Témoignage : je suis grosse

27 Décembre 2010
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Saint-Quentin
CeNedra;2765966 a dit :
- passés 70 ans, une personne en surpoids modéré a même une meilleure espérance de vie qu'une personne ayant un imc sous 25.

Je rajouterai que la graisse diminue les risques d'ostéoporose ! J'ai appris ça quand j'ai fais PCEM1 : à la ménopause les os se fragilisent à cause d'un manque d'?strogènes, mais le gras sécrétant des ?strogènes, eh bien si on est grassouillettes on ne fait pas d'ostéoporose. Magique. Pas besoin de bouffer du Calin+.

Par contre du coup je me demande à quoi rime cette classification de l'IMC. Pouquoi en "SURpoids" si cela ne pose pas de problème particulier ?

Sinon je ne pense pas non plus que le surpoids soit banalisé. Je traîne pas mal sur internet, notamment sur 9gag et je tombe sur des trucs genre "si t'es grosse, les gros seins ne compte pas", ou dans les commentaires "ce n'est pas de la discrimination, être gros c'est une décision. vous pouvez toujours choisir de manger moins ou de faire un régime" (eeeet bah non, désolée hein ça marche pas toujours comme ça) et j'en passe... Je veux pas jouer les victimes, parce que tout le monde en prend pour son grade, mais quand même, que basiquement on te dit que comme t'es grosse tu n'es forcément pas une fille sexy, limite pas une fille du tout, ça montre quand même qu'il n'y a pas DU TOUT une banalisation du surpoids, faut arrêter le délire. La seule différence c'est qu'en plus de discriminer les gros on se mets en plus à discriminer les maigres. Génial. Là encore j'ai vu des choses magnifiques sur 9gag une fille maigre qualifiée de merde (oui carrément) et autres joyeusetés....

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Réactions : Maud Kennedy
27 Décembre 2010
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Saint-Quentin
Sword;2766051 a dit :
En même temps, 9gag, c'est l'endroit où dès qu'une fille parle, on lui dit "Y U NO in the kitchen making sandwiches ?"...

:facepalm:

Oui tout le monde en prend pour son grade sur 9gag. Mais bon personnellement l'histoire de faire un sandwich c'est de l'humour (très douteux, certes) et pour avoir parler à des mecs de 9gag, en vrai ils ne sont pas comme ça. Second degré et tout.

Mais je suis quand même tombée sur ce genre de choses :

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C'est culpabilisant pour les grosses et les maigres. Et c'est même pas drôle, quoi...
 
16 Février 2009
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Patsy Voldedust;2766021 a dit :
Sinon je ne pense pas non plus que le surpoids soit banalisé. Je traîne pas mal sur internet, notamment sur 9gag et je tombe sur des trucs genre "si t'es grosse, les gros seins ne compte pas", ou dans les commentaires "ce n'est pas de la discrimination, être gros c'est une décision. vous pouvez toujours choisir de manger moins ou de faire un régime" (eeeet bah non, désolée hein ça marche pas toujours comme ça) et j'en passe... Je veux pas jouer les victimes, parce que tout le monde en prend pour son grade, mais quand même, que basiquement on te dit que comme t'es grosse tu n'es forcément pas une fille sexy, limite pas une fille du tout, ça montre quand même qu'il n'y a pas DU TOUT une banalisation du surpoids, faut arrêter le délire. La seule différence c'est qu'en plus de discriminer les gros on se mets en plus à discriminer les maigres. Génial. Là encore j'ai vu des choses magnifiques sur 9gag une fille maigre qualifiée de merde (oui carrément) et autres joyeusetés....

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Il y a certes des personnes qui sont corpulentes de nature. Mais on ne peut pas non plus nier que dans nos sociétés d'abondance et de sédentarité, le phénomène de l'obésité se développe, et est strictement conjoncturel... Et je crois que les gens gagnent à être informés dessus pour savoir les risques qu'ils encourent à manger de façon déséquilibrée, ne pas faire de sport, quels problèmes peuvent découler du surpoid, etc. En ce sens, je crois que l'obésité ne peut pas être banalisée.

