C'est l'article lui-même qui est raciste. Pas raciste anti-blancs, non, raciste tout court. Raciste par condescendance, la condescendance étant le mépris associé ici à la gentillesse. Un peu dans le style : "Vous n'êtes que des imbéciles infoutus de vous occuper de vous-mêmes, mais ne vous inquiétez de rien, on va vous protéger comme on protège les pandas et les éléphants".
Racisme envers les noirs, en tout cas. Envers les arabes éventuellement ; je ne sais pas comment réagirait un arabe à un article de cet acabit, car je connais peu d'arabes. Mais quand j'ai l'occasion de faire lire ce genre de choses à mes amis africains, leur première réaction est de dire que l'auteur se fout de leur gueule. Tout comme ils détestent l'expression "personne de couleur" : pour eux – comme pour moi, parce qu'à leur contact j'ai réappris à parler normalement, même si ça m'a pris pas mal de temps – les noirs sont des noirs, les blancs sont des blancs et les asiatiques sont des chinois, point-barre. C'est le genre de raisonnement pervers dont est porteur l'article qui aboutit à ce que la radio suédoise censure pour racisme anti-noirs une pièce de théâtre de Calixte Belaya, auteur camerounaise à la peau noire comme du charbon et ardente militante de l'africanité.
En revanche, il est devenu plus difficile qu'à l'époque de Tintin et le Lotus bleu de montrer la même condescendance vis-à-vis des asiatiques, depuis que plusieurs pays asiatiques ont dépassé l'occident dans de nombreux domaines ! Le Japon, en particulier, peut se permettre de taper du point sur la table (avec douceur mais une grande fermeté), comme peut le faire, à un moindre degré, l'Allemagne en Europe.
Pour en revenir à nos moutons (noirs), tout le monde semble ignorer ici l'existence de lignes de maquillages réputées, telles que Fashion Fair et Flori Roberts, pour les peaux noires. Si ces deux entreprises ont du succès, c'est qu'il y a des personnes avec du pouvoir d'achat pour acheter leurs produits, et qui se contrefoutent des élucubrations sur la couleur "chair" ou "nude".
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