En fait, moi ça ne me donne pas plus la nausée qu'autre chose. C'est à dire que Johnny me semble pas être quelqu'un d'extraordinaire par son horreur à cause de la grande banalité du mal notamment envers les femmes (ca recoupe le "les gens gentilles agressent aussi"). Je pense pas qu'il faille séparer l'homme et l'oeuvre, mais je pense pas qu'il faille condamner la carrière de quelqu'un à cause de ça, parce que c'est oublier à quel point ce qu'il a fait est (tristement) normal. c'est injuste de faire de quelqu'un qui est coupable d'un acte l'étendard et le bouc-émissaire de la souffrance des femmes. C'est très difficile de ne pas le faire, parce qu'il participe de cette violence, mais il ne l'incarne pas. C'est un homme qui a commis un délit, on ne peut l'accuser que de ce qu'il a fait. La souffrance de l'humiliation public qui est justifiée est déjà une belle punition. Le plus affreux pour moi, ce n'est pas tant que Johnny Depp existe toujours, c'est qu'on ai détruit Amber Heard. Et aussi que certains refusent de croire qu'il est coupable. Mais rétablir l'équilibre, ce n'est pas faire disparaître johnny depp, c'est se révolter de la disparition d'Amber Heard. Je vous avoue que ma position est personnellement difficile à tenir à cause de la haine que j'éprouve. Mais moralement, je ne peux pas dire "cet homme qui a commis un délit banal est coupable du mal du genre féminin". On doit considérer ce qu'il a fait comme un délit mais de quel droit détruire une personne. Que la question se pose avant tout pour Amber Heard ne fait pas qu'elle ne se pose pas pour lui aussi.
Comme je vous dis j'ai moi même du mal a avoir cette position, ça me fait aussi un effet bizarre de voir johnny depp dans ma télé, alors je ne sais pas trop quoi vous dire, si ce n'est qu'on peut exprimer cette nausée, mais que je ne peux pas tuer socialement quelqu'un, qui que ce soi, ni condamner ceux qui, le connaissant, sont encore attachés à lui.
Bref je suis très mal à l'aise, le cul entre deux chaises, ou plutôt assise par terre à les regarder en cherchant une nouvelle option, une attitude véritablement morale, très dure à trouver.