Je suis vraiment étonnée de voir à quel point toutes nos expériences à ce sujet sont similaires...
Moi c'est à 15 ans qu'une histoire comparable m'est arrivée, c'était aussi mon premier amour, compte de fée au début: Dès mes 6 ans j'avais eu le coup de foudre pour sa petite mèche de Tintin et on avait été des "amoureux" durant toute l'école primaire. Il avait de graves problèmes familiaux et quand nous nous sommes retrouvés quelques année plus tard les séquelles étaient là. La petite assistante sociale qui sommeil en moi m'a donné envie de l'aider et de vraiment m'impliquer pour lui, je ressentais qu'il avait énormément besoin d'amour et de ma présence. En un été je m'étais coupé de mes amies et éloigné de tout mon entourage pour lui consacrer tout mon temps, j'avais l'impression qu'une relation exclusive comme celle là représentait l'Amour le vrai..
Les crises de jalousies maladives ont commencées, même envers mes amies. Puis les humiliations. Il savait que j'avais déjà eu des rapports sexuels avant lui, et d'un coup il a décidé que ça le dégoûtait, parfois j'étais dans ces bras tranquillement et sans raison il me repoussait en me disant que je le dégoûtais, qu'il était en train de m'imaginer en train de coucher avec un autre, qu'il hésitait à me quitter.. Il me rabaissait constamment, et c'est en me voyant revenir de chez lui en pleurs que ma mère a commencé à se rendre compte de ce qui se passait. Elle a essayé de m'éloigner de lui mais rien n'y faisait. Habitant à 4kms de chez moi il venait frapper a ma fenêtre la nuit pour que je dorme chez lui, puis il n'en à même plus pris la peine: il m’appelait en pleine nuit, et moi complètement soumise je partais à pieds toute seule sur les petites routes de campagne pour le rejoindre. Je n'avais le droit de passer mes weekend qu'avec lui et on restait cloîtré dans sa chambre ou dans l'appartement de sa soeur. Il a aussi commencé à m'interdire de me maquiller..
Un jour alors qu'il m'avait formellement interdit d'aller fêter l'anniversaire d'une amie j'ai décidé de résister, il m'a alors quitté sur le champs en prenant le soin de bien me faire culpabiliser. Malheureusement dès le lendemain il est revenu, effondré et à genou me supplier de le reprendre. Comme une conne j'ai eu pitié.. A partir de cet instant j'ai dût mentir à tout le monde: j'avais peur des remarques de mes amies et de ma mère qui m'avait interdit de le revoir, je savais que je me ferais " engueuler" si elles l'apprenaient.. Un cercle vicieux.
La situation s'aggravait de jours en jours, chaque prise de tête était plus violente, dès qu'il s'énervait il détruisait tout dans sa chambre. Pendant que j'était assise au bord du lit je ne pouvais que regarder la tornade défoncer son mur et sa porte à coup de poings, son armoire et sa table basse a coup de pieds, une fois il a arraché son chauffage du mur pour le balancer à l'autre bout de la pièce. Seulement il ne m'a jamais touché, donc curieusement pour moi je ne vivais pas une situation de violence conjugale. Et je n'osais pas partir, dès que je parlais rupture il me faisait de chantage au suicide, un soir il a cassé ma fenêtre de chambre puis menacé de se trancher les veines avec un des morceaux de verre (J'ai bien sur encore dû inventer un mensonge pour justifier ça à ma mère). Du coup à chaque fois je cédais, même si je sentais que je ne l'aimais plus depuis longtemps. J'avais le sentiment que je l'avais aidé à se sortir de beaucoup de choses comme la drogue et j'avais peur pour lui en cas de rupture.. Un comble!
Pour rompre avec lui j'ai dû ruser. Je lui ai fait croire que m'a mère avait tout découvert, qu'elle ne me laissait plus sortir du tout de chez moi et qu'elle me surveillait le soir. Comme ça malgré ses menaces et ses crises de larmes, je pouvais toujours lui dire que c'était indépendant de ma volonté et que je n'y pouvais rien. Cependant comme d'autres filles dont j'ai pu lire les témoignages je lui ai laissé un léger espoir en lui disant que dans peut être un ou deux ans ma mère changerai d'avis; par peur qu'il se suicide, et je pense aussi par peur de me dire que c'était définitivement fini, car on ne se défait pas facilement d'une emprise pareille, et puis je pensais que d'ici là il m'aurait oublié..
Faux espoir, cette histoire n'a duré "que" 11 mois mais 5 ans après il me relance toujours dit à tout le monde que je suis la femme de sa vie. Curieusement je lui reparle un peu car en fait il me fait toujours autant pitié.. Mais aujourd'hui j'ai la force de le recaler propre et net
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. Dans cette histoire je souhaiterai remercier mes amies et ma maman parce que quand je suis revenue vers elles, elle m'ont tout simplement accueillis sans aucunes remarques sur le fait que je les avaient complètement exclues de ma vie pendant des mois, et sans le savoir c'est elles qui m'ont donné l'envie de partir et la force de ne pas replonger.
Désolé si j'ai été un peu longuette et si ce n'est pas très bien écrit mais en fait ça m'a fait du bien de poser tout ça par écrit pour la première fois.. Courage à toutes celles qui vivent encore ça et merci à Mad de traiter ces sujets de cette façon. C'est grâce à vous que j'ai réalisé que j'avais vécu une réelle situation de violence conjugale, et également d'agression sexuelle. Merci de poser des mots sur ces traumatismes que j'avais bien enfermé dans une petite boîte tout au fond de ma tête..