Je me permets d'apporter mon grain de sel, car j'avoue être lasse d'entendre et lire des stéréotypes sur les gros-se-s. Alors je sais que ce n'est pas forcément malveillant,
surtout ici, mais si je peux juste faire passer quelques infos issues de mon expérience et de mes observations
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- obèse, ça commence très vite, si on se fie à l'IMC*. (J'en suis un bonne illustration : il y a plein de gens - y compris dans le milieu médical - qui pensent spontanément que je suis en "surpoids", alors qu'il faudrait que je fasse une petite trentaine de kg en moins pour y être).
- pour ce qui est de courir, faire du sport, etc. :
le meilleur expert pour savoir ce qui est bon pour soi, c'est soi-même (si on n'est pas masochiste bien entendu). Il y a des périodes où j'aime courir, en l'occurrence pour le moment, je suis plus branchée yoga - piscine - petite rando (ah oui, et mon moyen de locomotion principal est un VAE). Quand je cours, je ne me fais pas mal.
Si ça me faisait mal, j'arrêterais.
- toujours dans le rayon du sport, les gros-se-s sont soumis-e-s à
une double contrainte : on leur dit qu'il faut en faire (bande de gros-se-s feignasses!) et quand ils/elles en font, on les trouve ridicules.
(Sans compter la recherche de fringues adaptées... même à Décathlon, les plus fournis, je peux faire du yoga mais pas de vélo, ni de course, je peux faire de la rando en t-shirt mais sans pantalon...
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- on peut faire du sport sans que ça se voie... je me suis faite à cette idée, je fais du sport pour me sentir bien, en mouvement, parce que j'ai alors moins de tensions dans le corps, etc. mais ni pour maigrir, ni pour mincir, ça serait juste désespérant puisque ça ne vient jamais.
- comment prend-t-on du poids? la TV nous martèle de ne pas manger trop gras, trop sucré, trop salé - induisant que les gros-se-s sont juste des goinfres sans limites. Je pense, pour ma part, que
les facteurs sont multiples et dépendent d'une personne à l'autre : ça peut être l'alimentation, mais aussi le terrain génétique, le métabolisme, les tca, etc.
Mais aussi et surtout, le fatshaming. Je m'explique : les régimes sont le meilleur moyen de prendre du poids (c'est désormais attesté : 95% des gens ayant suivi un régime reprennent dans les
5 ans - dont 60% reprennent plus que le poids perdu). Or dans cette ambiance de glorification de la minceur, le moindre bourrelet (réel ou fantasmé) incite à la diète, et l'on passe, gentiment d'une corpulence normale-pas svelte- au surpoids, du surpoids à l'obésité, etc. Pour ma part, depuis que j'ai cessé les régimes, les fluctuations sont moins grandes et surtout n'ont rien de mathématique (dans un sens comme dans l'autre). Mais hélas,
si je constate que les kilos vont voir ailleurs quand je m'en contrefiche, il est, dans la pratique, très difficile de s'en contreficher dans une société qui me rappelle sans cesse que je suis "trop grosse". Que ce soit les charmants commentaires quand je suis à vélo (de gens qui sont en voiture, ou en train de glander une pils à la main, ô combien courageux et sportifs!), dans les médias, avec des pseudo-professionnels de la santé, des ami-e-s qui me veulent du bien, etc., les rappels sont constants. Ma (très chouette) psy m'a confirmé que le problème est surtout de
penser qu'on va grossir en mangeant ceci ou cela. Le cerveau enregistre le message, le transmet, et bim, on stocke. (D'où on peut effectivement grossir "en regardant un gâteau".)
- être gros peut avoir un impact sur la santé, mais pas uniquement comme on l'imagine.
@Alicia89 et
@Electronalone en ont témoigné : dès qu'on a un problème plus ou moins important, pour beaucoup de professionnels de la santé, ça sera à cause du poids sans autre investigation.
On zappe d'autres causes, les problèmes s'installent, jusqu'à ce qu'un médecin plus futé se pose de bonnes questions (en espérant que cela advienne). De plus, sachant cela, beaucoup de gros-se-s
fuient les médecins et ne se font pas soigner (c'est une trop grande souffrance d'entendre sans cesse que c'est la faute à son poids - z'avez qu'à maigrir!).
- on a le droit d'être respecté en tant que patient-e-s, gros-se-s ou non :
- les psys sont des êtres humains, donc, comme les médecins, peuvent être complètement débiles. Mais en plus, ils/elles ont différentes postures, ils/elles adhèrent plutôt à un courant, ou à un autre... le problème c'est que ce n'est pas explicité. Donc si on ne se plait pas chez un psy, on se barre.
Voilà, voilà, désolée pour la tartine
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