@louwu Je serai d'accord avec toi pour certains cas, par exemple, les gens qui s'offusquent que l'on change la couleur de peau / l'orientation sexuelle ou même le genre d'un personnage quand ça ne change rien au scénario. Ça me fait doucement rigoler, parce qu'effectivement, on est dans une fiction, et tant que ça reste fidèle au scénario proposé, on s'en fiche.
Je suis également d'accord avec toi dans le sens où des personnes qui ne font pas partie des minorités concernées peuvent jouer de manière tout à fait correcte des personnages issus de ces minorités. Surtout que pour moi le jeu vient certes de l'acteur et de sa compréhension des expériences de son personnage mais aussi énormément du script qui lui est donné et de la direction faite par le réalisateur. Une personne concernée, si elle n'a pas un bon script ou une équipe bienveillante, sera réduite à un token agité par les productions en mode "regardez lol on fait de l'inclusivité". Et bon, personne ne veut être dans cette situation.
Par contre je trouve vraiment dommage que l'on ne donne pas la place aux acteurs issus de minorités de pouvoir raconter leur propre histoire. On donne très peu de rôles à des acteurs de couleur, LGBT ou autistes en dehors de personnages faits pour représenter les minorités. Si en plus les rôles sont pris par des personnes qui ne sont pas concernées, ces acteurs là n'auront jamais de boulot. Il y a beaucoup d'acteurs et d'actrices qui sont toujours dans le placard car ils savent que s'ils font leur coming out, ils seront cantonnés à des rôles LGBT qui seront très peu nombreux.
Et là, Sia a cumulé tous les problèmes liés à la mauvaise représentation dans la fiction. L'actrice castée n'est pas concernée, la direction d'acteur a l'air très limite puisque les personnes autistes se sont senties moquées par ce jeu, le script répand de la désinformation (gérer un meltdown d'une manière qui peut être dangereuse) en plus d'avoir été écrit avec l'aide d'une association dangereuse pour les autistes. Pour ce qui est des émotions, le jeu a l'air très en surface, comme une imitation et ce n'est pas bien passé aux yeux du public. Donc, ce film a des problèmes directement liés à l'aspect fictionnel. Quand tu es une personnalité aussi connue, il est de ta responsabilité de faire passer les bons messages dans tes fictions, surtout pour la communauté que tu souhaites représenter. Et tu ne fais pas passer les bons messages avec un jeu en surface et de la désinformation. Sans en faire un documentaire, normaliser aux yeux du public qu'il est normal de plaquer au sol des personnes autistes en meltdown alors que ça peut juste les tuer... C'est limite.
Pour celles et ceux que ça intéresse, je vais mettre en spoiler la vidéo de Paige Layle, une jeune femme autiste qui adresse de manière concise tous les problèmes de ce film. J'ai appris beaucoup de choses en voyant sa vidéo