Hey !
Je lis en parallèle (en complément)
Men without women
en V.O. (je vais très lentement car je suis loin d'être bilingue : cela mobilise chez moi beaucoup de ressources attentionnelles et cognitives), et pour l'instant la combinaison de la version française du
Vieil homme et la mer et de « The undefeated » (la première nouvelle de MWW) est magique.
Je retrouve un espace « masculin » dans ce qu'il a de plus agenré, universel, sans (véritable) culte de la virilité, sans hyper sexualisation, et cela est apaisant. Je m'identifie beaucoup aux personnages, à leur quotidien. Il met en scène
l'individu hors genre.
L'écriture de Hemingway est facile d'accès, tout en étant plus que correcte sur la forme et pourtant extraordinaire, sans que je sache l'expliquer.
La traduction du
Vieil homme et la mer est presque simplette mais wouah... J'adore ce texte. Il est un espace lumineux.
Actuellement dans mes deux textes je remarque beaucoup de figures de « tramps », la figure du vagabond, et surtout, surtout, ce qui me fait fondre : ce discours de la lutte pour soi, hors (du) regard social. Hemingway met en place une politique de la persévérance, de l'agir pour soi, en sachant ce que l'on a fait, sans réclamer la fierté des autres ou sans qu'elle soit nécessaire. Cela me transporte : je n'ai pas l'habitude de ce discours. Je ne retrouve pas cette thématique dans mes lectures habituelles. Hemingway est simple au sens le plus beau. J'apprécie tant ne pas retrouver de séduction, de rapports straight à outrance, de rapports sociaux de sexe... L'absence de personnages féminins (ne serait-ce que dans la tête des protagonistes) est un plaisir. Pour le moment je perçois une forte homophilie (sans parler d'homosexualité, du fait que le sexe tout-puissant n'est
pas présent, d'où mon plaisir) dans cet espace qui a été le cadre de son écriture et... J'aime, j'aime, j'aime. Il n'y a pas non plus de discours de haine (quant aux femmes, par exemple). J'ai hâte de continuer ma progression dans son esprit, dans sa tête.
Voilà : il m'apaise, et ses textes sont des bonbons subtils.