Ce qui n'enlève rien au fait que la stigmatisation et les discriminations dont souffrent les personnes en surpoid sont parfaitement abjectes, et que le personnel médical peut se montrer très maladroit aussi.
 
27 Décembre 2010
933
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Saint-Quentin
Opium.;2766085 a dit :
Il y a certes des personnes qui sont corpulentes de nature. Mais on ne peut pas non plus nier que dans nos sociétés d'abondance et de sédentarité, le phénomène de l'obésité se développe, et est strictement conjoncturel... Et je crois que les gens gagnent à être informés dessus pour savoir les risques qu'ils encourent à manger de façon déséquilibrée, ne pas faire de sport, quels problèmes peuvent découler du surpoid, etc. En ce sens, je crois que l'obésité ne peut pas être banalisée.

Ce qui n'enlève rien au fait que la stigmatisation et les discriminations dont souffrent les personnes en surpoids sont parfaitement abjectes, et que le personnel médical peut se montrer très maladroit aussi.

Je suis d'accord qu'il faut "éduquer" les gens sur l'équilibre alimentaire et tout ça. Mais pas seulement les gros. Quelqu'un de mince qui mange tous les jours à McDo ne sera pas en meilleur santé !

Le truc c'est que la plupart des gens SAVENT ce qu'il faut faire. Si c'était ça le problème, ce serait vite réglé, et j'aurais un corps de rêve. NON.
Ce n'est pas en expliquant aux gens qu'il faut manger équilibrer et raisonnablement qu'ils vont perdre du poids ! Les gros ne sont pas débiles. Ils savent ce qu'ils devraient faire et qu'être obèse c'est pas bon pour la santé.
Tout ce qu'on gagne a rabâcher "tu devrais manger moins" "tu devrais manger mieux" etc. c'est de la culpabilité. De la culpabilité qui conduit vers quoi... le frigo. Bingo. La boucle est bouclée.
Je suis persuadée que la majeure partie des problèmes de poids est d'origine psychologique, et non un manque d'information ou de conscience du problème.

Je ne sais pas mais ma soeur ne se fait pas remonter les bretelles par le médecin parce qu'elle fume, à chaque fois qu'elle y va. Je ne sais même pas s'il lui a reproché une seule fois. Et je n'ai jamais vu de fumeurs se faire insulter dans la rue. Je ne vois pas en quoi être gros serait plus répréhensible ou davantage synonyme de manque d'information et de mauvaise santé que la cigarette. D'autant qu'on peut être gros et en bonne santé.
 
10 Décembre 2011
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Cork
lebeauvisage.publicoton.fr
Certaines me l'ont demandé donc je vais répondre ici, à "comment j'ai réussi à m'accepter", que je n'ai pas spécialement développé dans l'article - parce que c'est un peu longuet, un peu chiant à lire je pense, mais bon on ne sait jamais, cela peut en intéresser quelques unes.

Pour résumer, actuellement, je me sens bien, j'ai toujours des hauts et des bas, mais qui n'en a pas ? Si une taille 36 suffisait au bonheur, ça se saurait. Si une taille 36 suffisait à assurer une bonne santé, ça se saurait aussi.

Quand ça a changé : tout a commencé quand j'ai déménagé pour la énième fois, je vivais seule et je me suis dit qu'il fallait que j'essaie de me sentir mieux car j'étais vraiment au fond du trou. Dépressive, agoraphobe, triste à crever, quand on vit toute seule en pays étranger, ça peut vite dégénérer. Du coup j'ai commencé à cuisiner un peu, à apprécier ce que je cuisinais et à ne plus manger pour me réconforter. Je passe sur les années de thérapie et autres rééduc alimentaires / les forums d'acceptation de soi / Zermati etc, j'avais beau avoir compris le principe, je n'arrivais pas à l'appliquer.

