Je lis en ce moment Un monde sans fin de Ken Follett, qui est parfait pour mon humeur chagrine, c'est très prenant. (C'est parfait pour la canicule et ses insomnies aussi.) J'avais adoré Les piliers de la terre, là il s'agit d'une sorte de suite, dans le même village deux siècles plus tard, du coup c'est un peu redondant mais très efficace, les quelque 1300 pages passent à toute allure (je ne sais plus quand je l'ai commencé mais je l'ai déjà presque terminé).
A côté de ça, je lis une superbe édition de Mythologies de Barthes. Malheureusement je dois le rendre aujourd'hui à la bibliothèque, mais malgré son prix et bien que j'aie déjà ce texte dans les œuvres intégrales, je me laisserais bien tenter. Dans ce texte, Barthes prend des micro-faits de société, des petites habitudes modernes (pour les années 50), pour les analyser et leur donner une dimension... Mythologique, c'est-à-dire constitutive et explicative de l'époque. Il parle par exemple du steak frites, du courrier du cœur... Certaines choses sont totalement transposables à aujourd'hui, comme son analyse sur les photos de stars en vacances, à la différence, amusante et désespérante, que c'était à l'époque des écrivains qui faisaient la une des Paris Match et consorts. Bref, cette édition accompagne chaque texte d'une série de photos, de coupures de presse contemporaines. Ainsi, on voit un article de journal montrant Gide à bord d'un bateau ou Cendrars dans un jardin, des passages du courrier du cœur d'un Elle de 1956 ("Ma grand-mère dit que nous sommes la honte du village, pourtant nous n'avons fait qu'écouter du Brassens !") Bref, c'est une belle mise en valeur de ce superbe texte.