Je suis croyante.
Au regard des statistiques, j'appartiens à la religion catholique ayant été baptisée. Je ne suis pas catholique mais je ne souhaite pas me faire débaptisée : plus que le côté administratif, j'y vois justement le côté sacrement. C'est pour moi une présentation à Dieu (comme certains l'appellent) et ne heurte donc pas ma foi. Je suis même contente que ça me soit arrivée mais je ne l'imposerais pas à mes enfants (on ne sait jamais, je peux changer d'avis et en avoir).
Ma spiritualité cependant est pétrie de paganisme (je me mets d'ailleurs dans la case "païenne") avec la conscience qu'aujourd'hui ce terme veut dire beaucoup de choses différentes d'une personne à l'autre. Je suis aussi très influencée par le chamanisme (qui lui aussi recouvre plein de choses et pas forcément celles que l'on croit). Je suis assez libre dans mes actes et considère que chaque action est spirituelle. Pour moi, il n'y a pas de frontière réelle entre sacré et profane, même si je suis quelqu'un d'assez discret sur ce sujet.
Je fais aussi la différence entre la religion et la spiritualité. On peut très bien être religieux sans être spirituel et inversement.
La religion est pour moi quelque chose de sociétal, d'institutionnel et revêtant certaines règles (les interdits éventuels, l'idée d'avoir la vérité donc parfois le besoin de l'imposer aux autres, une notion établie du Bien et du Mal). Ca me fait vraiment penser au totem autour duquel la société se réunit chez certains peuples. Je comprends donc que dans cette logique on puisse en venir à des clivages voir des conflits (comprendre ne veut pas dire accepter). Ca ne m'intéresse pas et je crois au plus profond que la Vérité nous est inaccessible dans sa globalité : nous sommes limités par nos sens et nos illusions.
La spiritualité est quelque chose d'individuel, qui est là une affaire de foi. La spiritualité va au delà de la croyance : on sait parce qu'on vit la chose au plus profond de soi. Pour le reste, il y a des doutes (et je suis pleine de doutes). Ca demande aussi une ouverture à l'autre, la conscience qu'on sait certaines choses mais pas tout et que notre foi n'est pas mieux qu'une autre (l'athéisme est pour moi une foi, un peu à part mais une foi quand même). C'est trop intérieur pour être jugé et peut donc amener à des échanges riches.
Je comprends qu'on puisse se dire que la foi apporte une assurance, enlève un stress quant à l'avenir. C'est vrai que sur certains aspects ça peut paraitre rassurant. Néanmoins, même si je pense que la vie m'a apportée certaines réponses, plus j'apprends et moins je comprends. Ca m'aide à garder confiance face aux épreuves de la vie, ça m'a aidé à accepter certaines choses mais ça ne me déresponsabilise pas quant à ma vie ni à mon après-vie. Je pense que la seule paix qu'on puisse trouver est en nous, en trouvant sa place et sa voie. Une fois qu'on a fait la paix avec soi, il est plus simple d'être en paix avec les autres.