Le déclic : il a eu lieu chez le médecin qui a détecté mon début de diabète (y en a dans ma famille en plus donc bon). J'y étais allée en janvier dernier parce que j'étais tout le temps fatiguée, je buvais beaucoup, je mangeais des sucres lents le matin et le midi mais rien à faire, je piquais du nez l'après-midi mais je ne dormais pas la nuit. J'étais vraiment fatiguée alors que j'avais l'impression de suivre une alimentation correcte. Le médecin a été très clair : il fallait que je réduise les sucres (lents ou rapides) dès que possible, je faisais une résistance à l'insuline (et j'ai des soucis hormonaux liés à ça).

Je suis rentrée chez moi le moral dans les chaussettes, quelque chose de grandiose. Le mot diabète à 22 ans, ça fait pas vraiment plaisir. Ensuite j'ai googlisé quelques mots clés (je vis en pays anglophone donc je me suis farci tous les sites "low carbs") et ai vu que bon, je pouvais quand même très bien manger même si je devais trouver une alternative à 90% de mes repas.

Ne plus manger de pain, pâtes, riz, patates et farine comme avant, ça m'a fait tout drôle. Cependant je me suis dit que je méritais quand même un effort d'adaptation et j'ai commencé à me faire à manger en accord avec les recommandations du médecin. Les deux premiers jours ont été durs car ma glycémie faisait un peu du yoyo mais ensuite, nickel. J'ai recommencé à dormir la nuit et à ne plus piquer du nez après le déjeuner, je ne bois plus autant d'eau etc. Maintenant je consomme de nouveau des glucides car je fais de l'exercice, mais bon je n'ai plus spécialement "envie" ou "besoin" de manger autant qu'avant.

Mon rapport à la nourriture maintenant : on va dire que maintenant, quand j'ai une envie folle d'un truc sucré, je me pose deux minutes et je me demande si c'est vraiment par faim (ce qui est rare car je mange de façon régulière) ou plutôt par ennui, frustration, tristesse et tutti quanti. (C'est un peu le principe de la rééducation alimentaire, pour celles qui connaissent). Cela n'empêche rien mais je suis plus posée quand je mange du coup, je sais ce qui se passe, je sais pourquoi je le fais. Bon et puis le fait qu'ensuite je me sente pas bien (à cause de mes soucis d'insuline) ne me motive pas particulièrement à noyer mes états d'âme dans un paquet de sucre (dans le fromage, par contre...)

Autre chose qui m'a vraiment tirée du trou, rencontrer ma coach de sport. J'étais mais allergique au sport, quelque chose de grandiose. Je voulais même pas marcher deux kilomètres, quand je vivais en région parisienne. Puis j'ai eu trois hernies discales diagnostiquées (après une séance de Zumba pas des plus astucieuses) et mon kiné m'a dit direct que la rééducation, ça allait deux minutes, mais qu'il fallait que je maigrisse et que je muscle mon dos. J'ai été donc voir un coach de gym qui est depuis devenue une de mes amies, une fille extra, qui m'a mise à l'aise au bout de 2 minutes.

Donc j'ai commencé par prendre des séances personnelles avec elle car j'avais la condition physique d'un bulot mort, et la première séance, j'ai cru que j'allais y passer :lol:. Mais ensuite, ça n'a été que plus facile. Elle ne me pèse pas mais prend surtout mes mesures et j'ai perdu dès le début plusieurs cm, ce qui m'a encouragée. Maintenant on se voit toujours 3 à 4 fois par semaine et je suis vraiment pas bien quand je ne peux pas y aller (quand je rentre en France par exemple). J'ai trouvé un truc pour canaliser toute mon énergie.

Si je devais conseiller quoi que ce soit, je ne sais pas trop ce que je pourrais dire car chaque situation est différente. D'un point de vue personnel, je pense que le sport est vraiment important car j'avais bien trop d'énergie pour ce que j'en faisais (c'est-à-dire, rien) et cela se retournait contre moi. Mais il faut trouver vraiment ce qui plaît, ce qui motive, moi par exemple on m'a toujours dit "va nager", eh bien rien à faire, même après des séances de piscine ou d'aquagym, je me disais "ouais ok, ça a été, mais jamais je veux y retourner". Je me faisais royalement ch*er, pour être honnête. Tous les sports d'endurance me filent des boutons, j'ai l'impression de rien faire et de perdre mon temps car je ne "ressens" pas l'effort autant que je le voudrais.

