@Poacée Ah
par habitant, je me disais bien que j'avais loupé un élément !
Mais contrairement à toi, je pense que la démographie joue un rôle clé. Je ne pense pas que si on était restés 1 milliard, on aurait pompé toutes les ressources. Aujourd'hui, on les pompe (notamment) parce qu'il y a plus de gens à nourrir, plus de gens qui utilisent du pétrole pour se déplacer, plus de gens à vêtir, etc etc. Evidemment, à 1 milliard d'habitants, on aurait pillé tout ce qu'il est possible de piller, proportionnellement à nos besoins, puisque l'être humain semble avoir une forte tendance à (l'auto)destruction. Mais l'impact n'aurait pas été
du tout le même : c'est mathématique.
Pour la partie "natalité", oui, je suis d'accord, l'effet d'une telle mesure est voué à l'échec (si on veut annuler ou à tout le moins minimiser les effets du changement climatique). Est-ce pour autant qu'on ne doit rien faire en la matière (en sensibilisant les personnes, en développant l'accès à la contraception dans les pays pauvres…) ? Est-ce qu'on peut envisager sereinement le fait d'être 11 milliards d'êtres humains sur Terre en 2050 ? Moins de gens = moins de consommation, donc moins de production et moindre nécessité de piller les ressources, c'est mathématique. C'est donc peut-être trop tard pour renverser la vapeur, mais pas pour limiter les dégâts (en endiguant autant que possible l'accroissement de la population) selon moi.
Ensuite, tu dis que "l'avènement de la logique capitaliste qu'on suit toujours actuellement est antérieur à l'explosion de la population mondiale" mais… je ne suis pas d'accord. Pour moi, le capitalisme moderne date de l'après 2nde Guerre Mondiale, soit le moment où la population a commencé à grandir de manière exponentielle (+ 5 milliards d'habitants en 60 ans). Le dogme du capitalisme va d'ailleurs main dans la main avec le natalisme : plus d'êtres humains, ce sont des nations plus fortes car plus de main-d'œuvre, de production, de consommation et donc de richesses, etc.
C'est là qu'à commencé notre époque "moderne". Et donc oui, pour moi, le capitalisme se nourrit de l'augmentation de la population. Plus d'êtres humains = plus de consommateurs potentiels. Donc plus de production effrénée.
Je pense que si on était restés à 1 milliard, nous aurions eu les mêmes modes de consommation, mais mathématiquement moins de gens qui consomment = moins d'extraction des ressources. Donc la situation n'aurait pas été aussi catastrophique qu'aujourd'hui. Il n'y aurait pas eu 4 milliards de passagers aériens chaque année, mais peut-être 400 ou 500 millions. Et donc beaucoup moins d'avions.
Il n'y aurait pas eu non plus 7 milliards de personnes à nourrir. Mine de rien, ça fait une différence
(bon après, évidemment, c'est de la pure spéculation)
Et pour finir, oui, je suis persuadée que l'on va continuer dans cette logique de mondialisation. Je ne vois pas bien comment l'inverse est possible, et encore moins comment on pourrait revenir en arrière, avec la population globale qui va augmenter de 4 milliards d'ici 35 ans (vous allez penser que je suis obsédée par la démographie... eh bien oui, peut-être bien
) Peut-être que l'on arrêtera d'aller dans certaines parties du monde, parce qu'épuisement des ressources, crise économique, etc, mais le tourisme ne peut que se développer avec l'accroissement de la population et des richesses. C'est dans ce sens-là que vont les prévisions des économistes en tout cas.
(Ah et pour la viande, c'est mon avis personnel mais je reste persuadée que les gens sont bien plus prompts à remettre en cause leur consommation de bœuf que leurs vacances en Indonésie. Tu te prives moins en troquant ta tranche de jambon pour un risotto aux légumes, qu'en tirant une croix sur tes vacances à l'autre bout du monde. Et puis, l'industrie de la viande commence à être très critiquée, pour des raisons éthiques mais aussi sanitaires. L'industrie du tourisme est beaucoup moins décriée, notamment parce qu'elle n'apporte aucune image "choc", si ce n'est peut-être les plages recouvertes de plastique… Et qu'elle apporte du positif aux gens, tout simplement. Qui n'est jamais revenu d'un voyage avec des étoiles dans les yeux ?
Et si on revient au capitalisme, les gens ont d'autant plus BESOIN d'escapades / d'aventures lointaines que leur rythme de vie est soutenu, difficile, voire pressurisant. Dans une société non capitaliste, nous n'aurions pas besoin de vacances ! Donc si on continue sur cette lancée, on continuera à avoir besoin de prendre l'avion pour partir se vider la tête à l'autre bout du monde (on peut aussi le faire en restant en France, mais l'effet "je prends du recul" est sans doute moins fort)