Témoignage : Je suis hypersensible

[Zgu]

C'est un témoignage très instructif pour le coup, sans anecdote précise et pourtant on comprend très bien les situations.
C'est un peu une révélation pour moi, en lisant l'article et la manière de ressentir les choses de la personne je me suis dit: mais.. mais... c'est moi ! Et comment je ne me suis jamais posé la question du comment et du pourquoi ? Je vis les même situations, je suis très sensible aux humeurs des autres et à leur influence sur moi. Du coup j'imprègne dans mon cerveau des situations banales pour eux. Je peux ressortir une discussion ou raconter des trucs qui se sont passés des années en arrière, et c'est là qu'on me sort "et comment tu te souviens de ça ?". Je mettais ça sur le compte de la mémoire, l'observation et le sens du détail... Maintenant je comprends pourquoi ça m'a marqué et pas à eux.
Ce que je sais c'est que je ne supporte pas les gens qui ralent, qui se plaignent, qui ont toujours bobo quelque part, les gueulards qui s'emportent facilement... j'aime pas le dire parce que ça fait "hippie spirituelle" mais c'est des gens qui me renvoient leurs ondes négatives, c'est clairement ça. Et moi ça me ronge. Du coup j'ai fait un tri dans mes relations "toxiques", si bien que maintenant je ne vois quasi plus personne. Au début j'étais triste et j'avais un peu honte, c'est pas normal pour les gens de ne pas avoir d'amis, mais je suis passée à autre chose et j'ai retrouvé une certaine stabilité d'esprit. Je fais un peu ermite misanthrope, mais c'est pas grave.
Et je comprends aussi autre chose, c'est que cette hypersensibilité je l'ai camoufflé tout ce temps, je montre jamais quand je ne vais pas bien, parce qu'à l'inverse je n'aime pas faire subir mes états d'âme à mon entourage et je ne veux pas qu'ils s'inquiètent pour moi.

Maintenant c'est une révélation pour moi, mais j'irai sûrement pas le crier sur tous les toits.. C'est bien de le savoir, rien que pour moi.

 

[Insert_Spoon]

Et allez, c'est reparti pour 80 commentaires de doctissimades...

"Oh, c'est trop moi j'aurais pu écrire la même chose!" (Ouais, moi aussi je pourrais l'écrire, sauf que je ne zapperai pas que je suis une grosse handicapée des relations humaines pour "coller" au profil).
En fait d'après la description, ce sont les mêmes "signes" que la précocité, la clairvoyance sociale/humaine en plus. Ou qu'un tempérament artistique. Ou légèrement dépressif chronique. Ou que l'autisme. (Ca peut durer longtemps)

Ou simplement quelqu'un d'un peu plus éclairé que la "moyenne".

Donc pouêt.

 

[Russell]

Et allez, c'est reparti pour 80 commentaires de doctissimades...

"Oh, c'est trop moi j'aurais pu écrire la même chose!" (Ouais, moi aussi je pourrais l'écrire, sauf que je ne zapperai pas que je suis une grosse handicapée des relations humaines pour "coller" au profil).
En fait d'après la description, ce sont les mêmes "signes" que la précocité, la clairvoyance sociale/humaine en plus. Ou qu'un tempérament artistique. Ou légèrement dépressif chronique. Ou que l'autisme. (Ca peut durer longtemps)

Ou simplement quelqu'un d'un peu plus éclairé que la "moyenne".

Donc pouêt.

Je trouve aussi que les "symptômes" correspondent juste à quelqu'un de sensible quoi, comme beaucoup de gens le sont, et ça n'est pas forcement une maladie...

 

[Rayher]

Bon bah je me declare officiellement Hypersensible. Voila.
C'est dit.
Je suis une grosse éponge au fait.

 

[youna_]

ouaiiiiis tout pareil ! Je ne vais pas vous refaire le refrain, je suis la personne que cet article décrit, voire pire parfois, je m'auto-choque ! Exemple (c'est sympa les exemples non ?) :

- La première fois que je suis allée voir Intouchables au ciné, je me suis mise à chialé dés les premières secondes ! Je savais que ce film allait me plaire, ça faisait 6 mois que je l'attendais et je suis raide dingue d'Olivier Nakache et d'Eric Toledano, de leur façon de transmettre le ressenti des personnages, c'est comme si je ressentais tout de A à Z ! Je suis toujours extrêmement troublée et touchée par leurs films, qui sont aussi très humains.