Finalement, mon truc c'est la cardio, le fitness, les trucs de barbare un peu :lol:, mais c'est ça qui me motive, et je n'y vais pas en traînant les pieds. Et trouver le bon coach aussi, c'est peut-être même plus important ; la mienne, j'y suis allée en lui disant tout de A à Z, et elle a préparé des exos pour moi et elle a bien compris ce qu'il me fallait et ce que j'allais aimer ou non. Et je "sens" mon corps maintenant, alors qu'avant, j'étais en squatteuse là-dedans. Je ne sais pas comment le dire autrement. Mais se sentir aliénée à son propre corps, cela peut arriver peu importe son poids (mes amies ex-anorexiques avaient le même sentiment).

Bref, en résumé, ça a été 22 ans de souffrances et d'humiliation suivies d'un déclic sur plusieurs mois et maintenant, je sais que je suis sur le bon chemin.

Au final, je suis assez contente du chemin parcouru cette année car j'ai une relation plus détachée avec la nourriture, j'ai compris les mécanismes de pourquoi je mangeais pour me réconforter, j'ai éliminé pas mal de frustrations en faisant du sport et les séances sont vraiment les bons moments de la semaine, pendant lesquels je me sens vivante. Avant, j'avais l'impression d'étouffer, de m'enterrer vivante et voir la vie passer derrière une vitre, en fait.

Maintenant j'hésite plus quand on me propose une randonnée parce que je marche mieux qu'avant, j'ai plus de souffle et je ne me sens plus aussi prisonnière du regard des autres (bon je vis plus en France non plus, ça aide). Pour Noël là, j'ai pu m'acheter une robe de soirée - fait complètement anodin pour 90% des femmes mais pour moi c'est absolument énorme, sans mauvais jeu de mot :d Et j'ai pu me regarder sans me dire "quelle horreur".

J'ai des coups de blues occasionnels, comme tout le monde, mais il y a un réconfort certain à savoir que le pire est derrière moi, toutes ces années à me détester plus qu'aucun gugus dans la rue ou derrière un écran ne peut le faire.

Autre chose, j'ai beau avoir une hygiène de vie très bonne, ce n'est pas pour autant que je fais des remarques aux gens. J'ai une connaissance tout à fait mince qui bouffe de la merde tous les jours, qui peut pas faire plus de 500m à pied, qui fume et boit copieusement tous les week-ends et je ne lui dis rien. Pourtant son taux de cholestérol et compagnie, ça doit pas être triste, mais sincèrement, je m'en fous. Et j'aurais bien aimé que les inconnus dans la rue s'en foutent aussi avant de me faire des oeillades genre "hum hum". Me pousser à me sentir comme un criminel n'a pas vraiment aidée.

Je ne me promène pas dans la rue à dire "hey toi, laisse tomber la clope, c'est mauvais pour la santé", "vous allez au MacDo ? mais ça va pas !" ou "ouh là, vous m'avez l'air bien maigre, faut manger hein".

C'est toujours à double tranchant le style "je me préoccupe de mon prochain", on est généralement pas fichu d'aider quelqu'un qui fait un malaise mais on se sent tout à fait capable d'aller dire à la grosse du coin qu'elle ferait mieux de manger 5 fruits et légumes par jour et de faire du sport parce qu'elle coûte cher à la société blabla (et je vis dans un pays sans sécurité sociale donc bon à la limite ça ne me concerne même plus). Donc bon, les remarques des gens au hasard, je trouve ça carrément déplacé. Et pour les autres, il y a des façons de dire et de faire.

