Moi aussi je me retrouve bien dans ce témoignage... Et ça fait du bien de lire d'autres personnes à qui c'est arrivé, je ne me rendais pas compte que le passage de "prince charmant/ homme de ma vie" à "bourreau et tyran" était un schéma existant réellement.
Je pense que d'une certaine façon j'ai eu de la chance dans mon histoire, parce que je suis partie avant la violence physique. Même si je l'adorais, il s'est mis à me faire tellement peur que je n'arrivais plus à dormir ni à manger. Je devais subir de longues explications sur pourquoi je ne devais pas travailler, pourquoi mes projets ne valaient rien, pourquoi mes études étaient une perte de temps, pourquoi est-ce que je voulais encore voir mes amis et voir du monde car "on est bien mieux seuls tous les deux". Evidemment, quand je voulais dire que je n'étais pas d'accord il se mettait à hurler et devenait carrément humiliant ("tu es bien niaise de vouloir avoir un emploi, tu es comme tous ces moutons..."), et je me taisais par peur que ça dégénère.
Pour partir de la maison j'ai dû mentir et raconter que je partais faire un weekend "entre filles" chez une copine. J'ai attendu le week-end avec impatience, en bourrant mon sac de tout qu'il fallait que je garde pour moi : chéquier, papiers, carte bleue. J'ai raconté que je rentrais dans un ou deux jours,"oui oui, par le premier train". Je ne savais même pas vraiment ce que je disais, tout ce que je savais c'était que si je restais dans la maison j'allais finir par me faire taper dessus et ça me terrifiait.
Aujourd'hui ça fait plusieurs semaines que je suis partie, et je dois retourner dans cette ville pour reprendre la fac mais je ne sais toujours pas où loger, lui est redevenu doux comme un agneau et voudrait que je rentre, moi j'ai prévenu le propriétaire de ce qui se passait et que je voulais quitter l'appartement etc.
Je sais que ces prochains mois vont être vraiment durs mais je refuse de céder. Retourner chez lui, pourquoi faire? Je sais que je serai à nouveau prise en otage dans cette maison et ça va être l'enfer.
Enfin ce qui est quand même bien c'est que je sais que je ne suis pas seule. La moitié de mon université est au courant, tous mes amis et toute ma famille le sont aussi, bref je lui ai fait une publicité d'enfer. C'est ça aussi que je voudrais dire aux autres filles, s'il vous plaît n'ayez pas honte de vous, le coupable c'est lui. Il faut absolument que vous parliez, les gens peuvent vous comprendre. Pas tous, c'est sûr y a encore du chemin à faire, mais par exemple contre toute attente mon propriétaire a très bien compris la situation - sa fille subit des violences encore plus graves - , la secrétaire de l'université aussi (il fallait bien que je justifie mon absence...). Je me dis qu'un homme qui répand le mal autour de lui doit être et sera toujours mal vu par la société, ça lui retombera dans la gueule d'une manière ou d'une autre. Ne vous laissez pas enfermer, gardez vos liens forts avec vos proches, ils peuvent vous sauver la peau. Et puis parlez parlez parlez parlez, si ce n'est pas cette personne numéro 1 qui va vous soutenir, ce sera peut-être la numéro 14 ou la trentième. Les femmes ont tendance à bien mieux comprendre ce problème que les hommes aussi.
Enfin voilà excusez moi j'ai été très longue... besoin de parler sûrement.
Courage à toutes, merci pour vos témoignages, ça fait du bien.
Je pense que d'une certaine façon j'ai eu de la chance dans mon histoire, parce que je suis partie avant la violence physique. Même si je l'adorais, il s'est mis à me faire tellement peur que je n'arrivais plus à dormir ni à manger. Je devais subir de longues explications sur pourquoi je ne devais pas travailler, pourquoi mes projets ne valaient rien, pourquoi mes études étaient une perte de temps, pourquoi est-ce que je voulais encore voir mes amis et voir du monde car "on est bien mieux seuls tous les deux". Evidemment, quand je voulais dire que je n'étais pas d'accord il se mettait à hurler et devenait carrément humiliant ("tu es bien niaise de vouloir avoir un emploi, tu es comme tous ces moutons..."), et je me taisais par peur que ça dégénère.
Pour partir de la maison j'ai dû mentir et raconter que je partais faire un weekend "entre filles" chez une copine. J'ai attendu le week-end avec impatience, en bourrant mon sac de tout qu'il fallait que je garde pour moi : chéquier, papiers, carte bleue. J'ai raconté que je rentrais dans un ou deux jours,"oui oui, par le premier train". Je ne savais même pas vraiment ce que je disais, tout ce que je savais c'était que si je restais dans la maison j'allais finir par me faire taper dessus et ça me terrifiait.
Aujourd'hui ça fait plusieurs semaines que je suis partie, et je dois retourner dans cette ville pour reprendre la fac mais je ne sais toujours pas où loger, lui est redevenu doux comme un agneau et voudrait que je rentre, moi j'ai prévenu le propriétaire de ce qui se passait et que je voulais quitter l'appartement etc.
Je sais que ces prochains mois vont être vraiment durs mais je refuse de céder. Retourner chez lui, pourquoi faire? Je sais que je serai à nouveau prise en otage dans cette maison et ça va être l'enfer.
Enfin ce qui est quand même bien c'est que je sais que je ne suis pas seule. La moitié de mon université est au courant, tous mes amis et toute ma famille le sont aussi, bref je lui ai fait une publicité d'enfer. C'est ça aussi que je voudrais dire aux autres filles, s'il vous plaît n'ayez pas honte de vous, le coupable c'est lui. Il faut absolument que vous parliez, les gens peuvent vous comprendre. Pas tous, c'est sûr y a encore du chemin à faire, mais par exemple contre toute attente mon propriétaire a très bien compris la situation - sa fille subit des violences encore plus graves - , la secrétaire de l'université aussi (il fallait bien que je justifie mon absence...). Je me dis qu'un homme qui répand le mal autour de lui doit être et sera toujours mal vu par la société, ça lui retombera dans la gueule d'une manière ou d'une autre. Ne vous laissez pas enfermer, gardez vos liens forts avec vos proches, ils peuvent vous sauver la peau. Et puis parlez parlez parlez parlez, si ce n'est pas cette personne numéro 1 qui va vous soutenir, ce sera peut-être la numéro 14 ou la trentième. Les femmes ont tendance à bien mieux comprendre ce problème que les hommes aussi.
Enfin voilà excusez moi j'ai été très longue... besoin de parler sûrement.
Courage à toutes, merci pour vos témoignages, ça fait du bien.