Aqueuse]

Donc oui, je pense que ces histoires répondent au schéma conventionnel du conte, de la trame narrative populaire. Et ça explique pourquoi ça marche si bien et ça a autant de succès. Je pense que c'est transposable à un grand nombre d'oeuvres.
Après il y a des histoires plus subtiles ou ambiguës (le trône de fer)

bon bah le décorticage me convient ^^ je vote pour (et je passe à autre chose, j'ai déjà bien assez d'obsessions comme ça /o\)

 

[Amity]

"Je suis une littéraire".
A partir de là, arrêtez la lecture. Je trouve que l'ajout de ce détail mérite déjà toute notre 'dés-attention".
Critiquer la machine-à-sous est tout aussi débile que d'écrire sur madmoizelle, qui nous met de la publicité intrusive entre deux articles.
Critiquer Harry Potter parce-que c'est pas du Proust ? Oulala dis donc ... Attendez, mais c'est qu'en plus y aurait une notion du Bien et du Mal hyper manichéenne ? Un élu ? Un gros méchant ? Vous m'faites peur ... c'est destiné aux enfants ce truc ? Ah oui ? Ah bon ...
A la lecture de cet article, de toute évidence, cette rédactrice sans nuance et de mauvaise foi a dû s'arrêter à la lecture du tome 2. Rien de plus à ajouter.
Merci Madmoizelle, vous virez de plus en plus bobo, ça fait peur x)

 

[xClochettex]

Je viens de lire l'article et une majorité de commentaires, et j'aimerais répondre à quelques questions\remarques.. Je suis une grande fan d'Harry Potter, depuis le début, d'ailleurs je n'ai toujours pas eu le temps d'aller voir la fin au ciné... me tarde..
Il se trouve que mon dernier concours blanc ( concours de professeur des écoles), en français était consacré au statut réservé à la littérature de jeunesse populaire et l'intérêt qu'elle peut susciter chez les jeunes lecteurs. Deux textes sur trois concernent la place et l'importance des oeuvres de JKR dans la découverte du monde de la lecture chez les jeunes lecteurs!
Concernant la trame narrative, Serge Tisseron ( référence oblige), nous dit que les ouvrages ne sont pas basés sur la trame du conte, mais celle du conte de Graal et tous les récits qui s'en inspirent, mettent en scène des situations caractéristiques communes ( exemple du cerf comme animal emblématique ou le rôle du chaudron donneur de vie).
Peut-être qu'Harry Potter, n'est pas de la vrai littérature, de toute façon, cela n'a jamais été proclamé comme tel, mais ce qui est sur, c'est que grâce à Harry Potter des milliers d'enfants ont découvert la lecture, le plaisir de la description, du détail vestimentaire ou l'envie de surprendre développé avec un certain bonheur à l'écrit!
Les références à d'autres ouvrages sont nombreuses ( Lewis Carrol, des bribes de contes de Perrault, un soupson de Dickens et de Tolkien) et selon Laurence Décréau, l'enfant qui se passionne pour ces aventures aura toutes les portes des grands classiques qui s'ouvriront bientôt devant lui.
J'aimerais juste finir mon roman par une citation, j'en ai eu des frissons pendant mon exam en la lisant...

"Un jour, surgit une rencontre entre un texte et un lecteur et commence alors un bonheur qui ne s'arrêtera jamais. Il faut parfois attendre longtemps pour que le déclic se produise. Avec Harry Potter, le déclic s'est fait pour 147 millions d'enfants. Pour le moment."
Christine Ferniot

 

[Hilly]

Ah et pour finir je pense qu'il faut arrêter de nous faire croire que HP a donné envie de lire a des millions d'enfants. S'ils se sont mis à lire le livre c'est qu'à la base ça n'étaient pas des gosses réfractaires à la lecture (il y a peut être des cas particuliers).

Dans mon entourage il y a au moins 5 personnes qui était totalement réfractaire à la lecture jusqu'à se que quelqu'un leur offre HP. Même si moi j'ai toujours aimé lire, si tout le monde à 5 personnes comme ça dans son entourage, ça doit bien faire des millions d'enfant au final!