Perso si le médecin que j'ai vu à mes 12 ans voulait me faire réagir, ce n'est pas en me disant que je lui racontais des salades et que je devais sûrement tartiner 2 cm de beurre sur mon pain le matin qu'elle allait y arriver. J'ai appris une chose : que quand on veut vous faire rentrer dans une case, on y arrive. Pour elle, j'étais la petite grosse sans volonté qui bouffait trois kilos de gras par jour, donc j'avais beau dire que ce n'était pas le cas, cela ne servait à rien. C'est ça qui me rendait folle, le fait que l'on me considère comme une menteuse.

Voili voilou, je ne me place pas en experte ès dodues, ce n'est qu'une expérience parmi tant d'autres et j'espère que cela ne vous aura pas trop endormies :). Juste pour dire qu'on peut s'en sortir et qu'on peut finir par ne plus se haïr pour ce que l'on est.
 
16 Février 2009
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Patsy Voldedust;2766122 a dit :
Je suis d'accord qu'il faut "éduquer" les gens sur l'équilibre alimentaire et tout ça. Mais pas seulement les gros. Quelqu'un de mince qui mange tous les jours à McDo ne sera pas en meilleur santé !

Le truc c'est que la plupart des gens SAVENT ce qu'il faut faire. Si c'était ça le problème, ce serait vite réglé, et j'aurais un corps de rêve. NON.
Ce n'est pas en expliquant aux gens qu'il faut manger équilibrer et raisonnablement qu'ils vont perdre du poids ! Les gros ne sont pas débiles. Ils savent ce qu'ils devraient faire et qu'être obèse c'est pas bon pour la santé.
Tout ce qu'on gagne a rabâcher "tu devrais manger moins" "tu devrais manger mieux" etc. c'est de la culpabilité. De la culpabilité qui conduit vers quoi... le frigo. Bingo. La boucle est bouclée.
Je suis persuadée que la majeure partie des problèmes de poids est d'origine psychologique, et non un manque d'information ou de conscience du problème.

Je ne sais pas mais ma soeur ne se fait pas remonter les bretelles par le médecin parce qu'elle fume, à chaque fois qu'elle y va. Je ne sais même pas s'il lui a reproché une seule fois. Et je n'ai jamais vu de fumeurs se faire insulter dans la rue. Je ne vois pas en quoi être gros serait plus répréhensible ou davantage synonyme de manque d'information et de mauvaise santé que la cigarette. D'autant qu'on peut être gros et en bonne santé.


Je suis parfaitement d'acccord, je pense que la prévention doit se faire en amont. Et cet effort d'information doit être maintenu justement pour ne pas banaliser ce phénomène, en faire quelque chose de "normal". Parce que ça n'est pas "normal" de mettre sa santé en danger en mangeant de façon déséquilibrée. Les aliments "à risque" doivent continuer d'être pointés du doigt, par exemple.

Après, une fois que les gens sont bien conscients des risques qu'ils prennent, ils font ce qu'ils veulent. Je suis plutôt en faveur d'une responsabilisation des personnes, l'ingérence constante dans la vie privée ça m'agace profondément. Mais avant d'en arriver là, il faut bien en passer par la case prévention au moins une fois, et les professionnels de la santé ont le devoir de le faire.
 
28 Juillet 2011
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Angers
Apprentie-Diva;2763607 a dit :
J'interviens juste dans le débat pour dire que pour moi c'est vraiment ça l'essentiel. Apprendre à être bien dans sa peau. C'est super bateau et tout, mais bon.
Franchement, en parlant de mon expérience personnelle, j'ai jamais eu de gros problèmes (brimades, d'ordre psycho) et pourtant entre 13 et 15 ans, on ne peut vraiment pas dire que j'étais bien dans ma peau (je sais même pas si je le suis maintenant, c'est dire.

