Ton histoire me parle tellement, c'est atroce. Je ne le dirais jamais assez LA GROSSOPHOBIE BLESSE DES GENS, VOIRE LES TUE, parce que les gros (enfin surtout les grosses) ne sont jamais pris au sérieux pour leurs problèmes médicaux et sont ramenés systématiquement au fait qu'ils sont obèses, et que l'obésité est la cause de leurs souffrance.
Mon histoire personnelle, c'est que j'ai commencé mon premier régime à 7 ans, je faisais les multi-sports pendant les vacances d'été, j'étais également inscrite à la gym et à la natation après l'école, beaucoup de sport pour une enfant de mon âge, malgré tout j'avais tendance à être boulotte, pas en surpoids, mais boulotte, donc les médecins de la visite médicale me disaient toujours sans aucun tact "surpoids", je n'avais même pas 10 ans. Donc j'ai enchaîné les régimes longtemps, parfois sous contrainte familiale, ma première diététicienne je l'ai vue à 13 ans, je pesais 70kg environ, mais j'étais déjà très grande (je frôlais les 1m80), a t'elle pensé à me faire des examens médicaux alors que je me plaignais depuis bien longtemps de mes douleurs et de ma fatigue chronique peu importe le temps de sommeil (rappelons-le : je n'étais pas en surpoids) ? Que nenni, ce que voyait cette diététicienne, c'était le poids sur la balance, complètement disproportionné pour une enfant de mon âge, et ce qu'elle me prescrit c'était donc : du sport, et ne rien manger, littéralement. J'avais droit à 8cm de baguette par repas, et du fromage blanc, c'était ce genre de truc qu'elle préconisait, oui. Pour une enfant en pleine croissance, oui. J'ai craqué, évidemment, Et j'avais toujours de plus en plus mal dans tout le corps, et j'étais toujours de plus en plus fatiguée. J'ai continué mon petit bonhomme de chemin, jusqu'à mes 16 ans, j'ai fait des régimes stupides, je me suis faites vomir, j'alternais par de rares phases de boulimie, mais je me faisais revomir aussitôt, je faisais du sport à outrance, j'ai essayé des médicaments dangereux, à l'école on m'appelait Bouli pendant que je mangeais mes crudités, je n'étais toujours pas mince, je faisais 85kg pour 1m82, pas de surpoids évident, j'étais bien proportionnée, mais je faisais une taille 42, j'étais grosse. Aux yeux des médecins, aux yeux de mes camarades, mon poids sur la balance et le fait de ne pas faire une taille 36 disait que j'étais grosse. Même pire, j'étais une morue, un thon.
Les gens me détestaient et je me détestais, j'avais beau faire du sport, j'arrivais péniblement à maintenir mon poids, et c'est à cette époque, qu'un médecin m'a un peu prise au sérieux, et à vu que je souffrais d'hypothyroïdie, depuis pas mal de temps apparemment. Soulagement, traitement, j'ai cessé d'enfler, provisoirement. J'aurais du m'en douter, et mes médecins aussi, que ma mère et ma sœur étant touchées, ça reviendrait. Sauf que je pensais que c'était fini. Jusqu'à ce que je vois de nouveau, vers 20 ans, mon poids grimper, grimper à n'en plus finir, et les douleurs et la fatigue devenir réellement handicapantes je sollicitais donc les médecins, ayant atteint très facilement 110kg. (mais il est vrai que la douleur et la fatigue étant très importantes, je faisais beaucoup moins de sport, sport qui quand j'étais en hypothyroïdie me maintenait difficilement à un poids "standard" ).
Pendant 5 ans (de 20 à 25 ans), j'ai donc été voir divers médecins pour mes douleurs, ma fatigue, et mon poids qui ne cessait de grimper, expliquant bien que j'avais déjà eu des problèmes de thyroïde, ces médecins m'ont jeté mon poids au visage, je suis de plus montée à 138kg entre temps, après une phase de transition à 120kg, on m'a de nouveau redécouvert une hypothyroïdie assez ancienne finalement (après que j'aie décidé de mon propre chef de consulter une endocrino) en novembre dernier, mon rhumatologue continue à me dire de faire régime et de faire du sport, régime que j'ai repris depuis 1 an et demi, mais sans abuser, et qui finalement n'est pas si différent de mon alimentation entre 20 et 24 ans (ou je ne faisais pas vraiment de régime), pour le sport ce fût plus difficile à cause de la fatigue et des douleurs, mon rhumato nie carrément mes problèmes de poignet et d'épaule, ainsi que mon hypothyroïdie (il est au courant, je lui ai dit à plusieurs reprises), arguant que c'est le surpoids qui fait ça. Je souffre donc en fait depuis plus de 10 ans d'hypothyroïdie, avec des hauts et des bas sans doute, mais voilà, et tout ce que les médecins ont toujours trouvé à faire par apport à mes douleurs et ma fatigue, c'est me dire de bouger plus, manger moins. Et quand j'en ai eu marre de tant souffrir pour rien, et que je me suis laissée vivre (pourtant sans excès, n'étant pas vraiment fan de malbouffe), je me suis mise à grossir de façon exponentielle, et les médecins au lieu de s’inquiéter (parce que prendre 18kg en 9 mois sans manger des masses ça devrait interpeller) m'ont ressorti leurs sempiternelles remontrances de merde. Et puis, c'était de ma faute d'avoir arrêté de faire régime, après tout. C'est vrai que faire régime, de 7 ans à 16 ans, avec des TCA, puis de 17 ans à 20 ans, c'était pas suffisant. Fallait que je sois en permanence au régime bon dieu ! Me laisser vivre (comprendre ici : arrêter de martyriser mon corps fatigué et en souffrance permanente avec du sport tout les jours, et cesser de me faire vomir) de 20 à 23-24ans a suffit à me faire prendre plus de 40kg, mais la faute me revient : je n'aurais jamais du penser que je pouvais manger comme tout le monde.
