@Théano voilà, déjà.
Ensuite, je suis totalement d'accord avec ce que tu dis (et avec ce que soulèvent certaines) : ce n'est pas tant les notes le problème.
Je ne suis pas enseignante, j'ai terminé mes études, j'ai de bonnes notes toute ma vie, et ça n'a jamais été un complexe pour moi. Quand je loupais quelque chose, j'ai toujours eu la chance de tomber sur des enseignants qui m'encourageaient, me disaient que c'était pour moi l'occasion de me remettre en question et de bosser là où j'avais des difficultés. J'ai toujours eu la chance d'avoir des parents capables de tirer le meilleur de ces notes, et de me conseiller, de m'accompagner, parfois de faire preuve d'autorité (mais c'est aussi leur rôle), et je crois que c'est là l'essentiel. Je m'explique : je suis psychologue du travail (donc je roule ma bille en orientation/insertion pro/projet professionnel), et dans ces domaines, on utilise beaucoup les tests, qu'ils soient de personnalité, d'intérêt pro, de logique, de culture G, etc. Sauf que, guess what, ce qui compte, ce n'est pas d'avoir l'outil le plus pointu (même si bon, en soi, ça joue), mais c'est la façon dont on s'en sert. C'est la même chose pour les notes : on pourra inventer mille et une façon d'évaluer les élèves, de mettre en avant leurs compétences et leurs difficultés, si la méthode pédagogique derrière n'est pas à la hauteur, si la volonté des adultes n'est pas d'accompagner et de valoriser l'enfant/l'ado/le jeune adulte, ça ne fonctionnera jamais. Même si je pense que les notes ne sont pas utiles dans toutes les matières, que les langues ne devraient pas être notées de la même façon, je crois que dans le vécu reporté dans cet article, ce ne sont pas les notes qui sont un problème, c'est surtout la capacité à dire à l'élève qu'il ne se limite pas à ses notes, et qu'il a plus que cela à apporter.
Une personne relevait dans les commentaires sur facebook le problème de l'orientation, dont elle estimait que les notes étaient responsables, expliquant qu'elle avait une bonne moyenne en 3ème, et que pour cette raison, on lui a refusé un bac technologique et on l'a poussée vers un bac général, bien plus désirable socialement. C'est l'illustration parfaite de mon propos : ce ne sont pas les notes, le problème, c'est véritablement l'utilisation que l'on en fait. Dans le cas de cette personne, on s'aperçoit simplement que dans l'esprit des enseignants, au collège, il y'a un gros enjeux : aller au lycée, ou non. Et trop souvent, ce qui va définir la suite des études, c'est uniquement les notes. Le projet pro/étu est véritablement étudié pour des jeunes dont les notes sont mauvaises, et que l'on envoie dans des filières technologiques, des apprentissages, des alternances, et que sais-je encore, tandis que les autres sont envoyés vers le lycée, parce que
c'est comme ça. On ne tient pas compte des intérêts, on ne tient pas compte du projet, de ce qu'aime l'élève, on ne tient pas compte de ce qui l'épanouie, on étiquette les collégiens selon s'ils sont viables pour une filière générale ou non, sans vraiment leur demander leur avis. C'est ce qui explique, en partie du moins, que tant de bacheliers se retrouvent comme des cons à la fac alors que c'est pas vraiment ce qu'ils veulent faire, alors qu'ils ne savent même pas réellement ce qu'ils ont envie de faire... tandis que des métiers enseignés en filière d'apprentissage ou technologique sont en recherche de main d'oeuvre.
Je pense qu'il faudrait arrêter de cracher sur l'éducation nationale. Genre... Vraiment. L'institution n'est pas parfaite, c'est un fait, mais je tiens à pointer une chose : pour un enfant, avoir des parents qui décrédibilisent ouvertement les enseignants, l'école en général, c'est ouvrir les portes du manque de respect, du manque de confiance envers l'institution. Et c'est franchement dommage.