Je comprends tout à fait que vous vous inquiétiez pour sa santé, c'est normal. Mais tu vois, le problème c'est qu'on fait trop souvent l'association : mince = bien dans sa peau.
Je n'oserais pas porter de jugement sur elle, tu connais forcément ta cousine mieux que nous, mais si ça se trouve, elle est rondelette et bien dans sa peau (si si, ça existe). Ce que je veux dire en fait, c'est que tu peux être mince et bien dans ta peau, mais aussi ronde et bien dans ta peau (dans le sens où tu ne perçois pas le fait d'être ronde/grosse/plantureuse comme un problème)

Parce que ce qui s'est passé pour moi, c'est qu'au début, moi ca ne me dérangeait absolument pas d'être ronde. C'est les autres qui vont me faire comprendre " que je ne suis pas dans la norme, pas normale ", qui vont donc me culpabiliser (inconsciemment je suppose) avec des phrases comme " oh, tu serais tellement plus jolie si tu fais un régime ", ou encore " tu as perdu du poids, j'espère ?". (quand ca vient de ta mère et de ta grand-mère, bon...)
C'est là que je vais me dire " ah mais nan, je devrais pas être bien dans ma peau", blablabla. Ensuite, je vais intérioriser ça et je vais me dire qu'il y a quelque chose qui cloche. SI on pouvait simplement me dire " le plus important c'est que tu sois bien dans ta peau" ce serait parfait.


J'ai vu que dans tes précédents posts, tu ne fais pas ce que j'ai décris hein, bien sûr :fleur:




J'ajoute ma petite pierre à l'édifice!

J'ai toujours été grosse. TOU-JOURS. En tout cas mes parents me le faisaient tellement remarquer que je le prenais pour dis. A l'école primaire je n'y pensais pas à cause des autres, je n'ai, curieusment recu que tres tres tres peu d'insultes dans la cour de récré, mais les réfléxions de mes parents ("Cache ce ventre", "On voit ton gras c'est répugnant") me marquaient au fer rouge et j'etais litteralement éffrayée par le moment ou un élève me dirait la même chose. Au college, c'etait sournois. Les remarques de mon groupe de copines mince et filiforme Jean Diesel Petit haut Pimkie faisaient une négation malsaine sur mon poids.
Je m'explique: Pour elles j'etais grosse mais il fallait le rappeler le moins possible pour ne pas gener le groupe.
Je crois que les pires humiliations ce sont passées là. Quand tout le monde s'échangeait des vêtement et que ma meilleure amie grande et mince me disait qu'elle me preterait cette jupe bleue la que j'aime bien, si je veux. Elle faisait du 34. Comment expliquer que je frolais le 44? Chaque putain de fois, je devais expliquer que je faisais du 42-44, que j'etais pas comme elles.
Au lycée, j'ai réalisé que mes frequentations etaient mauvaises, j'ai commencé à avoir plusieurs groupes d'amis tous aussi géniaux les uns que les autres, mon poids n'etait évoqué nulle part. Mais bien sur toujours pas de petit ami à l'horizon. Dans mon petit college privé style gossip girls de province, j'etais fichée "Fille à ne JAMAIS se faire, c'est la honte". Je le savais. Mon premier petit ami m'a quittée pour ca, parcequ'il n'arriverait jamais à assumer mon poids devant les autres. Sauf que là j'ai 16 ans et ca continue. Je me souviens j'avais embrassé un garcon en soirée, il m'a marqué ce mec, c'etait ma premiere experience plus ou moins sensuelle. Le lendemain, j'ai entendu un ami lui dire: "Alors? Pas trop de gras sur les doigts HA HA." Sans compter mon père qui me disait sans cesse que mon regime ne marcherait jamais, que je ne stabiliserait jamais mon poids que j'etais nulle...

J'ai maintenant 20 ans et quand je me souviens de mes 16 ans, que je regarde mes photos, je me rappelle d'une chose: Je pesais 63 kg pour 1m65. Faites le calcul IMC. Je suis dans la norme. J'etais dans la norme. Et personne ne me l'avait dit. Toutes ces années à focaliser sur un poids au final normal. Des années de complexes de régimes de psychologues foireuses, de nutritionniste, de medecins scolaires, de remarques blessantes que j'ai compensé par la nourriture puisque depuis mes 16 ans, j'ai pris 40 kilos. 10 kilos chaque année de souffrance que j'ai tûe.