- A mon entretien pour rentré dans mon école, la femme que j'ai rencontré m'a parler quelques minutes en me faisant sentir qu'elle avait confiance en moi et le fait de me sentir soutenue, appuyée par elle, bam ! Larmes aux yeux... s'te honte !

- Insomnies... ça monte, ça monte, ça monte, je réfléchi à une situation, je l'a tourne dans tout les sens, pense à tout se qui pourrait se passé, aux raisons pour lesquelles se qui se passe se passe, a se qui pourrait se passé si tel élément entrait en jeu.... et je pète un câble dans ma tête "MAIS LA FERME P***** J'AIMERAIS DORMIR !" (non je ne suis pas tarée, merci)

- Ma peur "régulière" c'est le décès d'un de mes parents, il suffit que j'y pense quelques mn et c'est parti pour la fontaine, passons

- J'ai des espèces de pulsions, une bonne nouvelle, je suis seule ds ma voiture ou chez moi, je cris, je chante très fort "A SA IRA SA IRA SA IRA LES ARISTOCHATS DE NANANANèREUH", (j'ai plein d'autres super refrain dans mon répertoire), je me marre toute seule, parfois jusqu'aux larmes, heureuse d'être heureuse...

- Pareil pour se qui est de l'analyse des pièces ou des personnes, il me suffit de regardé quelqu'un moins de 10 secondes pour repérer un léger strabisme, une cicatrice, un pantalon trop court, un lacet défait... BREF I am The Sentinel !

- La fille qui ressemble à Enora (la pseudo journaliste) dans ma classe, je l'ai repérée dés le début, comme si elle était dotée d'un losange lumineux au dessus de la tête comme un sim. Elle ressortait du lot, ses regards, ses mots... et quelques semaines plus tard, c'est sûr elle ne m'apprécie pas, c'est "physique" ça ne passe pas, pour l'instant.

- Je suis grosse, hier tout les enfants que je croisais m'ont fixées et nos batailles de regards étaient très rudes, mais j'ai fini par être énervée. Énervée par des enfants qui me regardent ff: quelle con !

- Une gamine de 6 ans qui me montre du doigts en disant à ça maman "regarde comment elle est GROSSE la madame !", une journée un peu moisie et hop jv chialé une fois que je serais seule...


Sa y est j'ai mis mon empreinte ! Ciao bellas !

 

[Solal]

Je me reconnais dans la plupart des points, particulièrement dans le fait de ressentir les émotions de façon extrême, que ce soit la joie ou la tristesse (ou d'autres hein). J'ai participé l'année dernière à un stage de cinéma au Cours Florent, et l'ambiance était tellement spéciale, la semaine tellement intense que j'ai bien mis trois semaines à m'en remettre. Je pleurais tout le temps, j'étais irritable... J'ai eu la même chose après être allée à un concert, pendant au moins six mois je ne pouvais plus écouter les chansons de cet artiste sans me mettre à pleurer... Je trouve ça très douloureux et handicapant, je n'ose plus faire certaines choses de peur de ressentir à nouveau cet était dépressif. Un film ou une série peut me mettre dans tous mes états.
J'ai également cette tendance à ressasser le passé, à me sentir trop souvent triste et nostalgique, quand je rencontre un prof génial par exemple, j'ai beaucoup de mal l'année suivante quand il n'est plus là
Merci en tout cas, c'est toujours intéressant de lire le témoignage de quelqu'un qui vit un peu la même chose que moi!

 

[b0lduk]

J'ai trouvé l'article profondément intéressant, j'y ai retrouvé de nombreux traits de caractère de mon fiancé. Moi j'aimerais savoir ...
Quels sont les conseils qu'on peut donner à ceux/celles qui vivent avec un hypersensible ? De quel vis-à-vis ils ont besoin en terme de relation amoureuse ? Comment est ce qu'on peut faire au mieux ?

 

[antinéa]

Je suis borderline et effectivement,je me reconnais dans ce témoignage...

 

[poupettasse]

Bon bah je me declare officiellement Hypersensible. Voila.
C'est dit.
Je suis une grosse éponge au fait.

Et c'est comme ça qu'on se retrouve avec des gamins précoces qui ne le sont pas, des gens dépressifs qui ne le sont pas, des bipolaires qui ne le sont pas, etc.