Sinon, j'ai d'énormes trous de mémoire, et je souffre de déréalisation pratiquement chronique, mais ça non plus ça ne semble inquiéter personne.
Maintenant passons à la pratique, mon alimentation actuelle que je note depuis quelques jours (ça fait 1 an et demi que j'ai cette alimentation, mais j'ai seulement commencé à noter récemment par pure flemme, mais je suis grosse donc c'est normal), ce n'est pas vraiment un régime, ou plutôt si, dans le sens ou je m'y tiens strictement, je calcule les kcal, et je note les évolutions de poids, mais ça tient plus d'un rééquilibrage métabolique, en ce sens ou je ne veux plus faire de régimes stricts, parce que je reprends systématiquement le double de mon poids. J'espère prouver de cette manière à mon rhumato que je ne suis pas la morfale qu'il s'imagine, et qu'il prenne enfin mes douleurs au sérieux, mais je doute que cela porte ses fruits.
27/07
Matin : 75gr de flocons d'avoine + 25 gr de son d'avoine + 200ml de lait sans lactose
Midi : 100gr de riz basmati + pois et carottes + 1,5 oeuf + 1 cuillère à café d'huile d'olive
Soir : un yaourt bio à la fraise + 3 noix d'amazonie
Quelques graines de tournesol (moins de 5gr) au long de la journée.
28/07
Matin : 75gr de flocons d'avoine + 25 gr de son d'avoine + 200ml de lait sans lactose
Midi : 100gr de riz basmati + pois et carottes + 1,5 oeuf
Soir : demi baguette + beurre sans lactose raclé sur le pain + confiture de fraise
30 minutes de vélo, 1 heure de marche rapide
29/07
Matin : 75gr de flocons d'avoine + 25 gr de son d'avoine + 200ml de lait
Midi : 125gr de pâtes blanches + carottes + concentré de tomates + 1/4 de courgette + crème + 30 gr de fromage + hâchis de boeuf
Soir : 1 yaourt
Excès : 1L de jus d'orange bio tout au long de la journée
30/07
45 minutes de vélo elliptique
Encore rien mangé
C'est pas fou, je ne fais pas du sport tout les jours (plutôt tout les 2-3 jours), et je mange toujours un solide repas à midi (je suis diabétique, hérédité du côté de mon père + prise de poids dû à la thyroïde = la dalle), mais malgré tout, je m'astreins à une hygiène de vie, sans frites, sans rien de gras, sans collations entre les repas, sans réels excès et, je le sais, peu de gens seraient prêts à tenir ça à vie. Et pourtant je ne maigris pas vraiment, parfois même je grossis, mais bon, j'ai réussi à perdre environ 8kg sur 1an et demi. On m'avait dit que les obèses maigrissent vite au début, même si ils mangent un peu moins que d'habitude, ou même si ils mangent pareil que d'habitude mais qu'ils font du sport. Tout les gens à qui j'en ai parlé m'ont dit que les obèses, ça maigrit super vite au début, pour des efforts minimes. Et j'ai envie de dire MON CUL. Après c'est vrai que je suis toujours entrain d'essayer d'équilibrer ma thyroïde, et c'est justement là où je veux en venir : un simple problème hormonal fait que même mon statut d'obèse morbide n'est pas suffisant pour me faire perdre réellement du poids quand j'entame un régime, alors qu'on sait que plus on est gros, plus on a un métabolisme élevé. Un simple problème hormonal me fait avoir le métabolisme d'une fille d'1m40 pour 30kg (bon j'exagère, mais à peine) alors que je fais 1m82 pour 129kg environ, donc un métabolisme basal NORMALEMENT (donc la base de la base, quand je suis supposée ne rien foutre) de 2238.19kcal. Sauf que c'est pas du tout le cas, du coup j'ai la faim de quelqu'un d'1m82 pour 129kg avec un diabète (qui je le rappelle quand même, annihile le sentiment de satiété), mais le métabolisme d'une petite fille, donc autant dire que c'est pénible de manger aussi "peu" pour moi. Pourtant c'est ce que j'ai toujours fait, toute ma putain de vie, même quand je me suis relâchée sur le sport entre 20 et 24 ans je n'ai jamais spécialement mangé mal, à peine plus qu'ici, et les mêmes types d'aliments, je n'ai jamais été du genre à avoir un abo au MacDo, c'est pourtant ce que les gens pensent systématiquement quand ils me voient.
Alors que celles et ceux qui pensent que les gros obèses sont juste des feignasses sans volonté, se carrent profondément leurs préjugés dans le cul (je ne saurais être plus polie).