Aujourdhui je vais mieux pour trois raisons:
-Ma psy. On dirait le mec dans Will Hunting mais en fille. C'est la premiere à m'avoir affirmé que j'étais belle. Et à me dire que je rejettais les garcons avant que eux ne me rejettent comme l'avait fait mon premier copain... Bah oui pas aimer son corps c'est pas aimer ceux qui l'approche aussi.
-Mon déménagement: Mes parents sont géniaux mais quand je les vois pas. Enfin je veux dire, ils ont fait ce qu'ils pouvaient pour ma santé et tout, ils s'inquiétaient au final, je leur en veux pas pour les complexes qui m'ont collé toutes ces années, je suis en paix avec ça (merci la thérapie). Mais depuis que je suis à 400 km d'eux je mange tellement moins, je ne me pese JA MAIS, je suis au petits soins pour moi, je ne me refuse jamais rien.
-Mon entourage. Peut etre parce qu'il est artistique, mais y'a une vraie fascination pour mes formes là ou je suis. J'irais pas dans les détails mais je sais que le fait d'avoir un joli visage n'est pas percu comme un gachis ici. Quand on me dit que je suis belle dans ma ville, on me dit que mon CORPS est beau et ça c'est assez inédit.

J'ai avancé, j'ai muri, je suis toujours aussi handicapée sentimentalement mais je me rends compte que c'est plus à cause de ma non-confiance en moi que mon poids. Je ne veux pas maigrir. Je maigrirais sans que je m'en rendes compte, de la meme facon que j'ai pris mes kilos,je le sais deja, mais pour ca faut que je regle deux trois choses et c'est pas avant longtemps. Ca me prendra quoi, trois, quatre ans sans doute?...

Aujourd'hui je dis sans problemes que je suis grosse, que mes vêtements, c'est du 44-46, je ris à la gueule de Cristina Cordula et ses conseils pour femme ronde (JAMAIS DE FROUFROUS SUR LES BRAS MA CHERIE CA FAIT ENCORE PLUS GROS ET JAMAIS DE COULEURS AUSSI) parceque elle est la preuve que les gens ont rien compris, et résultat je suis plus à l'aise dans mon corps que beaucoup d'amies (pourtant canons) minces.
Comme quoi ca n'a rien à voir avec le poids.

Ouh ben dis donc je me suis lachée :shifty:
 
20 Juin 2011
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Pau
C'est marrant, quand j'étais petite, j'étais aussi grosse avec les cheveux courts et frisés :lol:

L'histoire du médecin qui te culpabilise à fond, je le vis encore (j'ai 21 ans et il me suit toujours, parce que c'est le médecin familial --'). Quand j'étais gosse, c'était à coup de "Oulà, t'es au dessus de la courbe de poids !" (et en dessous de la courbe de croissance, mais ça rien à foutre). Sa gamine est devenue anorexique à 8 ans. Oui oui, à 8 ans. Vu que j'ai deux ans de plus qu'elle, à partir de mes 10 ans, ça a été un discours du genre : "Il faut que tu fasses attention, mais ne tombe pas dans l'excès hein." "Tu manges beaucoup de bonbons non ?" Ma mère étant diabétique, bonbons et gâteaux étaient proscrits à la maison, ou alors en toute petite quantité.
Primaire et collège, je passais pour la petite grosse qui faisait rien pour elle. Devinez pourquoi je refusais d'être demi-pensionnaire ? Parce qu'à chaque fois que je mangeais quelque chose, j'avais l'impression que j'allais avaler trois pauvres petits chatons.
Et quand je suis arrivée à l'université et sa sacro-sainte visite médicale, le médecin là bas qui me demande de dresser une liste de tout ce que je mange sur une semaine. J'étais dans une période végétarienne forcée, après avoir été malade pour avoir mangé de la viande pas fraîche, donc autant vous dire que j'ai vaguement eu envie de lui envoyer l'ordonnance de mon médecin à la tête. (cela dit, ma période végétarienne m'a absolument pas fait perdre de poids, je ne perds ni ne gagne de poids depuis des années)
C'est quoi cette histoire de culpabiliser les gens sur leurs différences dans notre société ? Ca nous bouffe, on est jamais heureux de ce qu'on a à moins d'y aller à coup de thérapie.
 
