En lisant cet article, j'ai eu l'impression de voir mon histoire, à la différence près que j'étais à distance, et aujourd'hui je me dis heureusement que c'était le cas, car je n'ai eu que la violence mentale.
Tout y est. Le prince charmant du début, qui offre des cadeaux, qui m'est tellement complémentaire, qui me disait ce que je voulais entendre à base de "tu es belle et intelligente" et "je serais toujours là pour toi". Il me disait que j'étais la femme de sa vie (les grands mots !) et multipliait les clichés amoureux.
Puis il est devenu de plus en plus posséssif, et j'ai commencé à devoir justifier de tout : mon habillement, où j'allais, ce que je faisais... Le passage des vacances m'a particulièrement touchée, car j'ai vécu à peu près la même chose, mais le retour a été pire, parce que j'avais un ami très affectueux (câlins etc.) ; il est resté persuadé que je l'avais trompé alors que rien ne s'était passé, et il n'a jamais manqué de me le rappeller lors de nos disputes suivantes.
Le fait qu'il ne se remette jamais en question et qu'il ne répondait jamais à ses accusations, j'ai vécu la même. A la fin d'une dispute, il fallait toujours que ce soit moi qui m'excuse alors que c'était lui qui était en tort au départ.
Le chantage, la manipulation, les "si tu fais ça c'est que tu ne m'aimes pas", "tu ne m'aimes pas comme je suis, c'est ça ?", "c'est elle ou c'est moi". J'en suis arrivée à renoncer à tout, mes amis, le sport, mes ambitions... Tout le monde me disait de mettre fin à cette relation malsaine mais je n'écoutais pas.
J'ai même eu droit à une petite dépression, lorsqu'il m'a fait la tête durant un mois entier, après que nous ayons eu "la dispute de trop" d'après lui. J'avais peur de le perdre, ça me semble absurde aujourd'hui, mais c'était le cas.
Le quitter aussi, ça a été très difficile. Les larmes, les menaces de suicide, les mails immenses où il me racontait à quel point il n'était rien sans moi, le chantage affectif, les mots doux... Ca m'a pris un total d'une semaine. Et je n'aurais jamais réussi à le quitter si je n'avais pas flirté, au début de cette semaine... Grâce à ça, j'ai su que je pouvais plaire à n'importe qui, que j'étais assez belle pour ça.
Le sentiment dont parle la MadZ de l'article, c'est un mélange entre la peur d'être seule, et le besoin d'être aimée, de recevoir de l'attention. Il me disait qu'il serait là pour moi, et il me disait que j'étais belle, qu'il m'aimait, et il me suffisait de ces mots pour oublier tout le reste.
En aucun cas ce que je ressentais était de l'amour, mais comme il était mon premier, je ne connaissais pas la différence.
Aujourd'hui je la connais, je suis enfin réellement heureuse, réellement en couple, et très amoureuse d'une personne qui ne me fera jamais de mal. Je découvre à quel point c'est simple d'avoir confiance l'un envers l'autre, et ce que c'est d'être réellement aimée. Et ça en vaut la peine.