Par contre, ce n'est pas parce que "les vaches font du méthane" que je considère que l'élevage n'est pas écologique . L'élevage que tu décris ici, c'est pour moi un élevage assez "traditionnel" où on a recours à la technique des pâturages et où les animaux, au final, paissent dans les prairies, se nourrissant de produits "naturels" (ô la belle image bucolique qui se profile à l'horizon). Mais peut-être que je me trompe et que j'en ai une idée beaucoup plus sombre que ne l'est la réalité. Je ne prétendrais pas avoir tout vu, mais de ce que j'en sais, il y a très peu d'éleveurs d'herbivores qui ne pratiquent pas le pâturage (à part pour les chèvres : je sais que ça existe, notamment dans le coin de Chavignol, mais je ne sais pas si c'est majoritaire ou non). L'herbe, non seulement c'est la nourriture idéale pour les herbivores, mais en plus ça demande moins de travail et d'argent pour l'éleveur. Des animaux en bâtiments, il faut énormément de paille pour la litière, il faut les nourrir soi-même toute l'année (ça coûte cher, ça prend de la place de stocker tout ça, et ça prend beaucoup plus de temps). Après, je parle bien ici des herbivores.
Ce qui me gêne plus, tu vois, c'est l'élevage intensif, où on finit par chercher la rentabilité, avec des animaux qui sont, dès leur existence, bourrés de médoc, sont cantonnés dans des enclos beaucoup trop petits en taille pour les contenir et pour qu'ils se "développent bien". Et cet élevage ne va pas privilégier la consommation de matières premières non transformées, comme le fourrage, mais va soit se tourner vers les granules, soit utiliser des ressources produites par des terres agricoles au détriment de la consommation humaine.
Tous les élevages cherchent la rentabilité. Tous. Sans exception. L'agriculteur, c'est pas un gentil pecno qui vit d'amour et d'eau fraîche, il est comme tout le monde, il a besoin d'argent pour vivre. Si son exploitation ne marche pas, elle fera comme toutes les autres entreprises, elle fera faillite, et lui perdra son job (et probablement plus vu comment les biens de la ferme et les biens personnels sont souvent liés).
Le problème, c'est quand cette rentabilité n'est pas compatible avec le bien-être animal. Et là on peut parler des poules, des cochons, des lapins, des poissons, etc. Mais est-ce que le problème vient des agriculteurs, ou des gens (industriels, consommateurs...) qui refusent de les payer plus chers ? Ca fait longtemps que je n'ai pas regardé, mais à une époque, le prix du porc était lamentablement bas, c'était limite si les éleveurs ne produisaient pas à perte. Et pourtant ils étaient dans des systèmes bien plus productif qu'en plein-air...
- Si tu nourris tes bêtes avec des cultures, il faut tenir compte de l'eau nécessaire pour que la culture se développe, de la surface qui est donc "perdue" puisque cette culture ne se destine pas à la consommation humaine directe et qu'il faut aussi produire pour l'être humain...
En même temps, tu ne peux pas mettre du blé partout. Les endroits où les cultures sont les plus rentables, il n'y a quasiment pas d'élevage. Il suffit de voir la Beauce. L'élevage permet aussi de valorise certains éléments que l'Homme ne consomme pas : on fait de la betterave pour le sucre (consommation humaine) mais lors de la transformation on récupère de la pulpe, qui est destinée à l'alimentation de bétail. C'est la même chose avec tout ce qui est tourteau (de colza, de soja...). Je ne dis pas que tu as tord dans ce que tu dis, et je comprends bien ton raisonnement. C'est juste que ça me parait très "simpliste" de dire que n'importe quelle terre dédié à l'élevage pourrait être bien plus profitable si elle servait uniquement à nourrir les humains. L'étude de la FAO à ce sujet a d'ailleurs été très contestée à ce sujet. Ce qu'elle dit est vraie, mais elle ne prend pas en compte toutes les "externalités positives" de l'élevage (dont je parlais dans mon post précédent, rapport aux prairies, etc).
Mais je ne rejette pas la consommation de produits carnés si ils viennent d'une agriculture raisonnée et raisonnable (producteurs locaux dont je connais la pratique de l'élevage, viande bio, etc. et cela vaut aussi pour les produits végétaux). J'essaye de réduire un peu ma consommation parce que je me dis que je ne suis pas la seule à vouloir en consommer. Je pense être contre l'excès et la démesure, et privilégier la raison pour rendre le partage possible (je vis dans un monde de Bisounours, oui).
Là-dessus je suis 100% d'accord. On consomme de toute façon trop de viande, et privilégier l'agriculture locale et raisonnée, écologiquement c'est top.
tout en pensant que l'on vit dans un monde où la population augmente et ses demandes / besoins avec, et qu'il n'y a pas que l'alimentation qui est concernée.
Par rapport à ça et pour revenir plus dans le sujet du bio, j'avoue avoir un dilemme de conscience : la Terre est de plus en plus peuplée, donc il y a de moins en moins de terres agricoles. La logique voudrait donc qu'on produise de plus en plus de nourriture sur un espace de moins en moins grand. Et l'agriculture biologique va à l'exact opposé de ça
Alors certes on pollue moins, mais serait on capable de nourrir la planète si tout le monde passait en bio ? (c'est une vraie question hein)
(ptain j'ai encore écrit un pavé jsuis désolée O_o)