(Parce que c'est drôle quand même, dans l'article il est précisé que seulement 10% de la population en Europe est hypersensible et là, on dirait que vous l'êtes toutes )

Bref.

 

[Barbara Gourde]

Je dois être sensible dans mon genre aussi, parce que je me reconnais dans pas mal de traits (vie intérieure riche, côté artistique, spiritualité, influence de l'humeur des autres -qu'une personne que j'aime souffre, et c'est toute ma vie qui s'écroule tant que le problème n'est pas résolu ; à l'inverse, dès que la personne va mieux, je suis capable de danser une gigue-, un fort besoin de m'isoler, le fait de m'imaginer des situations tristes jusqu'à pleurer...)

Par contre je ne dirais pas que j'ai un "grand sens du service aux autres" : même si j'adorerais, dans l'idéal, pouvoir aider mon prochain, je m'aperçois que la plupart du temps je n'arrive pas à réagir devant la souffrance d'autrui...

Je suis également assez "tête en l'air", pas observatrice pour deux sous, ce qui fait que tout ce qui est détails, je zappe systématiquement. Je peux aller plusieurs fois chez une personne et ne plus me souvenir de sa déco, je suis incapable d'expliquer à quelqu'un le chemin que j'ai pris pour aller quelque part...

En résumé, je dirais que je suis sensible, mais peut-être pas hyper... Peut-être qu' "émotive" conviendrait mieux...

Qu'en pensez-vous, Docteur(s) ??

 

[Denderah]

C'est exactement ce qui m'énerve chez ma soeur d'ailleurs, le coup de l'"univers mental riche" qu'elle même perçoit comme ça, comme si on pouvait définir qu'untel était plus intelligent/sensible parce qu'il imagine tel truc, je trouve ça péjoratif.

Et pourtant, des gens plus intelligents que d'autres, ou avec davantage d'imagination, ou d'autres plus lents ou incapable d'innover, ça existe, on est loin d'être tous égaux sur ce point.
(l'imagination n'est pas forcément une conséquence d'une intelligence poussée, les deux sont dissociables, même si souvent reliées)

Et oui, un univers mental riche, c'est quelque chose de réel et tangible quand on le vit. Après, je ne connais pas ta sœur, mais pourquoi forcément nier et sous-entendre donc qu'elle se fait des idées ? Est-ce que ce serait vraiment la fin du monde si elle est effectivement plus imaginative que toi ?

 

[Harpo]

Opium. et Shield : merci !

Il faut arrêter de voir des maladies partout. Nous avons tous notre lot de souffrances et de particularités, et ce mantra moderne qui nous dit d'être fier de ces petites bizarreries m'agace particulièrement. Il ne faut pas que les pathologies deviennent une justification de certains comportements qui peuvent être évités quoi qu'il arrive, ni qu'au contraire, on s'en dégotte une pour se rassurer dans sa façon de vivre. Moi-même j'ai tout un tas de trucs, si je m'en fie aux différents médecins et psys que j'ai vus : surdouée, précoce, troubles schizoïdes, TCA, hypersensibilité, troubles de l'anxiété, insomnie, épilepsie, bref : la liste est longue.

J'en ai tiré deux conclusions :

- quand on est handicapé au point où tout devient une souffrance, ce n'est pas bête de prendre des antidépresseurs en étant suivi par un psychiatre ou un médecin

- le reste du temps, il faut vraiment faire des efforts pour poursuivre son travail et alimenter sa vie sociale. Mais surtout, accepter la part de maladie et de souffrance et éviter de se prendre pour un martyr ou quelqu'un d'excessivement spécial.

Et ouais, j'ai des hallucinations visuelles, je suis effectivement cruellement sensible, je me trouve obèse alors que je ne le suis pas, les gens m'ennuient souvent, je suis régulièrement excessivement déprimée, mais justement, je refuse aujourd'hui d'en faire une maladie. Et je trouve malhonnête de passer son temps à se plaindre où à s'identifier à des groupes de personnes en fonction de certains troubles. Il faut accepter qu'on peut effectivement avoir besoin d'aide, mais il faut aussi être adulte. C'est peut-être très personnel, mais je trouve que c'est le travail, la construction qui permet de s'en tirer, pas l'apitoiement où la reconnaissance que les autres peuvent avoir de nos petites maladies. Céline dit des choses très justes là-dessus dans l'Entretien qu'il a donné chez lui à Pauwels, si jamais ça en tente certaines