13 Décembre 2011
94
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Lyon
Bonjour,

J'ai attentivement lu l'article et je me suis reconnue un bon nombre de fois. Mes parents ne m'ont jamais trop reproché mon poids... D'autant plus que j'étais loin de ne pas bouger: je faisais du foot à raison de deux entraînements semaines + le match que je jouais généralement en entier, je faisais aussi du volley et du badminton au collège/lycée dans leurs associations. A cela on ajoutait les parties de tennis avec mes potes (j'habitais alors la campagne).

Le lycée m'a plus ou moins libérée... La fac... L'avantage était que le campus était grand et qu'en histoire de l'art, il y avait bien plus étrange et choquant qu'une petite grosse.

Mais voilà, l'année dernière, on a découvert pourquoi j'avais pris autant de poids et que je n'en perdais quasiment pas: j'ai un trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité... Qu'est ce que cela à avoir avec la choucroute me dira-t-on? C'est simple: mon cerveau n'étant pas entièrement éveillé, il analyse de mauvaises informations et fait ce qu'il peut pour pas que je m'endorme comme un narcoleptique sous xanax et somnifère pour éléphants.

La seule chose, c'est que maintenant, le regard de mon médecin traitant a changé. Depuis que je prends mon traitement, j'ai perdu 11 kilos et ça continue doucement. Je n'ai plus droit au "allez, avouez que vous ne mangez pas de légumes et de fruits" ou au "vous ne faites pas de sport hein" mais encore au "vous avez un abonnement au McDo" qui me donnaient envie d'exécuter des meurtres avec leurs stéthoscopes, histoire que cela dure plus longtemps...

La seule chose qui n'a pas changé, c'est toujours le regard des autres. Dès que je mange quelque chose à une heure décalée parce que je n'ai pas un emploi du temps "normal", j'ai l'impression que je pique la bouffe d'un gamin somalien en malnutrition sévère. Alors fatalement, j'ai craqué. A la dernière remarque d'une "gentille dame mince" à la caisse d'un supermarché, je lui ai répondu que j'apprécierais moi aussi d'être mince mais que je ne suis pas certaine de supporter d'être aussi c****** qu'elle.

Bref, tout cela pour dire que pour beaucoup, les gros mangent trop, les gros ne font aucun efforts et mentent tout le temps... En résumé: je rejoins l'avis de la majorité
 
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Réactions : Maud Kennedy
27 Octobre 2010
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Patsy Voldedust;2766021 a dit :
Sinon je ne pense pas non plus que le surpoids soit banalisé. Je traîne pas mal sur internet, notamment sur 9gag et je tombe sur des trucs genre "si t'es grosse, les gros seins ne compte pas", ou dans les commentaires "ce n'est pas de la discrimination, être gros c'est une décision. vous pouvez toujours choisir de manger moins ou de faire un régime" (eeeet bah non, désolée hein ça marche pas toujours comme ça) et j'en passe... Je veux pas jouer les victimes, parce que tout le monde en prend pour son grade, mais quand même, que basiquement on te dit que comme t'es grosse tu n'es forcément pas une fille sexy, limite pas une fille du tout, ça montre quand même qu'il n'y a pas DU TOUT une banalisation du surpoids, faut arrêter le délire. La seule différence c'est qu'en plus de discriminer les gros on se mets en plus à discriminer les maigres. Génial. Là encore j'ai vu des choses magnifiques sur 9gag une fille maigre qualifiée de merde (oui carrément) et autres joyeusetés....

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Ahah, oui, 9gag c'est pas vraiment un site rempli de tolérance, c'est dommage vu les trucs drôles qu'il y a. Je m'empêche même de regarder les commentaires maintenant car je sais que ça va m'énerver. (bon ok je viens de voir que pleins de personnes avant moi avaient réagis à ça)

Et sinon merci CeNedra, ce que tu dis est très juste, tout le temps et ça me fais du bien de lire ça.
 

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