En fait tout dépend de la personne, de la dynamique de la relation, du temps passé avec la personne, de soi aussi.
Une fois je suis sortie avec un mec qui ne me plaisait pas. Et j’avais accumulé tellement de rancœur envers lui et envers moi-même que je n’ai pas pu être bienveillante. Je lui ai juste écrit que je ne souhaitais plus lui parler. Même pas ponctué d’un au revoir. En fait je voulais qu’il me voie comme une grosse connasse pour qu’il puisse tourner la page plus facilement, pour qu’il ait la rage d’avoir perdu autant de temps avec moi et qu’il refasse sa vie.
Je ne dis pas qu'une méthode est mieux que l'autre. Et peut-être que la méthode qui vous paraissait le mieux aujourd’hui vous paraîtra insupportable demain.
Je suis en train de réaliser en écrivant tout ça que c’est une expression de mon trouble borderline. Je voulais l’effacer et ne pas le poster parce que ça me semblait trop insensible surtout pour les personnes qui ont mal vécu une rupture amenée de cette façon.
Mais j’ai décidé de le laisser au cas où quelqu’un se retrouve dans cette manifestation du symptôme du trouble borderline ou ait déjà été confrontée à un ou une borderline.
En fait dès que je me sens piégée quelque part je vais tout faire pour fuir, quitte à tout casser sur mon chemin. Pour te donner un exemple, c’est comme si j’étais dans une pièce et que dans l’encadrement de la porte quelqu’un me parle. Et plutôt que de dire : « pardon j’aimerais sortir « , je vais casser la vitre et sortir par la fenêtre du 4e étage.
Et parfois j’ai peur qu’on m’abandonne parce que je sais que tout le monde finit par partir ou me décevoir et je pars par anticipation.
Le mieux dans une relation peut-être c’est de poser les bases dès le début. « Si un jour c’est fini, tu préfèreras que je te le dise ou que je parte en silence après avoir griffonné un mot sur la table de nuit ? »
Je me suis toujours imaginé faire ça un jour. J’espère que ça n’arrivera jamais parce que ces situations me font souffrir aussi, de passer comme ça du blanc au noir, mais je me suis toujours imaginée me réveiller en pleine nuit, m’habiller, griffonner un mot sur une serviette et partir.
Sinon sur une note plus « Black Mirror », je suis en train de lire un article sur Google Dupleix, la nouvelle intelligence artificielle de Google. Le truc est capable de prendre de manière hyper autonome un rendez-vous chez le coiffeur. Tu lui dis : « Dupleix, j’ai besoin de me faire couper les cheveux, regarde si y’a de la place le 22 ou le 23 après-midi. » et Dupleix appelle le salon de coiffure et tient la conversation tout seul en répondant aux questions et en rejetant les mauvaises dates proposées. Dans le test il paraît que la personne au bout du fil n’a même pas réalisé que c’était une machine.
Imaginez qu’on puisse rompre comme ça… « Dupleix, tu pourras dire à Martin que je ne veux plus rester avec lui ? De manière gentille s’il-te-plaît mais laisse lui comprendre que c’est fini et qu’il n’essaye pas de me retenir… » Et là Dupleix prendrait ta voix et appellerait Martin pour s’en occuper à ta place.
Triste mais ça viendra sûrement.