@The Freak et
@Slippin merci pour vos messages c'était très touchant et intéressant.
Je n'ai pas de très bonnes expérience avec les free party, et en particulier avec les gens qui y vont et qui en écoutent la musique. C'est peut être aussi à croiser avec une certaine ambiance et une mentalité parisienne qui doit être assez différente de celle qu'on peut trouver à la montagne. Trop vu de gens perdus qui se mettent en danger, trop vu de gens qui prétendent avoir une conversation profonde alors qu'ils sont juste dans un délire, trop vu de chiens paniqués accrochés à leurs maitres à dix centimètres des caissons. Trop vu de trop jeunes gamines de treize ou quatorze dans des situations déjà compliquées pour moi (agitation, gens bourrés, parfois beaucoup trop tactiles, obscurité, compliqué de partir...) Trop vu de morts aussi. Une ou deux par an c'est déjà trop. En tout cas la free que tu décris, je ne l'ai jamais vue par ici. Si ton témoignage n'était pas aussi sincère j'aurai sérieusement mis en doute cette idée de solidarité, de communion etc.
Tous les teufeurs que j'ai connu étaient assez québlo, que ce soit sur la drogue, la musique, au point que ça devenait difficile de parler ou d'écouter d'autres choses. Souvent quand on veut m'en faire écouter je me dis juste "han, dommage, j'aurai aimé pouvoir écouter la vrai chanson et pas le remix" ou "ah ouais ce film était cool, faudrait que je le revois". Mais jamais je n'ai trouvé les remix techno transcendants.
Je suis egalement assez sceptique sur la connexion à son environnement. Entre les lumières et le bruit, c'est difficile d'espérer voir quoi que ce soit de la faune et de la flore locale. Encore une fois c'est très personnel, quand je suis dans une jolie forêt j'ai envie de profiter du calme de la nature, pouvoir m'y promener tranquillement et en posant doucement les pieds pour espérer voir un chevreuil ou un lièvre.ou mieux, un renard ou un pic épeiche. J'aime regarder quels insectes tournent autour de tel arbre. J'aime regarder les étoiles dans le noir complet.
Tout ça est aussi surement lié au fait que les trips spirituels assaisonnés de drogue, ça prend moyen avec moi. Je trouve ça inquietant et pas vraiment enviable, même si j'entend très bien que ce n'est pas une généralité, c'est le discours servi dans les différents reportages et que j'ai souvent entendu en vrai qui me laissent de marbre. Sans doute parce que je ne l'ai pas ressenti, probable.
En fait la frustration de la grande bétonnière qu'est Paris me pousse à penser qu'on devrait laisser en paix les rares espaces "sauvages" qu'il reste, et si je m'éloigne de la ville c'est pour y trouver autre chose que ce que je vis en ville : le bruit incessant et trop fort, les gens, les voitures.
Cela dit il y a quelques années j'avais fait une interview de membres de techno+, c'était également très intéressant.
Il y a une autre contre culture encore présente depuis des dizaines d'années et qui à sa propre histoire musicale, politique et sociale : le punk. Et là d'un coup ça me parle. Je comprends l'idée de communion avec les autres, la proximité avec les musiciens, la bienveillance qui fait qu'on se sent toujours en sécurité et que c'est pas grave de boire parce que tout va tellement bien avec des gens tellement sympa que c'est ok. J'adore le système d'entraide et la culture du DIY, les fanzines, les autocollants, les prix libres. La bouffe végé et les vestiaires à prix libre dont les fond reviennent à une association d'hébergement réservé aux femmes. C'est un mouvement musical mais aussi culturel qui a mon sens à un fort impact politique (même si il touche un nombre de gens très limité
), notamment en y relayant des dates d'actions, de manifestations, ou même des informations sur ce qu'il se passe en France et d'en d'autres pays, et qui est impliqué depuis longtemps sur les questions de féminisme et d'égalité en général.
Et je comprend aussi le désir de défendre cette culture, du coup, parce que je ne supporterais pas qu'on lui colle tous les mots du monde alors que mon attachement émotionnel est fort, j'ai grandi avec et elle m'a fait grandir, et j'y ai rencontré des gens passionnants bien au delà des clichés du punkachien sale collé à sa 8.6.
Du coup merci