Je ne vois pas bien l’intérêt de dénigrer le physique des gens sous prétexte qu'ils ont une mentalité d'abruti, surtout si la base de leur mentalité est fondée sur le fait qu'ils sont rejetés à cause de ce physique. :/
Tout à fait d'accord avec toi.
C’est vrai qu’il y a effectivement une partie des incels qui ne sont pas si laids, mais à force d'entendre ce genre de critiques sur leur physique, de manière générale, certaines personnes perdent de plus en plus confiance. Le rejet à cause du physique n'est parfois qu'une partie du problème, mais ça fait parfois très mal de repenser à ce genre de moments, ça peut leur faire penser qu'ils sont des sortes de monstres indésirables. Et c’est une douleur qui peut engendrer effectivement d’autres haines chez certaines personnes.
Certaines personnes vont se dire « si je suis vu comme un monstre, alors il n’y a aucun problème à vraiment se comporter comme tel ».
Le fait de constater régulièrement par d’autres exemples que le physique fait partie d'une des raisons du rejet n’aide pas (les critères physiques précédemment cités, mais on peut aussi rajouter les critères physiques habituellement considérés comme "laids" pour un homme et sur lesquels ils ne peuvent quasiment rien faire : petit, chauve, pas de muscles, etc...).
Même si je ne suis pas d’accord avec certains critères, genre le regard vide/vitreux c’est parfois dû à la dépression, et parfois certaines personnes passent outre – j’en ai personnellement rien à fiche que la personne soit déprimée ou avec le regard vide. Et même : chauve, petit, pas de muscles, ça suffit pas pour faire fuir tout le monde – ça ne me fait pas forcément fuir, par exemple; par contre, si la personne concernée entend régulièrement que « c’est moche », ça suffit souvent pour détruire la confiance d'une personne, et là, ça peut entraîner le cercle vicieux.
Si ça revient à chaque fois sur le tapis dans leur expérience, c'est un peu normal qu'ils en souffrent. Surtout dans une société où le physique et l’apparence comptent autant, et également dans laquelle le sexe compte également autant, et a autant de conséquences, comme le fait de paraître « normal.e » si on a déjà couché, et « anormal.e » si on n’a encore jamais couché à 25 ans, ce n’est guère surprenant. Sur ce plan, je trouve notre société extrêmement violente.
Le comportement des « incels » fait aussi partie du problème, bien sûr, mais parfois, je me demande, s’ils avaient eu un physique plus avantageux, est-ce que ça aurait changé un peu la donne ? Est-ce que ça leur aurait évité de haïr autant toutes les femmes en réponse au rejet ?
Pour certains cas, je pense que oui. Au moins un peu.
De même qu'on peut se poser la question au cas par cas : le comportement d'incel violent et misogyne, il était là au départ ? Ou c'est venu à force de rejet?
(et bien évidemment s'ils se transforment en incels violents et misogynes, ça n'excusera pas leurs actes).
Je pense qu’on rentre aussi dans une problématique plus vaste d'une société violente dans son ensemble, et qui n'hésite pas à rejeter les inadaptés ou les considérés comme "trop fragiles".
Des paumés, inadaptés sociaux, qui crèvent de solitude, il y en a tout autour de nous. Et certains hommes seuls, au lieu de devenir des incels misogynes violents, préfèrent parfois abandonner l’idée de trouver quelqu’un pour éviter de se faire du mal en espérant une chose qu’ils estiment impossible.
(en gros, comportement typique de la dépression).
Tout comme les « femcel » qui deviennent aigries également, surtout violentes envers elles-mêmes, et préfèrent éviter aussi la compagnie humaine car elles souffrent trop d’être encore et toujours rejetées, et au final, seules . (les tristes "femmes à chats" auxquelles on pourrait aussi parler de "hommes à chiens" - j'ignore si je tape juste avec cette expression - d'habitude c'est plutôt pour les marginaux punks mais ça peut aussi concerner des hommes désespérément seuls dont le chien est leur seule bouée qui les rattachent encore à notre monde).
erf ça m'a bien déprimée tout ça...
En fait, je pense qu'il est plus facile de se soucier des autres, d'être altruiste quand on réussit. A mon avis, c'est pour ça que les célébrités sont très philanthropes et non uniquement pour une histoire d'image.
C’est pas faux, mais il y a des contre-exemples : il y a aussi beaucoup de personnes en difficulté qui donnent de leur temps (bénévolat, par exemple) et même de leur argent. Certaines études tendraient même à montrer que les pauvres seraient un peu plus généreux :
https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/01973533.2018.1463225
(mais d’autres études, que je ne retrouve pas, tendent à dire que la richesse n’influence pas vraiment la générosité, en fait).
D’autres personnes qui vont mal vont se tourner vers les problèmes des autres pour oublier les leurs (surtout les femmes, mais il y a certains hommes qui fonctionnent comme ça aussi).
Par contre, je partage l'opinion que quand on va bien, on a plus de possibilités pour aller vers les autres car on est moins centré.e sur soi-même. Mais il est aussi possible que certains perdent en sensibilité : tout va bien pour eux et ils en oublient ce que c’est que de souffrir, et ne comprennent pas (ou même ne veulent pas s’embêter à comprendre). Alors que d'autres personnes en souffrance comprennent très bien ce phénomène et pourront se montrer beaucoup plus empathiques quand l'occasion se présente.
Tout dépend des personnes, je dirais.