Je fais partie de ceux/celles qui ont arrêté de prendre l'avion il y a quelques années. Et ça va, c'est moins pire que prévu !
Je précise que j'adooooore voyager... donc ça reste quand même un sacrifice, même si je n'ai pas d'impératif (travail ou famille) qui m'oblige à prendre l'avion.
Au final, je choisis surtout de partir moins loin (vive les vacances dans le Gard, Bourgogne ou en Lozère cette année, là où avant je partais plutôt à l'autre bout du monde...) et de voyager différemment : plutôt randonnée et voyage à vélo que plages de rêves des Caraïbes.
Pour les voyages lointains (encore une fois, quand on est passionné-e de voyage, c'est difficile d'y renoncer totalement), on a décidé avec mon copain d'économiser pour partir sur des longues durées. On a ainsi mis de côté pour partir 6 mois en Asie centrale l'année dernière, et d'ici 5-6 ans, on espère avoir à nouveau la conjonction de planète qui nous permettra de partir 6 mois sur le continent américain. Alors oui, cela signifie des trajets de type 30 heures de bus ou 4 jours de train (L'HORREUR), mais ça reste une solution viable pour partir un jour loin. Je précise, avant que tout le monde me tombe dessus en mode "oui mais moi ma famille est loin gnagnagna" ou "oui mais moi je peux pas me permettre de quitter mon boulot si longtemps gnagnagna" que c'est une solution viable pour NOUS, c'est le fonctionnement que l'on a choisi d'adopter. Et oui c'est un sacrifice sur de très nombreux plans, mais ça donne aussi une saveur très particulière au voyage : on prend la mesure de chaque kilomètre parcouru, on voyage dans les mêmes conditions que les personnes sur place, mais on a aussi plus de souplesse que les voyageurs en avion sur les dates, etc.
Finalement malgré les contraintes (clairement sans avion c'est plus cher, plus dangereux, plus compliqué, plus long), le voyage sans avion donne aussi un charme incomparable au voyage de mon point de vue
Et puis au final, avec le tourisme de masse, partir en voyage sans avion donne un charme incomparable aux récits de voyage : quoi, tu as vu les temples d'Angkor ? Mais tu peux les voir quand tu veux sur Instagram ! Alors que ma semaine de camping en Côte-d'Or elle est inimitable
Au final j'avais beaucoup aimé les mots de Sylvain Tesson dans "Sur les chemins noirs" :
« des motifs pour battre la campagne, j’aurais pu en aligner des dizaines. Me seriner par exemple que j’avais passé vingt ans à courir le monde entre Oulan-Bator et Valparaiso et qu’il était absurde de connaître Samarcande alors qu’il y avait l’Indre-et-Loire. »
Mais c'est vrai que ça m'oblige à renoncer quasi définitivement à pas mal de voyages que je rêvais de faire : une bonne partie de l'Afrique (sans avion, je ne vois pas trop comment éviter le Sahel ou l'insécurité de la Corne de l'Afrique), le Groenland et l'Islande, les îles Féroé et Svalbard...
Pour celles qui trouvent que sans l'avion, on prendrait la voiture, ou l'on construirait des voies de trains etc, je vous invite à faire des calculs de bilan carbone sur vos déplacements, juste pour avoir les comparaisons d'émission de CO2