Je suis d'accord sur beaucoup de choses, sauf sur une : la confiance (disons que sur le point 2, je suis un peu mal à l'aise avec la première partie, mais 100% d'accord avec la seconde partie).
Je ne dis pas que la confiance n'est pas importante, bien sûr que si. Mais je ne dirais pas que c'est LE pilier du couple, ou du moins pas directement, car à mes yeux il y a une chose encore plus importante, voire deux : la communication, et aussi la réciprocité dans la volonté de communiquer et de comprendre l'autre.
Cela veut aussi dire ne pas faire de forcing. Si la personne est mal à l'aise avec la chose X ou Y, c'est qu'il y a une raison et faire le forcing ne fera que braquer la personne et donc envenimer davantage la situation. L'idéal est donc d'identifier le malaise pour le soulager et non d'imposer ce que l'on souhaite en se rassurant par un "il/elle finira bien par s'y faire", jamais.
Le truc qui est problématique avec la confiance c'est que, à mon avis, c'est une sorte de ressenti et ça se commande pas vraiment (même si on peut travailler dessus, notamment ensemble avec l'autre).
Chaque personne traine derrière elle un vécu, plus ou moins positif, plus ou moins négatif, voire carrément génial, voire carrément horrible, et ce qui fait qu'elle aura plus ou moins de facilités à faire confiance, et ça malheureusement on y peut rien. Les gens ne seront jamais égaux en matière de capital confiance, notamment car tout le monde est différent et a son propre vécu.
Dans les cas que je connais, une méfiance sera l'expression de la peur qu'un traumatisme se reproduise, et non de la peur de l'autre. Je pense qu'il y a deux types de schémas principaux dans la méfiance (même si c'est plus compliqué que ça) : la possessivité/jalousie/contrôle de l'autre qui en effet est un très très mauvais comportement dès le départ (et un très mauvais présage pour l'avenir), et la personne qui voudra se protéger le plus possible de peur de revivre un traumatisme.
Dans ce dernier cas, je pense qu'on peut faire quelques trucs pour améliorer les choses. Quand l'autre sait ça, ça aide beaucoup à relativiser et ne pas prendre la méfiance de l'autre pour soi-même, et ça peut aider à accepter que l'autre est comme elle/il est.
Bref, il faut réussir à instaurer la confiance, notamment grâce à la communication, et ne jamais préjuger que c'est déjà inclus à 100% dès l'instauration du couple. La réalité, comme les gens et leur vécu, est bien plus complexe et diversifiée. La confiance est vivante, elle faiblit, se renforce, se casse, se reconstruit.
Mais de mon point de vue, jamais elle ne doit s'exiger, il faut que le processus se fasse naturellement et jamais en forçant l'autre à faire confiance (je pense notamment aux arguments d'autorité et injonctions morales du type : "si tu m'aimes, tu dois me faire entièrement confiance"). Car du point de vue de la personne qui se protège, rien ne dit que la confiance n'est pas invoquée pour lui faire faire n'importe quoi sous le couvert "l'amour" et de "la confiance", mais empreinte d'une néfaste tentative de culpabilisation de l'autre.
Je doute par exemple qu'une personne violée ou précédemment victime de violences conjugales apprécierait d'entendre "on s'aime, tu dois me faire confiance" ou un truc du genre, de la part de son compagnon si elle a encore des blocages à ce niveau et cette exigence de confiance pourrait même être pris pour un déni du vécu traumatisant de l'autre.
Parfois, on fait juste ce qu'on peut avec ce qu'on a, et si une personne estimait que l'autre est indigne de confiance, elle ne serait pas avec lui/elle.
Accepter que l'autre soit comme elle/il est, accepter que l'autre ne puisse pas davantage faire confiance que ce que l'on souhaiterait, et discuter pour voir comment progressivement améliorer cette confiance, et donc lui donner le temps de progresser et de faire confiance à son rythme, c'est aussi une des manières de créer une confiance (à mon avis).
Ca voudra dire "je comprends ce que tu as traversé et je sais que ce n'est pas de moi que tu souhaites te protéger. Si tu ne te sens pas prête à accepter de faire telle chose, ce n'est pas grave et progressivement on va travailler ensemble pour qu'enfin tu te sentes davantage en paix".
Sur le plan personnel, mes meilleures relations ont toujours été celles où mutuellement on se donnait le droit de ne pas faire totalement confiance sans que ça ne pose le moindre problème ni qu'on le prenne de manière personnelle, mais où au contraire on communiquait sans cesse en essayant de comprendre l'autre. Et ces relations, malheureusement, sont assez rares, je trouve, mais elles sont magiques car justement on peut se sentir incroyablement libre de communiquer sans se sentir jugé/e ni avoir peur de représailles car l'autre l'aura mal pris.
Évidemment il y a eu des moments où ça a failli casser, mais dans ces moments-là, le fait de se rendre compte de ce que j'allais perdre était tellement fort que c'était une évidence que la relation allait se poursuivre (au pire, que chacun souffle un peu de son côté; pour mieux se retrouver ensuite).
Je pense donc que LE pilier du couple, ce n'est pas la confiance (bien qu'elle soit importante) mais la communication (et évidemment, la réciprocité dans la volonté de communiquer - s'il n'y a qu'une personne qui souhaite communiquer, c'est évident que c'est voué à l'échec), car je pense que c'est notamment par la communication que l'on peut créer la confiance.
La communication basée sur l'entente mutuelle et le fait de tenter de comprendre le point de vue de l'autre et le pourquoi d'un problème/malaise s'il y en a un. Aussi, être consciente des limites de l'autre et par conséquent, ne pas lui demander davantage que ce qu'elle/il peut (à mon avis, forcer de toute façon ne sert à rien, à part envenimer les choses).
Et de ne jamais considérer que "ça coule de source donc pas la peine d'en parler". Au contraire, il faut toujours rester dans la communication. Nous ne sommes pas dans la tête de l'autre, et supposer à la place de l'autre sans lui en avoir parlé fait partie à mon avis des erreurs classiques en couple qui font que ça peut mal finir.
Pour terminer sur une note différente, une autre intervenante avant cité aussi le fait d'avoir la chance de rencontrer tout simplement la bonne personne. Je pense également que la chance (pas celle que l'on provoque, mais la providence, la "grande roue du destin") joue un rôle dans les bonnes rencontres...
Il y a des fois où on va vers les autres, on prend soin de soi, et pourtant on reste au point mort, et il y a aussi des fois où on est au plus bas et c'est là qu'on rencontre l'amour de sa vie...